Démocratie : pourquoi et comment s’engager en tant que philanthrope ?

Avec Daniel Sachs, cofondateur de Multitudes Foundation

 

Introduction : Les enjeux de la démocratie aujourd’hui

Un Esprit de Famille a invité Daniel Sachs le 14 octobre 2024 afin d’échanger avec ses membres sur ce sujet essentiel qu’est la démocratie. L’occasion de rappeler les enjeux et risques auxquels nous sommes de plus en plus confrontés.

En effet, bien que perçue comme acquise dans nos sociétés, la démocratie reste fragile. Face aux crises économiques, environnementales, et politiques, elle est constamment mise à l’épreuve. La montée des régimes autoritaires, la désinformation, et la polarisation menacent son fonctionnement dans de nombreux pays. pour relever ces défis, l’engagement citoyen et la revitalisation des institutions démocratiques sont plus que jamais nécessaires.

Ce contexte a poussé de nombreux philanthropes, comme Daniel Sachs, à s’engager activement pour soutenir et renforcer la démocratie. Aussi, à travers la Multitudes Foundation, cofondée par Daniel Sachs, des initiatives innovantes sont mises en place pour aider les personnes les plus éloignées de la politique à s’y engager

Un engagement en faveur de l’inclusion et de la diversité

Daniel Sachs, à travers son parcours, témoigne de l’importance de l’inclusion dans son engagement philanthropique. Très tôt dans sa vie, il a été sensibilisé aux effets de l’exclusion, ayant été lui-même victime de harcèlement scolaire. Cet événement personnel l’a rendu particulièrement sensible aux enjeux d’inclusion et de diversité, des thèmes récurrents dans son action philanthropique.

Ce n’est donc pas un hasard si Daniel Sachs considère l’inclusion dans un cadre plus large, celui d’une société diversifiée et respectueuse des droits de tous. Son engagement passe par des programmes visant à lutter contre les discriminations et à renforcer les voix sous-représentées dans les débats politiques, tant au niveau local qu’international.

Les défis de la démocratie en Europe et au-delà

L’Europe a toujours été un bastion de la démocratie, mais elle n’est pas exempte de défis. La montée des partis populistes, l’affaiblissement de la confiance dans les institutions et la désinformation menacent le fonctionnement des démocraties libérales. En réponse à ces enjeux, plusieurs initiatives philanthropiques ont vu le jour.

Ainsi, en Suède, pays d’origine de Daniel Sachs, des actions ont été entreprises pour encourager l’engagement citoyen des jeunes. Daniel Sachs a identifié ce problème il y a plus de dix ans et a fondé des programmes pour encourager les jeunes à s’engager dans le processus démocratique. Une initiative phare soutenue est celle de la formation de jeunes leaders, indépendamment de leur affiliation politique, pour qu’ils puissent participer aux processus décisionnels et influencer les politiques publiques de manière constructive.

Dans des régions plus répressives, les ONG et les organisations de la société civile font face à de lourdes restrictions. Face à ces contextes difficiles, les philanthropes doivent faire preuve de courage et de créativité pour soutenir les défenseurs des droits humains et promouvoir des réformes démocratiques.

Pourquoi les philanthropes doivent-ils soutenir la démocratie ?

Daniel Sachs souligne que le rôle des philanthropes va bien au-delà de la charité ou du soutien à des causes sociales. Selon lui, un enjeu central est de maintenir et de renforcer les institutions démocratiques. Son engagement philanthropique est né de son observation d’une « déconnexion » croissante entre les jeunes et les institutions politiques, malgré leur engagement social sur des questions telles que l’inclusion et le développement durable. Cette observation, faite il y a quinze ans, a révélé une crise existentielle pour la démocratie.

La société civile, aussi forte soit-elle, ne peut remplacer la politique. Daniel Sachs a reconnu que, sans confiance dans les institutions publiques et sans leaders politiques capables de répondre aux besoins des citoyens, la démocratie ne peut prospérer. Il considère donc que la philanthropie doit jouer un rôle catalyseur pour renforcer cette confiance et attirer les jeunes vers la politique.

Ce constat rejoint celui de nombreux experts : les démocraties dépendent d’un tissu social inclusif et dynamique. Cependant, lorsque les citoyens ne se sentent pas représentés ou exclus des processus décisionnels, la tentation du repli sur soi ou du soutien à des mouvements populistes augmente. Pour Daniel Sachs, il est donc impératif que la philanthropie s’engage à combler ce fossé, en formant des leaders de demain et en soutenant des initiatives favorisant une plus grande inclusion dans le processus démocratique.

