Donner leur chance aux talents artistiques et sportifs émergents de demain, avec Sophie Lacoste

 Philanthropes en action #16

« Nous permettons à des talents prometteurs de franchir
des étapes décisives. »

avec Sophie Lacoste
Fondatrice du fonds de dotation POROSUS

 Sophie Lacoste

Photographie : Julie Glassberg

    Qu’est ce qui a été le moteur de votre engagement philanthropique ?

    Sophie Lacoste :

    Nos valeurs familiales ont toujours été au cœur de notre engagement.

    Créé en décembre 2012, le Fonds de dotation Porosus perpétue l’œuvre philanthropique de mes grands-parents, René et Simone Lacoste, profondément attachés au soutien des sportifs.

    Avec sept membres de ma famille, nous avons souhaité élargir cette mission en créant ce fonds de dotation qui accompagne l’émergence des jeunes talents sportifs et artistiques.

    Notre approche repose sur une conviction forte : « Si vous trouvez quelqu’un qui est décidé à améliorer sa vie et si vous lui donnez les moyens de le faire, alors les résultats iront au delà de vos espérances ».

    C’est précisément le sens de notre mission : permettre à des talents prometteurs de franchir des étapes décisives grâce à nos bourses.

    Depuis la création du fonds, nous avons ainsi accompagné près de quatre cents lauréats.

    Quels sont les axes du fonds de dotation Porosus et pourquoi les avoir choisis ?

    Sophie Lacoste :

    Porosus est un projet de cohésion familiale. Parmi les huit fondateurs, certains sont passionnés de sport, d’autres préfèrent les arts.

    Nous avons naturellement décidé de conjuguer ces deux univers et de soutenir des jeunes sportifs et artistes.

    Nos projets sont divers : le spectacle vivant, le golf, les arts plastiques, le surf, l’achat d’instruments de musique, l’aviron, la photographie, les bourses pour les élèves en école nationales de théâtre, le ski, la danse, l’athlétisme, l’aide à l’écriture, l’équitation…

    Nous sélectionnons avec exigence les projets et personnalités que nous soutenons. Nos bourses s’adressent à des artistes et sportifs visant l’excellence mais confrontés à des difficultés financières.

    Pour cela, nous nous appuyons sur des comités d’experts qui identifient les meilleurs talents et projets. Nous collaborons étroitement avec les directions techniques des fédérations sportives ainsi qu’avec les directions des écoles et des conservatoires qui nous aident à repérer les lauréats.

    Porosus missionne chaque année un.e photographe émergent.e qui réalise les portraits des lauréats dont voici quelques exemples, ainsi qu’à la fin de l’article.

    Alison Deschamps – comédienne 
    Photographie : Julie Glassberg

    Andoni Etchenique – Golfeur
    Photographie : Isabelle Chapuis

    Pouvez-vous nous donner des exemples de jeunes talents pour lesquels votre soutien a été déterminant ?

    Sophie Lacoste :

    Il y a dix ans, nous avons soutenu la surfeuse Johanne Defay, qui a obtenu une médaille de bronze lors des Jeux Olympiques de Paris 2024. À l’époque, elle ne trouvait aucun sponsor pour financer ses déplacements pour effectuer ses compétitions. Notre aide a été décisive pour qu’elle puisse poursuivre sa carrière.

    Dans le domaine artistique, nous avons accompagné Sébastien Khéroufi en lui attribuant une bourse durant toute la durée de ses études à l’École d’art dramatique à Paris. Sans ce soutien, il aurait probablement abandonné. Il est aujourd’hui un metteur en scène et comédien reconnu.

    Avez-vous une anecdote à partager ?

    Sophie Lacoste :

    Au-delà de sa vocation philanthropique, nous avons conçu Porosus comme un vecteur de cohésion familiale et de transmission de valeurs.

    Lorsque l’entreprise familiale a été cédée en 2012, certains membres de notre famille ont ressenti le besoin de se réunir autour d’un nouveau projet commun, un espace de rencontre et d’échange intergénérationnel.
    Nos enfants y sont associés dès l’âge de 12 ans. À leur majorité, ils sont conviés au conseil d’administration, où ils peuvent, s’ils le désirent, porter et défendre leurs propres projets.

    Je garde le souvenir d’une anecdote : lors d’un week-end consacré à sensibiliser la jeune génération à la philanthropie et aux missions de Porosus, ma nièce, alors étudiante à New York University, nous a confié : « Nous sommes extrêmement privilégiés et grâce à Porosus, nous serons peut-être un peu moins cons » !

    Vous êtes membre active du Cercle Culture Un Esprit de Famille, quelles en sont les principales actions ?

