Accompagner la fin de la vie

L’accompagnement des grands malades et de la fin de la vie est un droit en France mais seules 20 % des personnes concernées en bénéficient. Comment diffuser la culture des soins palliatifs et mourir dans de meilleures conditions ? Comment adoucir les douleurs  du deuil ? Une vingtaine de membres d’Un Esprit de Famille se sont réunis le 9 mars 2017 autour de 4 associations qui agissent pour les soins palliatifs ou accompagnent les personnes endeuillées. 

Le débat était animé par Didier Berthelemot, cofondateur du fonds de dotation Le Chant des Etoiles dont l’un des principaux axes d’intervention et l’accompagnement de fin de vie. Les 4 associations se sont présentées avant de répondre aux questions de l’assistance.

ASP fondatrice forme des accompagnateurs bénévoles
 

Antonio Ugidos, délégué général de l’ASP fondatrice : ASP fondatrice développe l’Accompagnement des Soins Palliatifs dont chacun peut bénéficier dès l’annonce d’une maladie grave évolutive. Cependant, les soins palliatifs sont toujours globalement perçus comme un accompagnement des personnes proches de la mort. Ils prônent une approche holistique de la personne qui prend en compte sa douleur physique, sa souffrance morale, ses questions spirituelles et existentielles. La famille et les proches du malade peuvent également être accompagnés.

2 infirmières ont créé l’ASP fondatrice en 1984. Aujourd’hui, l’association compte 250 bénévoles répartis dans 37 établissements ; plus de 10 000 personnes sont accompagnées par an. Accompagner signifie être présent, être à l’écoute pour que les malades ne se sentent pas abandonnés. Le bénévolat d’accompagnement est encadré par la loi de 1999. Son article 1 stipule : « Toute personne malade dont l’état le requiert a le droit d’accéder à des soins palliatifs et à de l’accompagnement. » Or 20 % seulement des Français concernés en bénéficient. Un énorme travail d’information et de formation est à réaliser auprès des soignants et des équipes qui accompagnent les malades. D’ailleurs, de plus en plus de médecins s’y intéressent.

Empreintes soutient les personnes qui ont subi un deuil, quelle qu'en soit l'origine
Hélène Tournigand, déléguée générale : je suis devenue bénévole en soins palliatifs à la Maison médicale Jeanne Garnier. J’ai alors découvert le champ du deuil et les besoins énormes pour faire connaître sa réalité, son processus, sa temporalité. Or, selon une étude du CREDOC de 2016, seulement 3 % des Français se sont fait aider lors d’un deuil mais
97 % de ceux qui l’ont fait ont trouvé cette aide irremplaçable.

Empreintes est né il y a 22 ans et accompagne toutes les personnes touchées par un deuil, enfants, adolescents et adultes, quelle que soit la cause du deuil. Empreintes intervient par une écoute téléphonique, des entretiens, des groupes d’entraide et des rencontres organisées un autour d’un thème. Empreintes est également un organisme agréé de formation pour les accompagnateurs bénévoles.

Le deuil est naturel, il fait partie de la vie. Le processus de cicatrisation est moins douloureux avec un accompagnement. L’approche du deuil d’Empreintes est holistique : elle concerne la santé, les émotions, les questions existentielles…. Empreintes développe des formations pour diffuser cette culture du deuil dans les entreprises, les mutuelles, les écoles.

La fondation Saint-Jean de Dieu accueille des populations particulièrement vulnérables en fin de vie à Marseille
Olivier Quenette, directeur de l’EHPAD* de la fondation Saint-Jean de Dieu à Marseille : la fondation Saint Jean de Dieu, reconnue d’utilité publique en 2012 est une émanation de l’Ordre hospitalier du même nom, créé en 1602. La Fondation regroupe 6 établissements sanitaires, sociaux et médico-sociaux en Bretagne, à Paris et Marseille.

L’EHPAD Saint-Barthélémy à Marseille que je dirige fut créé en 1852 pour accueillir des vieillards pauvres et nécessiteux. L’EHPAD accueille aujourd’hui 245 résidents, issus de la rue, de services psychiatriques, souffrant de maladies neurodégénératives… La moyenne d’âge est 76 ans. Notre approche se veut aussi holistique, en mettant en oeuvre chaque jour les 5 valeurs de l’Ordre : hospitalité, qualité, respect, spiritualité et responsabilité. La plupart des résidents n’ont pas de famille, donc l’accompagnement, de fin de vie ou non, est très important.