Selon lui, la clé de l’engagement philanthropique en faveur de la démocratie réside dans la mobilisation. En cofondant Multitudes, il a souhaité investir dans une initiative qui soutient la vision d’un leadership politique diversifié et ancré dans des valeurs d’inclusion et de justice sociale.

Multitudes repose sur trois piliers :

  1. financer et incuber des initiatives innovantes pour réimaginer la politique,
  2. mettre en relation les acteurs de cet écosystème,
  3. encourager les acteurs philanthropiques à investir dans cette mission cruciale.

Multitudes Foundation : Repenser la démocratie par l’inclusion et le leadership politique

Fondée par Daniel Sachs, la Fondation Multitudes vise à réinventer la démocratie en investissant dans des initiatives qui renforcent le leadership politique inclusif et représentatif pour rendre la politique plus humaine et pleine d’espoir. Cette organisation soutient des projets partout en Europe qui encouragent les personnes les plus éloignées du pouvoir à prendre une place active dans la vie politique et à défendre une démocratie plus équitable. La mission de Multitudes repose sur un principe essentiel : faire émerger un nouveau leadership politique dans les contextes dits plus ou moins démocratiques.

Multitudes se donne pour mission de redonner aux citoyens, et surtout aux jeunes générations, l’envie et les moyens de participer au processus politique. Pour Daniel Sachs, l’objectif de la fondation est de catalyser les forces de la société civile pour surmonter la méfiance croissante envers les institutions, en soutenant des initiatives qui promeuvent la diversité, la justice sociale, et une représentation politique inclusive.

Conclusion : L’engagement pour la démocratie, une nécessité pour les philanthropes

Dans un monde en constante mutation, la démocratie est plus que jamais sous pression. Daniel Sachs, à travers son travail philanthropique, a montré que les philanthropes ont un rôle crucial à jouer dans le renforcement des institutions démocratiques, en soutenant l’inclusion et la participation des jeunes et des communautés marginalisées. Son expérience, de la création de la Multitudes Foundation à son engagement en faveur de la démocratie, montre que la philanthropie peut être un outil puissant pour revitaliser les institutions démocratiques.

C’est pourquoi les philanthropes doivent non seulement soutenir les initiatives locales, mais aussi travailler à l’échelle mondiale pour défendre les droits humains et promouvoir des réformes démocratiques dans des contextes plus répressifs.

En fin de compte, le soutien à la démocratie est une responsabilité collective, et les philanthropes sont appelés à s’engager pleinement pour garantir un avenir où les institutions publiques sont inclusives, justes et durables.

Un article rédigé en partenariat avec Multitudes Foundation.
© Photos : Multitudes Foundation

Publication du Guide « Fonds de dotation en pratique »

 

COMMUNIQUE DE PRESSE
A l’occasion du 15ème anniversaire de la création des fonds de dotation en France, un collectif de fonds de dotation a créé un groupe de travail visant la rédaction d’un guide pratique sur la création et la gestion d’un fonds de dotation.

 

Forte de plus de 3000 fonds de dotation actifs en France, cette forme juridique a rencontré un grand succès auprès de porteurs de projets (institutions culturelles, écoles, associations) et de philanthropes (particuliers ou entreprises). Le fonds de dotation est un véhicule philanthropique de droit privé, recevant des dons et legs afin de réaliser ou soutenir des missions d’intérêt général.

Après 15 ans de fonctionnement, plusieurs points de doctrine juridique relatifs aux fonds de dotation devaient être précisés. Ce guide rassemble dans un document unique l’ensemble des textes législatifs et administratifs qui s’appliquent aux fonds de dotation, ainsi que les meilleures pratiques du secteur. L’ouvrage présente dans des fiches thématiques tous les aspects d’un fonds de dotation depuis sa création à sa gestion, en passant par sa fiscalité et le financement de ses projets et tous les éléments clés de la vie des fonds de dotation.

Le guide « Fonds de dotation en pratique », gratuit et libre de droits, est accessible à tous les créateurs et gestionnaires de fonds de dotation notamment sur les sites internet du Centre Français des Fonds et Fondations (CFF), de l’IDAF, de la Direction des Affaires Juridiques du ministère de l’Economie et des Finances et de KPMG Pulse.