    Sophie Lacoste :

    Le Cercle Culture d’Un Esprit de famille se réunit tous les deux mois afin de partager nos regards et expériences.
    Cette dimension collaborative m’est particulièrement chère.
    Travailler avec d’autres fondations nous permet d’échanger sur nos pratiques, de mutualiser nos connaissances et surtout de démultiplier notre impact.

    En finançant conjointement des projets, nous offrons un soutien bien plus significatif que ce que chacun pourrait apporter individuellement.
    Nous avons ainsi cofinancé un projet pilote inédit en France, mené en partenariat avec le Théâtre National de Bretagne et le Centre National pour la Création de Morlaix.

    Cette initiative ouvre aux artistes en situation de handicap, quel qu’il soit, les portes de la création artistique de haut niveau. Si beaucoup a été fait pour faciliter l’accès des spectateurs, les artistes eux-mêmes demeurent largement oubliés.

    Notre choix « extra-ordinaire » s’est d’abord porté sur Back to reality, une histoire de famille qui secoue les stéréotypes sur le handicap, avec humour et amour. D’autres créations seront à découvrir…

    Nous sommes ravis de porter ce projet dans la joie et avec beaucoup d’enthousiasme. Cela renouvelle profondément la vision de la création adaptée.

    Notre engagement comprend également un volet de médiation culturelle permettant à un public jeune et éloigné de la culture de découvrir des spectacles de création adaptée.

    Photo : Back to Reality

    Un mot de conclusion ?

    Sophie Lacoste :

    Porosus a été conçu pour s’inscrire dans la durée.

    C’est un formidable vecteur de cohésion familiale et de transmission de valeurs. Nous associons la nouvelle génération de notre famille à cette aventure philanthropique pour qu’elle se l’approprie pleinement.

    Notre ambition : que nos enfants prennent un jour le relais et continuent à aider les talents de demain.

     

    Julia Manga – Athlète
    Photographie : Lys Arango

    Éric Minh Cuong Castaing – Chorégraphe 
    Photographie : Kamila K.Stanley

    Actualités de la philanthropie Octobre 2025

    Les actualités d'Un Esprit de Famille

      Ils nous ont rejoint !

      Bienvenue à Marie-Hélène Gauthey qui a créé WOLANDOO, un fonds de dotation qui agit en Casamance au Sénégal pour l’éducation et la santé des enfants

      EVENEMENTS RESERVES A NOS MEMBRES

      ► A Paris, mercredi 19 novembre : Regard de Philanthrope avec Alexandre de Rothschild, président exécutif de Rothschild & Co Gestion.

       A Nantes, jeudi 4 décembre

      • Thème : Transmission intergénérationnelle dans les fondations
      • Intervenante : Marie-Noëlle de Pembrocke, fondatrice de Pembrocke Family Office

      NOS CERCLES & GROUPES DE REFLEXION

        • Le Cercle Citoyenneté travaille sur des problématiques en lien avec le vivre-ensemble.
        • Le Cercle Culture co-finance un projet autour de la culture et du handicap en partenariat avec le Théâtre National de Bretagne.
        • Le Cercle Environnement est co-animé par le fonds Yes Futur et le fonds Astrolabe.
        • Le Cercle Handicap est animé par HappyCap foundation
        • Le Cercle Insertion est co-animé par la fondation Acome et la fondation Cassiopée. Il a pour but d’échanger et de soutenir des associations en France dans le domaine de l’insertion et de la réinsertion par le biais de la formation et l’accompagnement de publics défavorisés ou éloignés de l’emploi.
        • Le Cercle Vulnérabilité approfondit chaque trimestre un sujet.
        • Le Cercle Weber soutient collectivement des associations dans le domaine de l’éducation.
        • Le Groupe New Gen réunit la nouvelle génération de philanthropes dont les perceptions et les formes d’engagement peuvent différer de celles de leurs aînés.

            Les actualités des membres d'Un Esprit de Famille

            ► « Philanthropes en action » #14 : « Un pays qui réussit est un pays où chaque jeune peut réussir. »
            Interview de Maurice Tchenio, président fondateur de la fondation AlphaOmega sur le thème de la lutte contre le décrochage scolaire.

            ► « Philanthropes en action » #15 : « Pour qu’un enfant pauvre ne devienne pas un adulte pauvre. »
            Interview de Denis Metzger, président fondateur de Break Poverty Foundation sur le thème de la lutte contre la pauvreté.

            La fondation AlphaOmega fête cette année ses 15 ans au service de la réussite éducative des jeunes de milieux modestes. 15 ans d’introduction du modèle de venture philanthropy et de mise en pratique avec les associations que nous accompagnons. 15 ans d’actions à côté de l’école et d’alliance éducative.