La fin de vie est une orientation stratégique de l’Ordre dans les 5 années à venir. A Marseille, nous avons établi une convention avec une équipe de soins palliatifs. Une loi de 2014 oblige à trouver une alternative à l’incarcération à partir de 72 ans. Les personnes âgées sortant de prison sont accueillies dans notre EHPAD depuis 2009 et nous avons le projet d’ouvrir 40 lits supplémentaires pour elles.

*EHPAD : établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes

Visitatio, « start-up » associative, lance un projet innovant d’accompagnement à domicile
Jean François Vié, cofondateur de Visitatio : Visitatio s’inspire d’une expérience emblématique en Inde, dans le Kerala, où la mort est considérée comme une étape de la vie, avant d’être un problème médical : des communautés constituées assurent l’accompagnement de fin de vie. En France, les soins palliatifs se sont d’abord développés en milieu hospitalier et seulement 27 % des Français meurent chez eux. L’effort actuel en faveur du maintien à domicile dessine une perspective dans laquelle la dimension médicale est l’une des composantes de la fin de vie ; les autres composantes à prendre en compte sont les dimensions humaine, familiale, sociale, psychologique et spirituelle.

Le modèle de Visitatio s’appuie sur la mobilisation de la société civile, en partant d’associations locales déjà constituées, dont les membres se saisissent de l’accompagnement en fin de vie. Nous démarrons un pilote fin avril. Nous formons actuellement les équipes pour un accompagnement professionnel, qualitatif  et durable. Nous espérons ainsi renforcer les solidarités locales, tout en mettant en place des indicateurs concrets pour mesurer nos résultats.

Comment se différencie l’accompagnement à l’hôpital de celui à domicile ?
ASP fondatrice : à domicile le bénévole est plus autonome mais il s'intègre dans une équipe
Jean-François Combe, président d’ASP fondatrice et accompagnant bénévole dans un service clinique : au domicile le bénévole est seul avec le malade, il n’est pas entouré des soignants et doit donc être autonome. Les bénévoles à domicile de l’ASP fondatrice sont formés aux premiers gestes de secours. Actuellement, seulement 18 bénévoles sur 250 vont à domicile mais nous voulons développer cette forme d’accompagnement.

Au domicile le bénévole a une proximité, une intimité plus grande avec le malade. Il y a parfois un risque de surinvestissement. Il n’est pas là pour créer du lien, mais pour être présent, ici et maintenant. Pour éviter cet écueil, les bénévoles travaillent en équipe : plusieurs bénévoles se relaient auprès d’un malade.

Empreintes : une éthique du bénévole en 3 axes
Hélène Tournigand : l’éthique du bénévole d’Empreintes se fonde sur des connaissances des pratiques. Elle se décline en 3 axes pour éviter le surinvestissement des bénévoles :

  • une formation pour connaître le processus de deuil et ses répercussions sur les personnes,
  • le respect et la compréhension de la souffrance de la personne endeuillée,
  • la distanciation de son propre vécu.
Les aidants sont souvent très démunis devant les souffrances de leurs proches. Comment aider les aidants ? 
L'aide aux aidants s'est beaucoup développée en France
Plusieurs organismes se consacrent à l’aide aux aidants :

L’ASP fondatrice accompagne le malade et ses proches.

Une personne extérieure formée aux soins palliatifs, sans lien affectif avec le malade, soulage les proches et permet parfois au malade d’exprimer ce qu’il n’ose dire à sa famille.

Comment répondre aux demandes des malades qui veulent en finir avec la vie ? 
Les demandes d'euthanasie diminuent fortement quand les malades sont accompagnés
Les bénévoles formés au soins palliatifs sont là pour accueillir des paroles telles que « Je veux en finir… Je ne suis plus utile à personne… » Une étude a été réalisée à la Maison médicale Jeanne Garnier : quand les malades sont écoutés, accompagnés, que leur souffrance physique, morale, spirituelle est prise en compte, 96 % des demandes d’euthanasie disparaissent. D’où l’urgence de développer la culture des soins palliatifs.