Philippe Gaboriau, directeur général du Fonds de dotation du Louvre commente : « Je suis heureux que ce guide puisse servir l’intérêt général et le développement des meilleures pratiques dans la gestion des fonds de dotation. Cet outil philanthropique durable et vertueux offre la possibilité à tous les acteurs du monde philanthropique de se projeter sur le temps long. »

Irène Scolan, expert-comptable et associée KPMG ajoute : « Contribuer à la création de ce guide a permis de constituer un socle de connaissances sur les fonds de dotation et ainsi partager les bonnes pratiques pour que chacun puisse s’engager, gérer et réussir son projet philanthropique. »

 ► Pour télécharger le guide : c’est ici 

Méthodologie :

Ce guide a été rédigé entre avril 2022 et juillet 2023 par Philippe Gaboriau, directeur général du fonds de dotation du Louvre et Irène Scolan, Associée KPMG, département Economie Sociale et Solidaire, et a fait l’objet d’un processus de relecture par le Centre Français des Fondations et Fonds de dotation ainsi que par plusieurs entités membres du collectif de fonds de dotation (Fonds de dotation du musée du Louvre, Fonds de dotation Transatlantique, Un Esprit de Famille, Fonds de dotation du Festival de Cannes, Fonds de dotation Anyama, Fonds de dotation Merci, Fonds de dotation Transmission Lab, Fonds de dotation Break Poverty Foundation, Fonds de dotation Le Chant des Étoiles, Fonds de dotation de la Haute Vallée des Forges). Il a ensuite été soumis à la relecture de la Direction des Affaires Juridiques du ministère de l’Economie et des Finances ainsi qu’à celle de Madame Catherine Chadelat, conseillère d’Etat honoraire et membre du comité de suivi des fonds de dotation (mis en place par le ministère de l’Economie et des Finances dès 2009).

Biographies des rédacteurs et relecteurs

Philippe Gaboriau :

Philippe dirige le Fonds de dotation du Louvre depuis avril 2014 et participe à la fois à la levée de fonds auprès de donateurs qu’à l’investissement des 360 millions d’€ de la dotation du Fonds de dotation du Louvre (plus important fonds de dotation en France par sa taille). Ingénieur agronome de formation, il a débuté sa carrière en 2004, en Espagne et en Italie, dans le marché de données financières. Il a rejoint en 2007, Primonial Asset Management, puis Barclays Wealth & Investment à partir de 2010.

Irène Scolan

Depuis plus de 20 ans au sein de KPMG, Irène est au service des dirigeants des entités de l’Economie Sociale et Solidaire (ESS). Elle pilote à Paris les activités d’Expertise comptable et de Conseil d’une équipe spécialisée dans l’accompagnement des dirigeants et gestionnaires des fonds de dotation et des autres entités de l’ESS. Expert-comptable, Irène a participé à l’écriture de plusieurs ouvrages professionnels. Dans un secteur en transformation, porteur de sens et d’engagement, Irène a à cœur depuis toujours, d’apporter le meilleur à ses clients, pour leur permettre de réussir leurs projets, éclairer leur prise de décision, sécuriser leurs activités et leur transparence financière, combiner leur performance économique, leur impact social et sociétal.

 

A propos du Centre Français des Fonds et Fondations (CFF)

Centre Français des Fonds et Fondations (CFF) : Créé en 2002, le Centre français des Fonds et Fondations regroupe actuellement plus de 500 membres et poursuit sa vocation de regrouper toutes les fondations et les fonds de dotation, sans distinction de statut juridique, de mode opératoire, de moyens, de fondateurs ou de mission d’intérêt général.

A propos de KPMG en France et de KPMG Pulse

Leader de l’Audit et du Conseil, KPMG réunit en France 11 000 professionnels engagés à agir pour une nouvelle prospérité, au service des entreprises de toute taille. 100 ans après sa création, KPMG devient en France entreprise à mission avec pour raison d’être d’œuvrer et d’innover avec passion pour bâtir la confiance, allier performance et responsabilité, faire grandir les talents au cœur de l’économie, des territoires et de la société. Fort de son modèle multidisciplinaire, KPMG combine les expertises sectorielles, ESG et numériques. KPMG apporte à ses clients la puissance d’un réseau mondial pluridisciplinaire dans 143 pays et se singularise par son maillage territorial en France.

