Un Esprit de Famille fête la rentrée à l’Institut de France

Le 13 septembre, Un Esprit de Famille réunissait à l’Institut de France plus d’une centaine de personnes : membres de l’association et personnalités de l’écosystème de la philanthropie.

Xavier Darcos, chancelier de l’Institut de France, a rappelé les grandes missions de cette presitigieuse institution : diffusion des travaux des Académies, protection du patrimoine et philanthropie via les fondations qu’elle abrite.

Sabine Roux de Bézieux, présidente d’Un Esprit de Famille, a rappelé les axes de développement de l’association ces deux dernières années et les perspectives pour 2022 (cliquez sur la présentation ci-contre).

Le Cercle Weber : 10 fondations pour 1 partenariat avec Chemins d’avenirs (visioconférence)

Visioconférence « La philanthropie familiale en action », le 14 juin 2021

Une dizaine de fondations membres d’Un Esprit de Famille soutiennent ensemble des associations qui œuvrent dans le champ de l’éducation : elles forment « le Cercle Weber ». « Nous faisons plus et mieux ensemble », résume Isabelle Bouzoud, présidente de la fondation Brageac. « Notre approche est voisine du financement d’une start-up », ajoute Jacques Vincent, dont la fondation Acteur de mon Avenir est également membre du Cercle Weber. Tous deux nous présentent cette démarche collective et le bilan de deux années de partenariat avec Chemins d’avenirs. Salomé Berlioux apporte son regard de fondatrice et directrice générale de Chemins d’avenirs sur ce partenariat exemplaire.

Jacques Vincent, fondateur et président de la fondation Acteur de mon Avenir : "Ensemble, nous avons démultiplié notre impact"

Jacques Vincent, fondateur et président de la fondation Acteur de mon Avenir : en 2018, sous l’impulsion de Jean-François Rambicur (fondation ARCEAL), 7 fondations membres d’Un Esprit de Famille soutenant des projets éducatifs ont décidé de cofinancer une association pour avoir plus d’impact. Les critères de sélection ont été établis collectivement : une association qui a pour mission de réduire les inégalités sociales, d’agir dans des zones défavorisées, en soutien à l’Education nationale, qui évalue son impact et son efficacité, a une capacité d’essaimage…

Nous avons auditionné 7 associations, dont Chemins d’avenirs, que la fondation Brageac, membre du Cercle Weber, soutenait depuis 2 ans. Cette association remplissait pleinement nos critères ; elle a recueilli l’unanimité des membres. 3 autres fondations se sont jointes au financement. Nous avons établi une seule convention de financement pour toutes les fondations participantes et précisé les méthodes de suivi.

Ensemble, nous avons démultiplié notre impact, en octroyant 280 000 € à Chemins d’avenirs. Ils ont financé pour moitié la structure, pour moitié son expansion :

  • le salaire de la fondatrice et d’un fundraiser,
  • l’extension géographique avec 3 Académies supplémentaires engagées dans les programmes de Chemins d’avenirs.

Isabelle Bouzoud, présidente de la fondation Brageac : "Le Cercle Weber rassemble douze fondations qui sélectionnent chaque année une association pour la cofinancer à hauteur d’environ 200 000 €."

 

Isabelle Bouzoud, présidente de la fondation Brageac : 10 fondations ont travaillé ensemble : nous nous sommes améliorés, nous avons enrichi nos critères de sélection, d’évaluation, et découvert d’autres projets. Cela crée une émulation sur la façon dont nous gérons nos fondations. Nous faisons plus et mieux ensemble.

Trois ans après sa création, le Cercle Weber rassemble douze fondations qui sélectionnent chaque année une association pour la cofinancer à hauteur d’environ 200 000 €. A la suite du processus de sélection, le lauréat s’est toujours imposé auprès de tous les membres du Cercle. Nous avons décidé de soutenir l’association pendant 2 ans. Certaines fondations peuvent poursuivre leur soutien, à titre individuel.

Il existe très peu d’exemples de fondations qui se mettent d’accord sur le cahier des charges pour cofinancer une association !

Notre soutien a donné plus de visibilité à Chemins d’avenirs, qui a trouvé d’autres interlocuteurs dans sa recherche de financements.