Par ailleurs, une prise en charge précoce par les soins palliatifs est économiquement rentable : ses conséquences sont moins de traitements, moins de maladies psychosomatiques, moins d’absentéisme des proches dans leur travail.

L’équilibre de la loi française est très spécifique : ni acharnement thérapeutique, ni euthanasie. L’objectif des soins palliatifs est de faire disparaître la souffrance mais pas la personne qui souffre.

Toute notre société est orientée vers l‘efficacité et l’utilité : il est nécessaire de respecter et soutenir les personnes qui, à certains moments de la vie, ne se sentent pas « utiles ».

 

Développer en France une culture des soins palliatifs

Actions en Asie

4 associations œuvrant en Asie ont présenté leurs projets à 15 fondations membres d’Un Esprit de Famille,
le 4 octobre dernier. 

Ces 4 associations ont détaillé leurs domaines d’intervention, leurs modes d’actions et leurs modèles de financement.

Mékong Plus

Mékong Plus

Bernard Kervyn, qui vit au Vietnam depuis 24 ans, a cofondé l’association Mékong Plus en 1994. Aujourd’hui, l’association agit dans 800 villages au Vietnam et au Cambodge. Sa mission est le développement communautaire, c’est-à-dire le développement pour, mais surtout avec les populations locales. Ses outils, microcrédit et soutien sur le terrain, sont des solutions très peu coûteuses pour répondre à tous les besoins essentiels des populations les plus pauvres : emploi, éducation, santé, loisirs, environnement.

Chiffres clés

  • Plus de 200 000 bénéficiaires par an, dont 1 200 ménages extrêmement pauvres (- de 100 € de revenu annuel/personne).
  • En 3 à 5 ans, les ménages peuvent sortir définitivement de la pauvreté avec un investissement moyen de 130 €/ménage.
  • Les projets sur le terrain sont financés à plus de 50 % par la population elle-même.
  • Budget de l’association : 800 000 € par an, dont 56 % issus de fondations et ressources privées.
  • 200 collaborateurs au Vietnam, 16 au Cambodge.

bernard-kervynBernard Kervyn, directeur régional Vietnam et Cambodge :

« Mon métier est de donner les moyens aux personnes les plus défavorisées de sortir de la pauvreté. Une fois la confiance gagnée et les solutions de soutien procurant des résultats, les bénéficiaires ont le souci de partager ces solutions qui leur ont permis de sortir de la pauvreté, d’où un effet démultiplicateur. »

Life Project for Youth (LP4Y)

Life Project For Youth (LP4Y)

Aux Philippines, au Vietnam, en Inde et en Indonésie, LP4Y a créé un écosystème d’intégration de 18 mois pour et avec les jeunes issus de l’extrême pauvreté et de l’exclusion (moins de 1,5 $/jour). Le cœur de la valeur sociale de LP4Y est cette transformation d’un jeune subissant sa vie d’exclu en un adulte entrepreneur de sa vie. Cette transformation rejaillit sur sa famille et, plus largement, sur la communauté dans laquelle il vit.

La motivation du jeune à rejoindre les centres de formation LP4Y est le premier critère de validation de sa candidature. Il est alors invité à rejoindre une équipe de 15 jeunes constituée autour d’une micro-activité économique (programme). A travers les micro-activités développées par chaque Life Project Center (LPC) et une pédagogie de coaching adaptée, les jeunes expérimentent ensemble la création, le développement et la gestion d’entreprise.

Chiffres clés

  • 1,2 milliard de jeunes entre 15 et 24 ans, dont 600 millions vivent avec moins de 1,5 $/jour.
  • 56 % des jeunes qui travaillent demeurent pauvres, selon le critère de 2 $/jour.
  • LP4Y a accompagné 940 jeunes depuis sa création en 2009.
  • A l’issue de la formation dans le LPC, 80 % des jeunes ont trouvé un travail décent et 5 % ont crée leur propre activité économique.
  • 59 professionnels sur le terrain forment les jeunes.

lucie-taurines2Lucie Taurines, présidente LP4Y Paris :

« Notre outil pédagogique a fait ses preuves et peut être répliqué dans d’autres pays. Il existe une clé commune pour tous les pays, au-delà de la pédagogie, l’amour du jeune : découvrir ces jeunes exclus avec un regard neuf et les valoriser. Toutes les difficultés de leur vie leur ont permis d’acquérir des compétences. »

Agir pour le Cambodge

Agir pour le Cambodge

Ecole hôtelière gratuite, Sala Baï forme une centaine de jeunes Cambodgiens défavorisés par an. Créée en 2002 et gérée par l’association Agir pour le Cambodge, l’école se situe à Siem Reap près d’Angkor : plus de 400 hôtels entourent la cité historique.