Créée en 2020, KPMG Pulse est l’offre de KPMG dédiée aux TPE/PME et entités de l’ESS.  Elle combine toutes les composantes essentielles au pilotage de leur activité au quotidien : comptabilité, audit, juridique, fiscalité, gestion sociale avec un ancrage local fort. Le département Economie Sociale et Solidaire de KPMG accompagne les acteurs du secteur avec un réseau de 450 professionnels spécialisés répartis dans 200 bureaux. Engagé dans les territoires et les écosystèmes de l’ESS, KPMG Pulse contribue chaque année à la production d’études, de webconférences et de publications spécialisées sur l’ESS. Parce que les TPE et de PME et entités de l’ESS sont motrices de la croissance française, nos collaborateurs les accompagnent au quotidien avec un conseil personnalisé, adapté à tous les moments de leur vie d’entrepreneur, pour décider en confiance.

www.kpmg.fr 

Economie sociale et solidaire (ESS) : accompagnement PME/TPE – KPMG Pulse (kpmg-pulse.fr)

 

Contacts Presse

Philippe Gaboriau / Fonds de dotation du Louvre : philippe.gaboriau@dotation-louvre.fr

Nicolas Mitton / Centre Français des Fonds et Fondations : nicolas.mitton@centre-francais-fondations.org

Rizana Siddique / KPMG : rizanasiddique@kpmg.fr

 

 

 

Altruisme efficace : est-ce la bonne stratégie philanthropique pour moi ?

Alors que de plus en plus de philanthropes cherchent à augmenter l’impact social et environnemental de leurs dons, l’altruisme efficace (AE) est devenu une stratégie incontournable pour certains. Enraciné dans une philosophie de faire autant de bien que possible avec les ressources limitées disponibles, l’AE offre une approche pragmatique à la philanthropie. Dans cet article, nous découvrirons ce qu’est l’altruisme efficace, ses principes fondamentaux, ses partisans et les critiques auxquelles il est confronté.

Altruisme efficace : qu’est-ce que c’est ?

L’altruisme efficace peut être défini comme une philosophie visant à maximiser l’impact positif des actions altruistes. Il met l’accent sur les preuves, la raison et la pensée critique pour identifier les moyens les plus efficaces d’atténuer la souffrance et d’améliorer la qualité de vie, quelles que soient les frontières géographiques, les populations ou les espèces. Au cœur de l’altruisme efficace, il s’agit de prendre des décisions rationnelles pour s’assurer que chaque euro et chaque heure dépensés ont les rendements les plus importants que possible.

Les principes de base de l’altruisme efficace gravitent autour des éléments suivants :

  1. Efficacité : prioriser les interventions ayant le plus grand impact positif attendu sur la base des preuves et des données empiriques. Cela pourrait impliquer des recherches et des analyses rigoureuses pour identifier les solutions les plus « rentables » aux problèmes mondiaux majeurs.
  2. Impartialité : adopter une perspective impartiale qui valorise de manière égale toutes les vies, indépendamment de la nationalité, de la race ou de l’espèce, qu’elle soit humaine ou animale. Les altruistes efficaces croient que les questions morales sont universelles et prônent une perspective mondiale pour aborder les défis sociaux et environnementaux.
  3. Scepticisme : avoir un esprit critique à l’égard des approches traditionnelles de la charité et de l’altruisme. L’altruisme efficace encourage les individus à remettre en question les idées reçues et à explorer des stratégies non conventionnelles pour maximiser l’impact.
  4. Neutralité des causes : rester ouvert quant aux problèmes les plus urgents à aborder. Les altruistes efficaces priorisent les causes en fonction de leur potentiel d’impact plutôt que des préférences personnelles ou émotionnelles.
  5. Pensée à long terme : prendre en compte les conséquences à long terme des actions caritatives et prioriser les interventions qui s’attaquent aux problèmes systémiques sous-jacents plutôt que de simplement traiter les symptômes.

Qui sont les principaux partisans de l’altruisme efficace ?

Le mouvement de l’AE est né au début du 21e siècle en réponse aux inefficacités et aux lacunes perçues de la philanthropie traditionnelle. Des philosophes et des éthiciens comme Peter Singer ont joué un rôle crucial dans la définition de ses principes fondamentaux. Les œuvres influentes de Singer, telles que « The Life You Can Save » et « Famine, Affluence, and Morality », ont posé les bases d’une approche plus systématique et fondée sur les preuves de l’altruisme.