            ► La fondation Anne de Gaulle célébrait ses 80 années d’existence le 13 octobre dernier. L’occasion de revenir en mots et en images sur une autre histoire du Général de Gaulle, de sa femme et de ses 3 enfants dont Anne, en situation de handicap, grâce à qui la fondation sera créée en 1945.

            ► Break Poverty organise une conférence au CNAM le 17 novembre à l’occasion de la parution de sa dernière étude menée sur les décrochés de la voie professionnelle. 

            ► La fondation Charpak, l’esprit des sciences soutient le festival PARISCIENCE à travers le film « Planter à tout prix  » qui sera diffusé au Museum d’Histoire Naturelle, le 26 octobre à 20h15. Pour prendre ses billets

            ► La Fondation Hippocrène a publié la liste des Lauréats du Prix Inspiring Youg Europeans 2025 récompensant les projets des associations françaises qui prolongent leurs actions à l’échelle européenne.

            Les actualités de l'écosystème

            ► DIFT 
            Connaissez-vous les Challenges Dift pour les associations ?
            Ce challenge permet de mobiliser ses communautés de soutiens et bénévoles, à travers un challenge de collecte peer-to-peer, où chaque membre devient collecteur pendant 2 semaines.
            Et pour aller plus loin, il est proposé aux philanthropes d’abonder la collecte : doubler tous les dons des particuliers permet de multiplier l’impact du challenge et de faire grimper les dons moyens.
            Pour en savoir plus 

            ► Fonds pour la démocratie
            Soirée de lancement du fonds de la démocratie le 6 novembre.
            En savoir plus

             Les Assises de la Philanthropie 
            La 7e édition des Assises de la Philanthropie de l’Institut Pasteur aura lieu le mardi 2 décembre, à l’occasion du Giving Tuesday, sur le campus de l’Institut Pasteur.
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            Lire Ecouter Voir

            • La première édition du Panorama de la Philanthropie – Banque Transatlantique – CerPhi propose une analyse comparée inédite des comportements philanthropiques en France et aux États-Unis, qui bouscule les préjugés.
              En savoir plus 
            • Rapport de synthèse “Les modèles socio-économiques à l’épreuve du terrain : Quelles pratiques stratégiques des associations ?”
              L’Institut français du monde associatif présente les résultats du projet lauréat soutenu dans le cadre de son programme « Modèles socioéconomiques et création de valeur ». Cette recherche participative visait à mieux comprendre l’articulation entre les pratiques stratégiques des associations et leurs réflexions sur leur modèle socio-économique.
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            Pour qu’un enfant pauvre ne devienne pas un adulte pauvre, avec Denis Metzger

             Philanthropes en action #15

            « Pour qu’un enfant pauvre ne devienne pas un adulte pauvre. »

            avec Denis Metzger
            Président et fondateur de Break Poverty Foundation

            Contrairement à une idée très répandue, ce ne sont pas nos seniors qui sont victimes de la pauvreté en France, mais les plus jeunes. Dans notre pays, un jeune sur quatre vit sous le seuil de pauvreté. Ce sont ainsi 3 millions d’enfants et de jeunes qui vivent dans la précarité ou le dénuement.

            Mais le scandale qui mobilise Break Poverty est plus grave encore. Car notre pays est touché par un mal singulier, et ce mal français, c’est l’inégalité des chances en France : un enfant né pauvre va nécessairement devenir un adulte pauvre.

            Nous sommes là devant un grand paradoxe : alors que la France est le premier pays –toute catégorie– en matière de redistribution fiscale et sociale, notre pays se situe à l’avant-dernier rang des pays de l’OCDE, pour l’égalité des chances.

            La France est victime d’une reproduction sociale délétère. Des millions de jeunes y grandissent avec le sentiment que leur avenir est déjà écrit, confisqué par leur naissance.

            Et ce sentiment provient d’une triste réalité. Alors que 60 % des enfants de cadres sortiront avec un diplôme du supérieur, seuls 8 % des enfants d’ouvriers atteindront ce niveau-là.

            Alors que 84 % des enfants de mères diplômées auront le Bac, général ou technologique, ils ne seront que 30 % dans les familles où la mère a grandi sans diplôme.

              Qu’est ce qui a été le moteur de votre engagement philanthropique ?

              Denis Metzger :

              La certitude que pour se réaliser pleinement, il faut, d’une façon ou d’une autre, se sentir utile, et donc s’engager pleinement. Mais pour s’engager pleinement, il faut d’abord s’indigner pleinement ! Stéphane Hessel nous la rappelé avec force : « Indignez-vous »! Mais dès lors que l’on est indigné que faire sinon s’engager ?