Salomé Berlioux, fondatrice – directrice générale de Chemins d’avenirs

Le partenariat avec le Cercle Weber a été déterminant : il nous a permis d’aller beaucoup plus vite et plus loin, et surtout en confiance, de façon très humaine et efficace.

A l’époque, l’asscociation comptait 3 salariés et j’étais bénévole. Grâce au salaire, j’ai pu me consacrer 100 % à mon idée.

Depuis le début du partenariat, nous avons suivi 2 nouvelles promotions de jeunes : 1 700 jeunes accompagnés individuellement. 5 000 jeunes auront suivi le programme d’ici janvier 2022. 47 établissements scolaires sont partenaires.

Depuis le début du partenariat, nous avons suivi 2 nouvelles promotions de jeunes : 1 700 jeunes accompagnés individuellement. 5 000 jeunes auront suivi le programme d’ici janvier 2022. 47 établissements scolaires sont partenaires.

Focus sur les Ateliers d’avenir

La fondation Neuvoies travaille sur la transformation des bénéficiaires des associations : ces ateliers ont permis aux filleuls de Chemins d’avenirs et à leurs mentors de réfléchir sur tout ce que ce parcours a transformé dans leur vies. Hélène Wintenberger, cofondatrice de la fondation Neuvoies, et Marine Bonnefoi, directrice générale adjointe de Chemins d’avenirs, présentent le bilan de ces ateliers.

FAMAE : quatrième concours international d’innovations sur l’environnement

Membre d’Un Esprit de Famillela fondation FAMAE lance chaque année un concours international d’innovations sur l’environnement pour soutenir des projets qui réduisent notre empreinte environnementale.

Cette année, FAMAE lance le concours « Sustainable innovations challenge » qui couvre les champs de la transition écologique : les déchets, l’eau, l’alimentation, l’habitat, l’énergie et la mobilité.

Doté de 1 000 000 €, il s’adresse à tous les projets innovants portés par des associations, des entreprises, des acteurs publics ou privés. Vous pouvez proposer des projets qui vous semblent pertinents : contact@famae.earth

Plus d’informations sur le site de FAMAE.

Découvrir la Fondation du Patrimoine avec Guillaume Poitrinal (visioconférence)

Guillaume Poitrinal : « La Fondation du Patrimoine est déjà intervenue dans plus d’une commune sur deux en France »

Visioconférence le 29 mars 2021

L’incendie de Notre-Dame a mis en lumière la Fondation du Patrimoine, qui a recueilli les deux tiers des fonds collectés : c’est le plus grand mouvement de philanthropie jamais connu. Mais la Fondation organise actuellement 1700 collectes sur son site Internet pour restaurer un patrimoine non classé certes moins prestigieux, mais qui contribue à la fierté locale et à l’attractivité du territoire. Guillaume Poitrinal, président de la Fondation du Patrimoine, nous présente ses actions et ses enjeux actuels.

La Fondation du Patrimoine a sauvé le magnifique théâtre à l’italienne de ma ville natale, Châtellerault, qui était resté fermé pendant 15 ans. C’est ainsi que j’ai découvert cette formidable institution, créée par Jacque Chirac en 1996. Auparavant, aucune institution ne prenait en charge le patrimoine vernaculaire, non classé, de nos campagnes.

Les fondateurs sont des grandes entreprises du CAC40 ; la Fondation rassemble 70 salariés et un réseau de 700 bénévoles à travers toute la France. Bien que de caractère privé, ses statuts sont inscrits dans une loi de 1996.

 

Deux modes d’action
  • Délivrer des labels pour que les propriétaires puissent déduire de leurs impôts les travaux qu’ils réalisent sur des monuments non classés d’intérêt patrimonial.
  • Organiser des collectes de fonds : 1700 collectes pour le patrimoine sont ouvertes sur le site de la Fondation, notamment pour restaurer des églises que les maires n’ont plus les moyens d’entretenir. Nous menons ces collectes en partenariat avec de petites associations ou fondations qui nous demandent de l’aide. La fondation du Patrimoine participe et attire d’autres donateurs, publics et privés.

Les bâtiments à restaurer sont des églises, moulins, théâtres, ponts, vieilles locomotives, vieux avions, maisons d’auteurs (Victor Hugo à Guernesey)…, ainsi que le patrimoine naturel, le patrimoine industriel.