Depuis sa création, l’altruisme efficace s’est transformé en un mouvement mondial, bien qu’il soit étroitement associé à la Silicon Valley et au monde de la technologie, avec un grand nombre de partisans issus d’écoles de commerce les plus élitistes aux États-Unis et en Grande-Bretagne. Voici quelques organisations qui ont joué un rôle déterminant dans la promotion des principes de l’AE :

  1. GiveWell : fondée en 2007, GiveWell est une organisation à but non lucratif dédiée à l’identification des œuvres de bienfaisance les plus efficaces au monde. Grâce à un processus de recherche et d’évaluation rigoureux, GiveWell recommande un groupe restreint d’organisations démontrant un impact exceptionnel dans des domaines tels que la santé mondiale et la réduction de la pauvreté.
  2. Fondation pour l’Altruisme Efficace : basée en Suisse, la Fondation pour l’Altruisme Efficace mène des recherches et des actions de sensibilisation pour promouvoir les principes de l’AE à l’échelle globale. Elle soutient des initiatives liées à la priorisation des causes, aux risques existentiels et à la philanthropie efficace.
  3. 80,000 Hours : cette organisation fournit des conseils de carrière et des ressources pour les individus cherchant à avoir un impact positif à travers leurs activités professionnelles. Elle met l’accent sur l’importance d’aligner sa carrière sur des opportunités à fort impact dans des domaines tels que la santé, la sécurité de l’intelligence artificielle et le changement climatique.
  4. Centre pour l’Altruisme Efficace : le CEA soutient et coordonne le mouvement de l’altruisme efficace à l’échelle mondiale. Par le biais de la recherche, le renforcement de groupes et de communautés, ainsi que des efforts de sensibilisation, le CEA vise à aider les individus et les organisations à maximiser leur impact positif sur le monde.
  5. Open Philanthropy : mène des recherches pour identifier des opportunités philanthropiques à fort impact dans divers domaines, notamment la santé et le développement international, la recherche scientifique et le bien-être des animaux d’élevage. Open Philanthropy a été initialement incubé en tant que partenariat entre GiveWell et Good Ventures (ce dernier fondé par Cari Tuna et Dustin Moskovitz, cofondateur de Facebook et Asana).

 

Les arguments contre l’altruisme efficace

Malgré sa popularité croissante, l’altruisme efficace n’est pas dénué de critiques ou de scandales comme le montre le cas du FTX Futures Fund.
Cet article du journal Le Monde permet de plonger dans l’histoire de l’AE, y compris le scandale de FTX, et vous offre une vision 360 intéressante si vous avez le temps de le lire. Sinon, voici quelques-uns des principaux arguments contre l’altruisme efficace :

  1. Critique de l’utilitarisme : l’altruisme efficace est souvent critiqué pour son fort appui aux principes utilitaristes qui privilégient la maximisation du « bien-être global », sans suffisamment tenir compte des droits individuels ou des principes de la justice.
  2. Focalisation étroite : Les critiques soutiennent que l’accent mis par l’altruisme efficace sur les indicateurs quantifiables et les interventions fondées sur des preuves peut négliger d’importantes considérations morales, telles que la valeur intrinsèque des relations humaines et de la diversité culturelle.
  3. Négligence des problèmes locaux : En priorisant les défis mondiaux offrant le plus grand impact attendu, l’AE court le risque de négliger des problèmes importants au niveau local. Les critiques maintiennent qu’une approche plus équilibrée est nécessaire pour aborder efficacement les préoccupations à la fois mondiales et locales.
  4. Aversion au risque : Certains critiques affirment que l’accent mis par l’altruisme efficace sur l’atténuation des risques existentiels, tels que ceux posés par les technologies émergentes ou les pandémies, peut conduire à une peur excessive du risque et ainsi étouffer l’innovation.

Et cela fonctionne pour moi ?

Il existe de nombreuses alternatives à l’AE afin d’assurer une approche stratégique, notamment, la philanthropie basée sur la confiance, la philanthropie ouverte et le changement systémique.
Les défenseurs de chaque approche soutiendront que leur approche est la plus impactante.
Avant de décider quelle est la meilleure approche pour vous en tant que philanthrope, il est important d’identifier votre propre « boussole philanthropique » – c’est-à-dire, quel est le moteur principal de votre engagement philanthropique.

Il n’y a pas de règle. Vous pouvez intégrer plusieurs stratégies et styles de philanthropie au sein de votre fondation ou fonds de dotation. Une approche à court terme et à long terme, par exemple, via deux programmes de dons distincts dont une approche de changement systémique et une réponse rapide aux crises d’urgence.
Quoi qu’il en soit, l’élaboration de votre propre approche nécessite une réflexion approfondie et sur-mesure.