              Je me suis engagé à la fin de mes études sur le thème de la faim dans le monde, indigné par la situation du Cambodge, de l’Afghanistan et de l’Ethiopie.  J’ai participé à la création de l’Action contre la Faim que j’ai présidée de 2005 à 2012.

              J’ai pensé nécessaire de créer la Fondation Break Poverty parce que les inégalités ne sont pas seulement l’apanage des pays lointains. En France aussi la jeunesse nous interpelle et nous attend !

              Agir et rendre l’avenir confisqué aux jeunes qui grandissent, m’est apparu comme une impérative nécessité.

              Quelle est l’ambition de Break Poverty ?

              Denis Metzger :

              Tout d’abord, poser un diagnostic clair.

              C’est la raison pour laquelle Break Poverty s’est constitué comme un Think tank à la recherche des causes puis des solutions pour réduire les dysfonctionnements de notre société.

              Ensuite, faire appel au « collectif », car en matière sociale, les difficultés sont systémiques, et les solutions doivent l’être aussi. Sans une mobilisation du plus grand nombre (collectivités, associations, acteurs économiques), sans volonté d’impact, les résultats risqueraient de ne pas être au rendez-vous.

              Quels sont les domaines d’intervention de Break Poverty ?

              Denis Metzger :

              La recherche de résultat et d’impact, nous a conduit à nous concentrer sur les actions de prévention. Il nous a ainsi paru vital d’agir en amont, et de fermer successivement les trois portes d’entrée principales qui mènent à la pauvreté :

              – la petite enfance, notamment celle qui grandit dans la monoparentalité,

              – l’école et le décrochage scolaire,

              – la recherche du premier emploi.

              Le Nobel Heckman nous a enseigné que plus la prévention est précoce et plus l’efficacité et le résultat sont rendez-vous.

              Pourquoi avoir choisi le mentorat comme levier d’action ?

              Denis Metzger :

              L’analyse attentive des expériences étrangères, notamment nord-américaines, nous a conduit à penser que le mentorat auprès des jeunes de milieux défavorisés contribuait mieux que tout à leur émancipation positive.

              Convaincu que le mentorat pouvait avoir un impact tangible, même sur les enfants les plus vulnérables, Break Poverty a décidé de mener une expérimentation sur les jeunes particulièrement fragiles accueillis par l’Aide Sociale à l’Enfance. À partir d’une cohorte de 700 jeunes désignés par 25 Départements, les résultats se sont révélés particulièrement convaincants :

              – 80% des enfants reprennent confiance en eux en quelques semaines.

              – 95% des enfants affirment que cela a renforcé leur envie de réussir à l’école.

              Muni de ses résultats probant, Break Poverty a fait voter un amendement législatif à la Loi Taquet pour rendre obligatoire l’offre de Mentorat à chaque jeune de l’ASE avant ses 18 ans. C’est aujourd’hui l’obligation qui est faite à chaque président de Département.

              Break Poverty a ensuite formé une grande majorité des Départements, et s’applique dorénavant à développer, de façon massive, le mentorat dans une trentaine de ces Départements.

              Objectif : tripler le mentorat sur trois ans en portant le nombre de jeunes mentorés de 3500 à 10000.

              Pour atteindre cet objectif ambitieux, Break Poverty a créé l’Alliance Mentorat ASE qui appelle tous les philanthropes intéressés à unir leurs efforts et leurs moyens, avec le soutien d’Un Esprit De Famille.

              Cette Alliance de philanthropes concentrant leurs efforts sur un objectif commun peut changer le destin de milliers de jeunes en situation de grande vulnérabilité.

              Quels sont vos projets « coup de coeur » et vos défis à relever ?

              Denis Metzger :

              Les réussites qui contribuent à nous donner de l’élan et à continuer notre combat sont nombreux. Pendant la crise du Covid, il nous est paru nécessaire de distribuer des ordinateurs aux jeunes scolarisés qui n’en avaient pas. Un mentor était associé à ce don pour aider la prise en main de l’ordinateur. 16 000 ordinateurs ont ainsi permis aux enfants scolarisés de suivre leur cours à distance pendant que les écoles étaient fermées.

              Réduire la précarité alimentaire est également l’un de nos combats de prédilection. Break Poverty a organisé la mise en place de distributions de produits alimentaires pour bébés, dans les réseaux de distribution alimentaires, avec une mobilisation collective des industriels (DANONE, Unilever, Procter, etc.), des centres de distribution alimentaire, de l’Agence du Don en Nature et Dons Solidaires.