Nous sauvons 120 bâtiments par an mais recevons 3000 dossiers : les besoins sont énormes.

 

Nos enjeux actuels
  • Recruter des bénévoles : la Fondation est déjà intervenue dans plus d’une commune sur deux en France. Les bénévoles de terrain sont essentiels, qui montent une association pour sauver un patrimoine local et bénéficient de l’aide de la fondation du Patrimoine pour y parvenir. Nous cherchons actuellement des bénévoles plutôt féminins et en activité pour diversifier les profils. Il faut savoir que le National Trust en Angleterre, équivalent de la fondation du Patrimoine, rassemble 30 000 bénévoles.
  • Etre plus présents sur le numérique, les réseaux sociaux.

Un budget en forte croissance

Le budget de la fondation s’élevait à 30 millions € en 2017. Je me suis donné pour objectif de doubler ce budget en 4 ans. La fondation est affectataire des successions en déshérence, qui sont en diminution. Nous recevons des legs, donations, mécénats d’entreprise. Nos ressources ont été diversifiées : le loto du Patrimoine est un tirage supplémentaire du loto, qui fonctionne bien, ainsi que des jeux de grattage. Un projet par département et un projet par région chaque année bénéficient chaque année de ce loto.

La collecte après l’incendie de Notre-Dame nous a permis de progresser. Nous pouvons être plus efficaces dans la gestion des collectes et la fidélisation des donateurs. Les dons que nous recevons s’étendent de 50 centimes à 100 millions €. Mais la crise sanitaire à réduit de 20 % notre en 2020.

Guillaume Poitrinal est chef d’entreprise. Il a débuté sa carrière chez Morgan Stanley avant de rejoindre Unibail-Rodemco qu’il dirige de 2005 à 2013. Il démissionne pour créer Woodeum puis WO2, deux promoteurs immobiliers spécialisés dans la construction bas carbone et le bois. Dans le même temps il lance le fonds d’investissement ICAMAP, spécialisé dans l’immobilier bas carbone. Il est président de la Fondation du patrimoine depuis 2017 ; son mandat vient d’être renouvelé pour 4 ans.

A quoi sert la Fondation du Patrimoine ? 

Quelle place donnez-vous à l’inclusion sociale dans les projets de restauration du patrimoine ? 

Je crois à la collaboration public-privé : les DRAC (Directions régionales de l’Action culturelle) nous apportent beaucoup de dossiers. Le secteur public ne veut pas intervenir sur des bâtiments privés, dont la restauration bénéficie à un individu ou à une entreprise. Il faut se prendre en mains et arrêter de tout attendre de l’Etat ! Le sujet du patrimoine s’y prête bien.

Comment recréer du lien social pour lutter contre les solitudes ? (visioconférence)

7 millions de personnes souffrent d’isolement relationnel en 2020, soit 13 % des Français.

Le nombre de personnes isolées augmente chaque année et comprend de plus en plus de jeunes. La pandémie accroît la précarité, l’une des principales causes de l’isolement.

Depuis 2010, l’Observatoire de la Fondation de France conduit une étude annuelle sur les solitudes en France : Laurence de Nervaux, responsable de l’Observatoire, analyse les résultats de l’édition 2020.

3 associations présentent leurs actions pour lutter contre l’isolement dans toute la population (Astrée) ou chez des cibles spécifiques comme les agriculteurs (Solidarité Paysans) ou les adolescents (Maison des Adolescents).

 

Visoconférence animée par Cyril Maury, fondateur du fonds de dotation Après-Demain, vice-président d’Un Esprit de Famille

Laurence de Nervaux, responsable de l’Observatoire de la Philanthropie à la Fondation de France

Depuis 10 ans, l’Observatoire de la Fondation de France publie une étude annuelle sur les solitudes. Ces études mesurent « l’isolement relationnel objectif », qui diffère du sentiment de solitude : elles se concentrent sur les contacts des personnes de visu à travers 5 grands réseaux : la famille, les amis, les voisins, les collègues de travail et les activités associatives. Ces critères sont actuellement challengés par la pandémie.

Notre dernière étude relate une enquête sur le terrain réalisée sur 3000 personnes en janvier 2020, donc avant la pandémie.