En partenariat avec Kristina Vayda, KV Philanthropy Consulting

Photo principale : © Towfiqu Barbhuiya sur Unsplash

 

Parcours philanthropique : les questions à se poser avant de démarrer

Se lancer dans une démarche philanthropique demande une réflexion approfondie voire même une certaine forme d’introspection. Voici quelques questions clés que chaque futur philanthrope devrait se poser.

  1. Quelle est ma motivation pour m’impliquer dans la philanthropie ?

Avant de s’engager dans la philanthropie, il est essentiel de comprendre vos motivations sous-jacentes. Êtes-vous motivé par le désir de rendre à la société ce que vous avez pu recevoir à votre tour, de répondre à des problèmes sociaux urgents de rassembler votre famille autour d’un projet et/ou de laisser un héritage durable ? Peut-être avez-vous été inspiré par des expériences personnelles vécues par vous ou vos proches. Clarifier vos motivations vous aidera à établir le sens de vos objectifs philanthropiques.

  1. Quelles sont mes valeurs et mes passions ?

Il est tout aussi essentiel de réfléchir à vos valeurs personnelles et à vos passions. Qu’est-ce qui vous rend joyeux, ou au contraire vous fait de la peine ? Quelles causes résonnent profondément chez vous ? Aujourd’hui, il y en a tellement qui ont besoin de soutien : l’environnement, le droit des femmes, l’éducation, la santé mentale, les enfants/les jeunes, les personnes handicapées et l’accessibilité, l’inclusion, les LGBTQ+, la justice sociale…. L’identification de vos priorités vous aidera à aligner votre philanthropie avec des causes, des organisations et associations qui vous tiennent vraiment à cœur.

  1. Quelles sont les ressources que je suis prêt à engager ? Qui autour de moi s’impliquera à mes côtés ?

La philanthropie représente bien plus qu’un simple chèque ; elle nécessite un engagement en termes de temps, d’expertise et de ressources. Avant de vous lancer, évaluez quelles ressources vous, et toutes les personnes impliquées dans le projet, seriez prêts et capables d’allouer à votre engagement philanthropique. Cela inclut les contributions financières, mais aussi l’accès à vos réseaux, compétences et sphères d’influence.

De plus, qui sera impliqué ? Est-ce un projet avec votre conjoint et vos enfants (ou vos parents, le cas échéant, si vous êtes un jeune fondateur), ou souhaitez-vous faire participer votre famille élargie tels que frères, sœurs, ou cousins, etc. ? Être clair sur votre capacité à donner (le comment ET le combien) vous aidera à fixer des objectifs réalistes et à maximiser l’efficacité de vos dons.

  1. À quoi ressemble ma philanthropie ? Quels moyens vais-je utiliser ?

La philanthropie englobe un large éventail d’approches, des dons à l’investissement d’impact, en passant par le plaidoyer et le bénévolat. Réfléchissez aux façons dont vous envisagez de vous engager dans le secteur d’intérêt général. Allez-vous créer une fondation abritée ou RUP (Reconnue d’Utilité Publique), ou un fonds de dotation ou soutenir des organisations à but non lucratif existantes par des dons directs ? Souhaitez-vous être opérateur de vos propres programmes ou distributeur, via des dons aux structures qui le sont ?

  1. Quel sera mon impact ?

Clarifier vos objectifs philanthropiques est essentiel pour élaborer une stratégie de don efficace. A quels résultats souhaitez-vous parvenir ? Voulez-vous répondre à des besoins immédiats (lutter contre la faim dans le monde, contribuer à l’insertion professionnelle, faciliter l’accès au logement) ou provoquer un changement systémique ? Votre « théorie du changement » vous permettra de diriger vos ressources  vers des initiatives répondant véritablement à vos objectifs.

  1. Comment mesurer le succès ?

Définissez des indicateurs clairs pour évaluer l’impact de vos actions. Ils doivent inclure des résultats quantitatifs, tels que le nombre de personnes touchées ou les changements de politique adoptés,mais aussi des mesures qualitatives, comme des témoignages de bénéficiaires. L’établissement de ces indicateurs d’efficacité vous aidera également dans la validation de l’orientation de votre stratégie.