              Les  3 m€ de subventions de l’État ont permis ainsi de distribuer 28 millions de produits valorisés à 16 m€ au bénéfice de 400 000 bébés victimes de précarité alimentaire et hygiénique, dans le cadre de l’opération Pacte pour les Premiers Pas.

              La petite enfance défavorisée demeure un vrai défi à relever. Break Poverty travaille aujourd’hui à recentrer les PMI (Protection Maternelle et Infantile) sur leur mission principale, à savoir l’accueil des futures et jeunes mamans victimes de vulnérabilités sociales. Un projet pilote mené avec l’aide de deux Départements (l’Indre et Loire, et les Alpes-Maritimes ), travaille à mettre en place un repérage précoce des vulnérabilités, et une réorientation des services d’aide vers les plus fragiles.

              Autres défis que Break Poverty souhaite adresser rapidement : celui du soutien des lycéens des voies professionnelles en risque de décrochage. Un faisceau de solutions sont à l’étude : la création d’une année de césure préparatoire entre le collège et le lycée pro ; le développement du mentorat auprès des jeune de ces lycées pro ; l’orientation de l’apprentissage vers les jeunes en risque de décrochage ; le suivi dans la durée des jeunes lycéens à risque avant et après le diplôme.

              Nous appelons tous les acteurs associatifs à se mobiliser sur ces thèmes, avec le parrainage de l’État et de l’Education nationale.

              En conclusion, seule une analyse attentive des causes des dysfonctionnements de notre société, suivi par la mise en place de solutions testées et éprouvées, puis par un passage à l’échelle nationale dans le cadre d’une mobilisation collective des pouvoirs publics et des philanthropes, permettra de changer les destins à grande échelle.

               

              Crédits photos : Sunplash, Canva Pro, Adobe Premiere Pro

              Actualités de la philanthropie Sept 2025

              Les actualités d'Un Esprit de Famille

                Ils nous ont rejoint !

                Olivier et Delphine de la Chevasnerie ont créé ALTERIAM, un fonds de dotation familial qui soutient des projets visant à aider les personnes en situation de précarité.

                SOIREE ANNUELLE UN ESPRIT DE FAMILLE

                Près de 200 personnes étaient réunies lundi 22 septembre pour notre soirée de rentrée sur le thème « Aide Sociale à l’Enfance : Quelle place pour la philanthropie familiale ? ».

                Sarah El Haïry, Haute-commissaire à l’enfance, nous a fait l’honneur d’ouvrir les débats.

                Jonathan Anguelov, ancien enfant de l’ASE aujourd’hui à la tête d’une « licorne » nous a raconté son incroyable histoire.

                Association et 3 philanthropes membres Un Esprit de Famille ont ensuite témoigné de leur engagement. En savoir plus

                EVENEMENTS RESERVES A NOS MEMBRES

                A Nantes, mardi 30 septembre : Rencontre Un Esprit de Famille Ouest
                Intervenant :
                Jean-Michel Picaud, Institut Français des Administrateurs.

                A Lille, jeudi 9 octobre : Comment agir ensemble dans les Hauts-de-France ?
                En partenariat avec la fondation AnBer.

                ► A Marseille, mardi 14 octobre : La transmission d’une fondation ou fonds de dotation familial
                Intervenant : Me Leduc, notaire.

                ► A Paris, mercredi 19 novembre : Regard de Philanthrope avec Alexandre de Rothschild, président exécutif de Rothschild & Co Gestion.

                NOS CERCLES & GROUPES DE REFLEXION

                  • Le Cercle Citoyenneté travaille sur des problématiques en lien avec le vivre-ensemble.
                  • Le Cercle Culture co-finance un projet autour de la culture et du handicap en partenariat avec le Théâtre National de Bretagne.
                  • Le Cercle Environnement est co-animé par le fonds Yes Futur et le fonds Astrolabe.
                  • Le Cercle Handicap est animé par HappyCap foundation 
                  • Le Cercle Insertion est co-animé par la fondation Acome et la fondation Cassiopée. Il a pour but d’échanger et de soutenir des associations en France dans le domaine de l’insertion et de la réinsertion par le biais de la formation et l’accompagnement de publics défavorisés ou éloignés de l’emploi.
                  • Le Cercle Vulnérabilité approfondit chaque trimestre un sujet.
                  • Le Cercle Weber soutient collectivement des associations dans le domaine de l’éducation.
                  • Le Groupe New Gen réunit la nouvelle génération de philanthropes dont les perceptions et les formes d’engagement peuvent différer de celles de leurs aînés.