  • L’isolement relationnel progresse fortement : 7 millions de personnes sont concernées, soit 14 % des Français en 2020 (10 % en 2010).
  • Les personnes âgées sont les plus concernées : 1 sur 3 est isolée.
  • La situation des jeunes est préoccupante : 13 % des jeunes sont en isolement relationnel en 2020, contre 2 % en 2010.
  • 22 % des Français n’ont qu’un seul réseau de sociabilité, le réseau amical étant le plus stable. Le réseau familial progresse, les réseaux de voisinage et associatif s’affaiblissent chaque année.

Les facteurs aggravants

  • La précarité mais les personnes qui disposent de hauts revenus sont désormais concernées : de 6 à 11 % de 2016 à 2020.
  • La santé : les malades limitent leurs contacts, notamment de peur d’être un poids pour leurs proches.
  • L’horizon de mobilité a un lien très direct avec l’isolement relationnel. Il se réduit à cause contraintes financières, de contraintes de santé, du temps de travail.

 

Quelles sont incidences de la crise du Covid sur l’isolement ?

Une enquête a été menée en mai et juin 2020, puis en janvier 2021.

  • Les personnes isolées ont moins mal vécu le premier confinement, le poids de la solitude étant partagé par tous. Le premier confinement a généré un sursaut de solidarité qu’il faut faire durer.
  • Comme la précarité augmente, l‘isolement, qui lui est fortement lié, augmente.
  • La communication à distance ne remplace pas la sociabilité de visu. Les personnes qui ont une forte sociabilité basculent plus facilement dans la communication à distance.
  • L’accoutumance à la restriction des liens sociaux peut générer une peur de l’autre : moins on se voit, moins on se fait confiance.
  • La distanciation sociale supprime les contacts intermédiaires : ainsi elle amoindrit notre capacité d’empathie et c’est une menace pour la cohésion sociale.

Astrée : rompre la solitude à tous les âges

Djelloul Belbachir, délégué général de l’assocation Astrée

Depuis plus de 30 ans, Astrée se donne pour mission de rompre l’isolement à tous les âges de la vie. On parle souvent du sentiment de solitude des personnes âgées mais les plus jeunes sont largement concernés.

Nous intervenons grâce à notre expertise de l’écoute personnalisée et de l’accompagnement relationnel. 700 bénévoles d’Astrée agissent dans 21 villes en France. Ils sont formés à l’écoute et s’engagent à suivre des groupes de régulation tous les mois pour débriefer des situations qu’ils rencontrent.

Astrée agit dans 3 directions :

  • Accompagner des adultes : le même bénévole accompagne la même personne dans la durée, 1 h 30 à 2 h par semaine. Les bénévoles deviennent des personnes de confiance. Les personnes accompagnées ont en moyenne 49 ans : 75 % sont des femmes, 86 % vivent seules et 60 % sont inactives. La solitude a des conséquences sociales et sanitaires : par exemple, 43 % des personnes qui se sentent seules consomment des psychotropes, contre 11 % pour l’ensemble de la population.
  • Accompagner 3000 jeunes :
    • Collégiens : « Attentifs aux autres » est notre programme de soutien par les pairs ; l’accent est mis sur l’accueil en 6è car cette transition est délicate.
    • Lycéens : des professeurs sont formés pour mettre en place des points d’écoute pour les jeunes.
    • Etudiants : nous favorisons la mise en relation de jeunes qui n’ont pas bénéficié d’intégration pendant la crise du Covid.
  • Faire avancer la cause : le sujet de la solitude est mal connu. Il faut briser le tabou : Les deux tiers des personnes qui vivent dans la solitude n’osent pas en parler. Nous avons lancé la journée nationale des solitudes le 23 janvier, notamment avec des spots télévisés qui ont un gros impact. Nous avons créé un kit de sensibilisation pour que chacun puisse agir à son échelle.

Solidarité Paysans : combattre l'isolement de familles d'agriculteurs et les soutenir pour résoudre leurs difficultés

Elisabeth Chambry, directrice de l’association Solidarité Paysans de Bretagne

Lutter contre l’isolement est un axe de travail important de notre association : il est prépondérant dans les difficultés que rencontrent les paysans que nous accompagnons. Solidarité Paysans de Bretagne fait partie du réseau Solidarité Paysans qui comprend 30 associations régionales.