  1. Quelle collaboration et quel effet de levier partenarial ?

La philanthropie a plus d’impact lorsqu’elle est abordée de manière collaborative. Envisagez comment travailler en partenariat avec d’autres donateurs, associations, institutions ou acteurs territoriaux pour amplier la portée de vos actions. S’impliquer dans des collaborations stratégiques vous permet de rassembler les ressources, de partager l’expertise et de relever des défis complexes de manière plus efficace qu’en y travaillant seul.

  1. Quel est le cycle de vie de ma philanthropie ? Quel héritage pour les générations futures ?

Quelle empreinte espérez-vous laisser aux générations futures ? Voulez-vous que vos enfants, petits-enfants et les générations futures prennent le relais, ou votre objectif sera-t-il de dépenser la totalité de votre dotation ? Souhaitez-vous donner une visibilité à vos actions, ou préférez-vous rester dans l’ombre ? Cette question de « l’héritage » philanthropique est déterminante.

Devenir philanthrope est un voyage profondément personnel et transformateur qui nécessite une période de réflexion approfondie, une planification stratégique et un engagement fort afin d’assurer que votre contribution soit aussi impactante que possible.

Une consultante experte en philanthropie peut vous accompagner tout au long de ce chemin.

En partenariat avec Kristina Vayda, KV Philanthropy Consulting

© Photo de Towfiqu Barbhuiya sur Unsplash

Les actualités d’avril 2023

Les actualités de l'écosystème des fondations familiales et d'Un Esprit de Famille

    • Bienvenue aux nouveaux membres d‘UEDF ! 
      • le fonds Denise et Jean Verspieren accompagne des projets socio-éducatifs et environnementaux.
      • le fonds Carrouge soutient l’éducation et les personnes les plus fragiles.
      • le fonds Kikomoro soutient l’éducation et la réduction des inégalités.
      • le fonds Egal Accès soutient et promeut notamment l’égal accès des enfants à l’éducation, à la culture, au sport et aux soins médicaux.
      • la fondation Famille Courtois aide les acteurs de la transformation positive afin qu’ils puissent proposer des solutions innovantes contribuant aux 17 objectifs de développement durable des Nations Unies.
      • le fonds Mommessin-Berger contribue à donner aux enfants de 8 à 12 ans une ouverture culturelle par l’enseignement de la musique.
      • le fonds 16h24 finance des projets qui aident les jeunes de 16 à 24 ans placés en foyer ou famille d‘accueil à devenir autonomes.
    • Le fonds de dotation Egal Accès a créé la bibliothèque de projets AIDUC : elle recense plus de 1300 projets mis en place par des organismes en France et à l’international sur les thèmes de l’accès à l’éducation, à la culture et aux valeurs du sport pour les jeunes. L’objectif d‘AIDUC est de proposer un listing de projets aux fondations et aux associations pour s’en inspirer, les reproduire avec leurs publics ou trouver des structures avec lesquelles s’associer. Les projets couvrent de nombreux thèmes : soutien scolaire, éducation, culture, sport, harcèlement, handicap, violence, orientation et insertion, citoyenneté… Cette plateforme est accessible gratuitement en ligne, consultable par tous.

    GROUPES DE TRAVAIL DES MEMBRES D’UEDF

    • Le Cercle Vulnérabilités se réunira le 2 juin. Ce Cercle réfléchit et agit au bénéfice des personnes les plus vulnérables. Chaque réunion du Cercle Vulnérabilités est préparée et animée par un trinôme composé de membres du Cercle qui choisit le thème de la réunion et la manière dont il veut l’illustrer (témoignages, rapports, lectures, présentation d‘une ou plusieurs associations…).
    • Le Cercle Culture se réunira le 9 juin. Il rassemble des fonds et fondations qui soutiennent l’accessibilité à la culture et/ou des artistes et la création artistique. Ils ont notamment l’objectif de travailler sur un projet commun.
    • Le Cercle Weber pour l’éducation se réunira le 13 juin. Dans l’ordre du jour : l’accueil des nouveaux membres, un point sur le partenariat avec le Réseau Etincelle et Le Sens de l’Ecole et comment étendre l’impact de ces partenariats.

    EVENEMENTS RESERVES AUX MEMBRES

    • Jeudi 11 mai, visioconférence Impact Investing : Good Only Ventures, une nouvelle approche où les sphères de l’investissement, de l’ESS et de la philanthropie se côtoient.
    • Vendredi 16 juin, matinée au Louvre : Céline Brunet-Moret, sous-directrice en charge de la Médiation et de la Transmission présentera les activités Education Artistique et Culturelle du musée du Louvre.