                      Les actualités des membres d'Un Esprit de Famille

                      Découvrez nos TANDEMS engagés pour l’INTERET GENERAL

                      • Bénédicte et Lucie Gueugnier fondation Alter&Care, Raphaël Culliford, de l’association Parlons Démocratie. En savoir plus
                      • Stéphanie Roth, fonds La Rotonde, et Arnaud Bucaille de Maison Daddy. En savoir plus
                      • Laurent Repelin, fondation Henri-Baboin-Jaubert / Générations Solidaires, et Jean de Dieu Ratzimbazaby, les Ecoles de la Chance à Madagascar. En savoir plus
                      • Laurent Bataille, fondation Siska, et Bruno Batailly, O’Tech Ecole de Production. En savoir plus

                      Les actualités de l'écosystème

                       L’Alliance numérique & IA pour les associations
                      Un Esprit de Famille a signé la tribune publiée dans Les Echos le 3 septembre aux côtés de 150 dirigeantes et dirigeants du monde associatif, de la philanthropie et de la tech initiée par Share it. En savoir plus

                       18 dirigeants appellent à un New Deal de la vulnérabilité en entreprise 
                      Un messages porté par Alexandre Fayeulle, fondateur FDD ADVENS lors de notre Regard de Philanthropes en juillet dernier.
                      « Entreprise vulnérable ? Accoler ces deux mots peut sonner comme une provocation. Mais ensemble, ils expriment une vérité, une urgence ». Pour amorcer cette transformation des entreprises et des organisations, dirigeantes et dirigeants s’engagent. En savoir plus

                      Lire Ecouter Voir

                      • Avis du CESE : construit sur la base d’une large consultation de milliers d’associations, d’une journée délibérative et de nombreuses auditions, cet avis du CESE a alerté sur le financement des associations et appelle à une mobilisation globale en faveur du monde associatif. Il propose des solutions concrètes et partagées pour protéger la pérennité du secteur. En savoir plus

                      Créer les conditions d’une alliance pour l’éducation, avec Maurice Tchenio

                       Philanthropes en action #14

                      « Un pays qui réussit est un pays où chaque jeune peut réussir. »

                      avec Maurice Tchenio
                      Président et fondateur de la fondation AlphaOmega

                      Chaque année, près de 80 000 jeunes quittent le système scolaire sans le bac et viennent rejoindre les 1,5 million de NEETs (ni en éducation, ni en emploi, ni en formation). Sans diplôme leurs perspectives professionnelles sont limitées.

                      La Fondation AlphaOmega est la seule fondation à se consacrer depuis 15 ans exclusivement à la lutte contre le décrochage des jeunes de milieux modestes.

                      Maurice Tchenio son fondateur en 2010 se considère comme un pur produit de l’école publique à une époque où celle-ci remplissait pleinement son rôle d’ascenseur social. Père et introducteur du Private Equity en France dans les années 1970, Maurice Tchenio cherche un modèle similaire applicable aux acteurs sociaux pour agir sur le plan éducatif à l’aube des années 2010.

                      Ce modèle s’appelle la Venture Philanthropy, théorisé à la Harvard Business School, Maurice Tchenio le reprend pour le mettre en application en France.

                      Objectif : éradiquer le décrochage scolaire en aidant les grandes associations éducatives à croître pour aider les 2 millions de jeunes en risque d’échec en France.

                      15 ans plus tard, le modèle fonctionne.

                      Photo Fondation AlphaOmega – Coup de Pouce

                        Qu’est ce qui a été le moteur de votre engagement philanthropique et pourquoi avoir choisi de lutter contre le décrochage scolaire ?

                        Maurice Tchénio :

                        Je le dis souvent, la force d’un pays, c’est comme pour une équipe de football, c’est la compétence, l’engagement et la volonté de progresser de ses habitants vers un but commun.

                        L’avenir d’un pays repose sur sa jeunesse.

                        Or, le décrochage scolaire et universitaire qui se monte à plus de 150 000 jeunes, soit environ 20 % d’une classe d’âge, est inacceptable. C’est la raison d’être de la Fondation AlphaOmega.


                        Photo Fondation AlphaOmega – Coup de Pouce

                        Au-delà des raisons objectives, j’étais moi-même très motivé à créer la Fondation AlphaOmega sur ces questions de réussite éducative, car je suis moi-même un produit de l’école de la République.

                        Quelles sont les spécificités de la Venture Philanthropy ?

                        Maurice Tchénio :

                        Toute ma carrière s’est déroulée dans l’univers du Private Equity et bien évidemment, en 40 ans de métier, j’ai pu constater à quel point ce modèle était puissant pour créer de la valeur et de la croissance.