En Bretagne, nous accompagnons chaque année 350 familles rurales, dont beaucoup de producteurs de lait : c’est un métier très prenant et difficile.

Les personnes en difficulté nous appellent, souvent pour une urgence, comme un huissier qui arrive. Nous gérons l’urgence puis déployons une approche globale. Plusieurs rencontres sont nécessaires pour établir un diagnostic partagé puis coconstruire un plan d’actions. Nous aidons les personnes dans les démarches, notamment administratives, qui peuvent être très lourdes.

Nous visons aussi une aide à la personne, affaiblie par des années de difficultés. Agriculteur est la profession qui connaît le plus fort taux de suicide. Nous aidons la personne à se reconstruire intérieurement et extérieurement pour qu’elle se mobilise dans l’objectif du redressement. Les accompagnements peuvent s’étaler sur plusieurs années.

Une famille est accompagnée par un salarié en binôme avec un bénévole qui a un rôle de pair – l’association compte 10 salariés et 120 bénévoles. Il y a aussi un portage collectif car les problématiques sont complexes et transverses : par exemple, la comptabilité n’est plus tenue, ce qui coupe également les droits sociaux et les crédits.

Quelles sont les causes des difficultés ? Les problèmes de santé sont une cause majeure. Également des problèmes de structures d’exploitation, familiaux, de financement…

Les partenaires de nos accompagnements sont les travailleurs sociaux, les services des conseils départementaux, la fondation Abbé Pierre pour le logement, diverses organisations agricoles…

Les freins rencontrés sont l’isolement et le manque d’information, le déni de la situation, la perte de confiance et de mobilisation, la peur d’être jugé.

Maisons des Adolescents : écouter et accompagner les jeunes en difficulté

Delphine Rideau, directrice de la Maison des Ados de Strasbourg et secrétaire générale de l’Association Nationale Maisons de Adolescents

110 Maisons des Adolescents existent en France depuis 2000 : ce sont des lieux d’écoute et d’accompagnement des jeunes de 11 à 25 ans, ainsi que de leurs familles et leurs proches. La deuxième cause de mortalité chez les adolescents est le suicide. Des ruptures de période sont difficiles à gérer, comme l’entrée en 6è et en 2è.

Les équipes des Maisons des Ados sont pluridisciplinaires, rassemblant professions médicales, paramédicales et travailleurs sociaux.

  • Le socle de l’activité est d’accueillir et accompagner par des entretiens individuels ; ils sont gratuits, sans formalité administrative, avec ou sans rendez-vous. L’anonymat est possible. La radicalisation est une tentation notamment quand on n’est pas écouté.
  • Les entretiens individuels, mais aussi des ateliers artistiques, sportifs ou culturels aident à exprimer des souffrances. Le cirque, le théâtre ou la photographie ont une composante thérapeutique.
  • Le troisième mode d’intervention en cours de développement est la mobilité, pour aller vers les jeunes. Beaucoup d’antennes existent dans des villes secondaires.
  • Un quatrième mode d’intervention est en développement sur les territoires numériques. C’est un formidable outil pour nous contacter de façon anonyme et entretenir des relations avec des jeunes qui vivent dans des zones rurales, entre des rendez-vous physiques.

Nous intervenons de plus en plus en milieu scolaire pour la prévention primaire : sexualité, addictions, famille, scolarité, thème particulièrement sensible depuis la crise sanitaire. Les jeunes ont beaucoup de difficultés à rester investis dans leur parcours scolaire, les décrochages sont difficiles à vivre pour eux et leur famille.

Notre projet des ambassadeurs de La Maison des Ados de Strasbourg est soutenu par la Fondation de France : des étudiants en travail social ou psychologie sont ambassadeurs de la Maison des Ados sur les réseaux sociaux, dans la logique des pairs aidants.

Brik’école est un projet de solidarité pour les décrocheurs scolaires. Il n’existe pas de solution pour des grands décrocheurs dans l’Education Nationale. Nous avons un projet de scolarité adaptée, avec ateliers et soins.