    Lire Ecouter Voir

    • La parité, un enjeu pour les fonds et fondations en France, une étude de l’Observatoire de la Philanthropie. Les femmes sont sous-représentées dans les instances de gouvernance des fondations et des fonds de dotation : 1/3 de femmes dans les conseils d’administration ; il existe un fort déséquilibre dans les fonctions : 22 % de femmes à la présidence, 45 % de femmes au secrétariat. Les fondations et fonds de dotation témoignent dun manque de partage, d’échanges et de pratiques dans le secteur pour garantir une prise de conscience plus large et un changement effectif quant aux enjeux de parité, d’inclusion, de diversité et d’équité. L’étude propose des solutions.
      • La philanthropie à l’échelle des territoires, article paru dans Le Nouvel Economiste (23 février 23). « Les fondations sont de plus en plus nombreuses à agir aux différentes échelles des territoires pour y déployer leurs missions d’intérêt général”, commente Jean-Marc Pautras, délégué général du CFF. Frédéric Théret, directeur du développement de la Fondation de France ajoute : « La philanthropie territoriale agit comme un accélérateur du développement local. Le niveau local est aussi une échelle d’expérimentation de projets, qui peuvent ensuite être développés dans d’autres territoires. »

      Les actualités de mars 23

      Les actualités de l'écosystème des fondations familiales et d'Un Esprit de Famille

      • La fondation Feuilhade ouvre son appel à candidatures 2023 jusqu’au 1er mai pour ses Prix de la solidarité de proximité, qui seront décernés en novembre. Le thème de cette année est « Oser l’habitat participatif » : toutes les informations.  Merci de transmettre à des associations concernées.
      • Le Philanthropy & Social Sciences Program (PSSP) convie les fondations intéressées à la table ronde Le développement de la philanthropie en Afrique : enjeux et perspectives. Le débat aura lieu le 24 mars de 17 à 19h, en visioconférence. Il sera animé par Nicolas Duvoux, professeur des Universités, Paris 8, PSSP. Pour vous inscrire.

      GROUPES DE TRAVAIL DES MEMBRES D’UEDF

      • Le Cercle Weber pour l’éducation se réunit le 21 mars.
      • Le Cercle Culture se réunit le 24 mars. L’objectif de ce Cercle est de mieux connaître les fonds et fondations qui agissent dans le domaine de la culture, de partager les bonnes pratiques et la connaissance des associations.
      • Le Cercle Vulnérabilités se réunit le 31 mars. Ce Cercle a pour vocation de mener des réflexions et des actions au bénéfice des personnes les plus vulnérables.

      EVENEMENTS RESERVES AUX MEMBRES

      • Jeudi 13 avril, visioconférence Acteurs de terrain. 6 associations se présenteront devant les membres d’UEDF. Elles ont été sélectionnées par un Comité de membres pour la pertinence de leur projet et leur efficacité.
      • Jeudi 11 mai, visioconférence Impact Investing : quels outils et quels parcours pour s’engager dans l’investissement à impact ?
      • Lundi 22 mai, rencontre avec Emmanuel Faber, président  International Sustainability Standards Board, ancien président-directeur général de Danone.
      • Mardi 6 juin, petit-déjeuner commun UEDF et Changer par le don. Des associations sélectionnées pour l’évènement Changer par le don du 27 mars présenteront leurs projets.

      Lire Ecouter Voir

      • La Philanthropie : un regard européen : les auteurs Brigitte Duvieusart, Luc Tayart de Borms, les contributeurs Charles Sellen et Philippe Vandenbroeck proposent une vision européenne d’un sujet trop souvent assimilé à une tradition américaine et réservé aux personnes très aisées. Cette image dominante occulte une réalité diversifiée et les multiples facettes d’une pratique en plein essor, présente partout dans le monde. 
        A la lueur d’exemples concrets et vécus, cet ouvrage propose des outils éprouvés et explore les questionnements que la philanthropie soulève au quotidien, dans la réalité des chantiers du terrain.
      • Regards croisés sur la forêt : vidéo du dernier Réveil climat organisé par la CffC (Coalition française des fondations pour le Climat). Les forêts couvrent 31 % du territoire français. Comment lutter contre la déforestation et conserver la vitalité de nos forêts ? Replanter massivement, est-ce une bonne approche ? Régénérer ce patrimoine est indispensable pour lutter contre le réchauffement climatique. Des acteurs de l’intérêt général répondent et apportent leurs solutions.

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