                        C’est donc tout naturellement que lorsque j’ai créé la Fondation AlphaOmega, j’ai voulu appliquer les méthodes du Private Equity – que l’on a rebaptisé Venture Philanthropy – au monde associatif.

                        Notre métier à la Fondation, est d’accompagner des associations qui œuvrent pour la réussite scolaire et l’insertion sociale et professionnelle des jeunes issus de milieux modestes.

                        Le principal enseignement de ces 15 années, c’est que la venture philanthropy, ça marche.

                        Et qu’est-ce qui marche vraiment ? C’est l’apport en mécénat de compétences que nous faisons aux associations en les aidant dans leur réflexion stratégique, dans leur organisation, dans leur efficacité opérationnelle, dans leur transformation digitale. Certes, l’argent que nous apportons est également un facteur puissant. Mais c’est surtout le mécénat de compétences qui est notre marque de fabrique.

                        Cette transposition du métier de Private Equity au monde caritatif sous le label de la Venture Philanthropy est quelque chose d’extrêmement difficile, car personne n’a éclairé la route avant nous. C’est nous qui devons chaque jour innover, concevoir de nouvelles façons de travailler. Nous sommes un laboratoire en perpétuelle innovation.

                        Sur quels leviers se base votre approche systémique ?

                        Maurice Tchenio :

                        Le principal défi qui est devant nous est en réalité d’éradiquer le décrochage scolaire. Et pour cela, renforcer les capacités des associations comme nous l’avons fait depuis 15 ans est certes une chose indispensable, mais malheureusement insuffisante. C’est la raison pour laquelle nous avons dû changer notre approche et prendre une approche top down en essayant de comprendre où se produisait le décrochage scolaire, quels étaient les moments charnières où ceci se produisait, quelles en étaient les principales causes.

                        Et donc, de faire en sorte que nos associations travaillent de façon collective à l’atteinte de cet objectif, mais aussi de fédérer toutes les parties prenantes autour de la réussite de l’enfant, concept que nous appelons l’alliance éducative : les enseignants, les parents et le tiers-éducatif qu’est l’association.

                        Photo Fondation AlphaOmega – Energie Jeunes

                        Pouvez-vous nous donner des exemples de projets pour lesquels votre soutien a été déterminant ?

                        Maurice Tchénio :

                        J’ai en tête deux exemples.

                        Le premier est celui de l’Afev, qui accompagnait en mentorat 6800 enfants et adolescents il y a 10 ans. Lorsque le gouvernement a lancé son plan « 1 jeune, 1 mentor », l’enjeu pour l’association sélectionnée et financée pour atteindre les 20 000 jeunes accompagnés était de pouvoir passer à l’échelle. Tout le travail de mise en capacité effectué depuis des années ainsi que la digitalisation du recrutement des bénévoles ont été des conditions évidentes de réussite pour atteindre cet objectif.

                        Photo Fondation AlphaOmega – AFEV

                        Le second, plus récent, est la fusion entre Entreprendre pour Apprendre France et l’association 100 000 entrepreneurs. Depuis quelques temps, les deux associations avaient le projet d’unir leurs forces au bénéfice des jeunes. Or, pour concrétiser une fusion d’entités nationales et régionales à tous les niveaux, il fallait un accompagnement quasiment journalier sur une large palette de domaines : organisationnel, RH, digital, juridique, communicationnel, etc. Nous sommes très fiers du travail accompli avec les associations car il repose sur une confiance mutuelle et l’apport de compétences clés. Tout cela fait la démonstration de la puissance de notre modèle de Venture Philanthropy.

                        Votre prochain défi à relever ?

                        Maurice Tchenio :

                        Je dirais pour conclure que ce que nous voulons, c’est une transformation systémique de cette problématique du décrochage.

                        Mais là encore, je dirais que le défi compte tenu de l’importance de l’enjeu, est qu’il faut mobiliser presque toute la société civile pour atteindre cet objectif d’éradiquer le décrochage : financeurs publics, entreprises, fonds, fondations, les bénévoles, les mécènes de compétences, …

                        C’est ça notre grand défi pour les 15 années à venir.

                        Tandem pour l’intérêt général : Siska et O’tech – Ecole de production

                        – Philanthropie familiale et associations : ENSEMBLE pour l’intérêt général

                        5 questions pour 1 tandem :
                        Laurent Bataille (fondation Siska) et Bruno Batailly (O’tech – Ecole de production)

                        Pourquoi avez-vous choisi de soutenir l’école de production O’tech ?