Le réseau VIRAGE prévient la radicalisation de jeunes isolés et décrocheurs qui sont des proies pour les mouvements idéologiques radicaux et parfois violents. Le transgénérationnel est un bon outil de prévention et de prise en charge des jeunes en dérive radicale : l’échange avec des personnes de la génération des grands-parents est souvent plus porteur qu’avec la génération des parents.

La solitude est un phénomène lié à l’évolution des sociétés occidentales : individualisation des modes de vie, défiance envers les institutions, développement des sociabilités virtuelles… Les pays du Sud de l’Europe connaissent plus de sociabilité familiale qui sont des réseaux très résilients, pour toute la vie.

Sortir les jeunes de la pauvreté par la Dotation d’Action Territoriale (visioconférence)

Visioconférence le 8 mars 2021

 

« Je crois profondément au déterminisme social mais je crois aussi profondément en la force de l’humain » (pour sortir de ce déterminisme). Dans cet état d’esprit, Bruno Lajara a fondé l’Envol, l’une des associations « pépites » soutenues par la fondation Break Poverty. Break Poverty a créé le dispositif de Dotation d’Action Territoriale (DAT) pour identifier et soutenir les associations les plus pertinentes qui luttent pour « un monde où les enfants pauvres ne deviennent pas des adultes pauvres. »

Les acteurs de la DAT qui s’expriment dans cette table ronde montrent comment Break Poverty façonne des alliances territoriales avec les entreprises, les pouvoirs publics et les associations pour lutter plus efficacement contre la pauvreté.

Denis Metzger, président fondateur de Break Poverty Foundation : la France est l’avant-dernier pays de l’OCDE en matière d’égalité des chances, c’est un drame national. Je trouvais qu’il y avait un déficit d’analyse de la cause de ce problème : c’est pourquoi, avec des amis, nous avons créé Break Poverty Foundation en 2017. Break Poverty est un think tank et un acteur grâce à son équipe opérationnelle qui identifie les projets les plus pertinents pour les faire changer d’échelle. Le déterminisme social se créée avant 3 ans ; l’écart se creuse au collège et devient encore plus béant au moment de la recherche d’emploi. Nous avons donc concentré nos efforts sur 3 axes : la petite enfance, la lutte contre l’échec scolaire et l’accès au premier emploi.

Break Poverty fait appel à la générosité des entreprises et fondations locales qui veulent traiter ces problèmes sur leur territoire. Les pouvoirs publics sont toujours très présents et leur abondement est multiple, par l’incitation fiscale et des subventions. Nous avons mené trois projets pilotes : notre objectif était de toucher 1000 jeunes à Romans-sur-Isère, ainsi qu’à Béthune ; à Nantes, nous ciblons une population de 10 000 jeunes. Notre ambition dans les deux prochaines années est de toucher 100 000 jeunes dans 50 territoires.

Comment Break Poverty agit sur le terrain ?

  • En mobilisant toutes les parties prenantes car la pauvreté a des racines sociales, psychologiques, économiques…
  • En créant des alliances territoriales nécessaires pour résoudre les problèmes au niveau local.
  • En mettant l’accent sur la culture du résultat.

Bruno Lajara, fondateur et directeur général de l’Envol

Que faire quand on voit son territoire du Pas-de-Calais s’enfoncer, la jeunesse manquer de perspectives et de vision d’avenir ? J’ai créé l’Envol, Centre d’Art et de Transformation sociale qui s’adresse à la jeunesse NEET (Not in Education, Employment, Training) de 16 à 25 ans : je suis convaincu que l’art et la culture apportent une plus-value pour sortir de forts traumatismes.

L’Envol est une structure d’innovation sociale et d’expérimentation. Sa méthode est « la classe Départ« , mise en œuvre depuis 2015 à Arras, puis à Béthune, à Lyon en 2019. Nous allons essaimer dans les Yvelines, à Avignon et Roubaix. Ce dispositif travaille sur 3 volets.

  • L’art comme moyen d’expression : pendant sept mois de service civique, les jeunes expérimentent des pratiques artistiques qui les aident à s’exprimer et avancer.
  • Monter des projets citoyens avec eux : comment peuvent-ils agir dans leur territoire ?
  • Ecrire avec eux leur projet de vie : quels sont leurs objectifs ? Trouver un logement, enclencher une formation, l’Ecole de la Deuxième Chance, rencontrer des entrepreneurs…

Depuis 2015, l’Envol a accompagné plus de 120 jeunes, avec 75 % de sorties positives. La fondation Break Poverty a permis à l’Envol de changer d’échelle, de stabiliser l’emploi dans l’association. Le maillage avec les entreprises du territoire améliore le placement de nos jeunes bénéficiaires. Break Poverty nous fait gagner du temps et améliore notre impact.