                        Laurent Bataille, fondateur de la fondation Siska :

                        Chef d’entreprise depuis 40 ans, je me suis toujours investi dans le recrutement, la formation professionnelle sur notre territoire et l’attractivité de notre industrie. Quand j’ai découvert ce modèle des écoles de production à Toulouse, j’ai tout de suite été séduit car il répondait très bien à ces préoccupations d’insertion en faisant le pari de redonner de l’avenir à des jeunes qui ne se retrouvaient plus dans le système scolaire et en les formant à nos métiers industriels.

                        J’ai mobilisé des amis industriels et nous avons créé O TECH Ecole de Production à Compiègne avec 3 objectifs :
                        – faire de l’insertion de jeunes souvent issues de familles fracassées,
                        – montrer que l’industrie a un avenir en France,
                        – et enfin former des jeunes à des métiers plein d’avenir que les entreprises recherchent.

                        Soutenir O TECH aujourd’hui, c’est lui donner les moyens de continuer son œuvre au service des jeunes et de l’industrie.


                        En quoi le soutien de la fondation Siska a-t-il été important pour vous ?

                        Bruno Batailly, directeur O’tech – Ecole de production :

                        La fondation Siska nous a apporté une aide précieuse récente dans le financement d’un agrandissement. Le local trouvé à l’ouverture de l’école correspondait à l’ensemble de nos critères de localisation, de répartition et composition, mais ne possédait pas assez de surface pour accueillir l’ensemble des jeunes de nos 3 filières : usinage, chaudronnerie et soudure.
                        Ainsi dès le démarrage de O’TECH, nous avions le projet d’agrandir notre atelier de chaudronnerie/soudure et de créer 3 salles de classes. Siska fût l’un des premiers donateurs, nous permettant d’en convaincre d’autres.
                        Après environ 1 année de travaux, notre agrandissement fût inauguré en mai 2024 pour donner à nos jeunes les meilleures conditions d’apprentissage.

                         

                         

                        Qu’est-ce que ce partenariat vous a apporté ?

                        Laurent Bataille, fondateur de la fondation Siska :

                        La première satisfaction est de voir des jeunes qui étaient en déshérence, retrouver goût à la vie, heureux d’apprendre et s’engager dans des voies professionnelles industrielles prometteuses pour leur avenir.

                        Ensuite, ce partenariat est une longue aventure collective, initialement avec quelques entreprises membres fondateurs et les territoires puis progressivement avec un grand nombre d’industriels et d’institutions en charge des jeunes.

                        Les jeunes des premières promotions arrivent progressivement sur le marché du travail et les entreprises se les arrachent !


                        Quel impact ce partenariat a-t-il eu pour répondre aux enjeux de votre secteur ?

                        Bruno Batailly, directeur O’tech – Ecole de production :

                        Le partenariat avec la fondation Siska est avant tout un partenariat de très long terme, puisque Laurent Bataille fait partie de nos membres fondateurs et il est actuellement président de notre association. Ainsi, son engagement du quotidien nous a permis non seulement de lancer O’TECH, mais également de prendre l’essor projeté, afin d’accueillir des jeunes du territoire de Compiègne et au-delà.

                        A ces jeunes, qui “n’aiment pas être assis toute la journée sur une chaise”, nous proposons, à travers la pédagogie innovante du “Faire pour apprendre”, une nouvelle voie pour se former aux métiers de l’usinage, de la chaudronnerie et de la soudure.


                        Quelles sont les clés du succès de votre tandem ?

                        Laurent Bataille, fondateur de la fondation Siska :

                        Le succès du tandem Fondation – Ecole est un alignement très fort sur les valeurs aussi bien avec la direction de l’école qu’avec son conseil d’administration.
                        Avec 50 jeunes, l’école est à l’image d’une grande famille que nous sommes heureux de soutenir et d’accompagner dans son développement afin qu’elle puisse atteindre son objectif de 70 jeunes.
                        La clé du succès est bien la confiance partagée.

                        Bruno Batailly, directeur O’tech – Ecole de production :

                        Une première clé de la réussite est avant tout un accompagnement sur le moyen-long terme. En effet, monter une école de production c’est déjà près de 1,5 années d’avant-projet, puis une fois lancé,e c’est environ 6-7 années de montée en charge et de stabilisation. Il est donc très précieux pour nous de pouvoir compter sur la fondation Siska et son président à nos côtés au moins pendant ces années !

                        Une seconde clé est l’accompagnement en proximité afin de pouvoir intervenir et nous accompagner au meilleur moment, d’un point de vue financier comme sur le conseil.

                        Le dernier c’est avant tout la passion et le plaisir : la passion du métier de l’usinage et le plaisir de voir ces jeunes s’ouvrir au monde, se développer et devenir, petit à petit, de bons professionnels.

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                        Un Esprit de Famille
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