 

Rodolphe Dumoulin, Haut-Commissaire à la prévention et la lutte contre la pauvreté dans les Hauts-de-France

Dans chaque région, un commissaire met en œuvre la stratégie nationale de prévention et lutte contre la pauvreté, lancée par le Président de la République en 2018. La pauvreté commençait à reculer en 2019, notamment sous l’impact de la revalorisation de la prime d’activité, qui a quasiment fait disparaître les situations où le retour à l’activité n’était pas encouragé par le système social. Mais la crise sanitaire est un accélérateur du décrochage des jeunes et des demandeurs d’emploi.

Dans les Hauts-de-France, Break Poverty est un catalyseur des réponses publiques et privées. Des ressources publiques et privées font bouger les lignes mais cela va bien au-delà du financement : nous testons des approches innovantes que les institutionnels ne peuvent absorber par manque d’agilité. Il faut que des acteurs privés osent prendre des risques. Nous mutualisons nos différents leviers pour innover ensemble dans l’accompagnement des personnes. Je crois que la société a toujours précédé les pouvoirs publics en matière sociale.

Adrien Baudet, directeur de Koreis, conseil et recherche en impact social

Adrien Baudet, directeur de Koreis, conseil et recherche en impact social

Break Poverty a mis en place un dispositif ambitieux de mesure des impacts de la DAT : un logiciel de suivi des actions et des enquêtes annuelles auprès des entreprises et associations partenaires pour appréhender les retombées de l’action de la DAT. Plusieurs publications sont prévues pour évaluer la progression, de 2021 et 2023 : les actions de prévention de la pauvreté ne peuvent s’apprécier que sur un temps long.

Les données du rapport 2021 ont été collectées dans les 3 territoires pilotes : Nantes, Béthune, Romans-sur-Isère. Les premières conclusions sont très positives.

  • 3000 jeunes bénéficiaires ont été accompagnés dans le cadre de la DAT. 84 % d’entre eux connaissent une évolution positive de leur parcours de vie : diplôme, qualification, emploi…
  • La DAT permet aux associations de renforcer leurs capacités à agir, à se consolider (30 000 € par an, nouveaux mécènes, recrutements, changement d’échelle…) ; 80 % des associations disent que la DAT leur permet de mieux accompagner leurs bénéficiaires.
  • Démocratisation du mécénat social : près d’un tiers des entreprises et philanthropes ont donné pour la première fois dans le cadre de la DAT ; plus de 70 % des entreprises donatrices sont des TPE et PME. La DAT facilite la mise en place du mécénat social, l’identification et l’impact des projets soutenus.

Valérie Daher, directrice de Break Poverty Foundation

Nous associons au diagnostic les entreprises, les acteurs publics, les associations pour comprendre les enjeux du territoire. Les partenaires du dispositif DAT s’engagent sur 3 ans pour que les associations sélectionnées aient des moyens et de la visibilité. A Romans-sur-Isère, nous en sommes à la fin de la 3è année de la DAT : le dispositif sera pris en mains par la mairie. Dans le cadre de cette passation, de nouveaux projets pourront être soutenus dans les 3 prochaines années.

Nous avons ouvert la Digitale Académie à Romans-sur-Isère, un campus universitaire connecté pour suivre des études supérieures dans la ville : elle connaît un très fort taux de décrochage après le bac car les jeunes peuvent difficilement aller étudier dans des villes universitaires. La Digitale Académie intéresse aujourd’hui beaucoup d’autres municipalités.

Avec la crise du Covid-19, notre engagement auprès des jeunes est plus nécessaire que jamais. L’année dernière, les associations ont été aidées par des dons spécifiques pour répondre à l’urgence sanitaire.

Un programme de formation est à la disposition des acteurs qui souhaitent s’engager dans une DAT.
Les délégués régionaux de Break Poverty accompagnent gratuitement la mise en place de la DAT.

dat-france.org

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