Les candidats, âgés de 17 à 23 ans, sont issus de familles très défavorisées et sont choisis sur leur motivation. Leur niveau scolaire minimum est la sixième (grade 6). Priorité est donnée aux jeunes filles (70 % des élèves), en raison de leur plus grande vulnérabilité et de leurs difficultés à accéder à l’éducation et aux emplois stables.

La formation dure 11 mois dans l’une des 5 disciplines : restaurant, cuisine, réception, service d’étage et soins et beauté. Le douzième mois est consacré à la recherche d’emploi : 100 % des élèves trouvent un travail dans le mois.

Chiffres clés

  • Au Cambodge, 77 % de la population vit dans les campagnes sans eau ni électricité, ni commerces.
  • En 13 ans, plus de 1 300 jeunes ont été formés et ont trouvé un emploi. Ils sont devenus financièrement autonomes et ont amélioré les conditions de vie de leur famille.
  • L’équipe des 25 collaborateurs de Sala Baï est entièrement cambodgienne.
  • 35 % du budget de fonctionnement de l’école est autofinancé : le restaurant d’application, l’hôtel et le spa d’application génèrent des revenus.

emmanuelle-dethomasEmmanuelle Dethomas, présidente d‘Agir pour le Cambodge :

« Les jeunes élèves de Sala Baï n’ont au départ aucune vision de leur avenir… Et au bout d’un an de formation, ils vont travailler dans des hôtels 4 à 5 étoiles. La recette du succès est la motivation et l’accompagnement ; les travailleurs sociaux soutiennent les jeunes et connaissent aussi leurs familles. »

Watever

Watever

Créé en 2010, Watever cherche à améliorer les conditions de vie des populations qui vivent sur les rivages des océans et des grands fleuves. L’association leur donne accès à des solutions flottantes adaptées à leur situation économique, sociale, culturelle et climatique.

Watever a été cofondé par Yves Marre, arrivé au Bangladesh en 1994 en convoyant une péniche depuis la France pour la transformer en hôpital flottant. Watever intervient principalement au Bangladesh, pays le plus menacé par les effets des changements climatiques et deuxième plus grand delta de la planète. Sa flotte, la plus nombreuse du monde, est dangereuse et source d’innombrables accidents.

L’association développe 4 programmes complémentaires au Bengladesh :

  • assistance à la construction navale en accompagnant le chantier naval Tara Tari ;
  • soutien à la création de la société de sauvetage en mer M.S.R.S (Maritime and Security Rescue Society) ;
  • centre de formation pour construire et réparer des bateaux composites ;
  • recherche sur un bio composite à base de bambou pour une construction navale sûre et durable revalorisant le savoir-faire des charpentiers traditionnels.

Chiffres clés

  • Près de 50 % de la population mondiale vit à moins de 100 km des océans.
  • Sur le quart de la surface de la France, le Bengladesh abrite 170 millions d’habitants.
  • Le coût d’un bateau en composite : 600 euros. 1 bateau est construit par 15 élèves au cours d’une formation de 3 mois.

Hervé Renou, coordinateur de Watever :

« Nous sommes là pour montrer la voie, lancer les projets, pour démontrer qu’une autre technologie est possible : le bateau comme vecteur de développement durable. »

S’en est suivi un échange sur l’appropriation locale des actions des associations et les moyens humains et financiers d’assurer leur pérennité.

Au final, des synergies sont à construire entre les associations, qui apprennent des modèles des autres, et entre les fondations pour cofinancer les associations.

Charity Speed dating

22 fondatrices et fondateurs membres d’UEDF se sont réunis autour d’un petit déjeuner pour un « Charity speed dating ».

Les membres étaient rassemblés en 3 groupes correspondant chacun à un thème en rapport avec la mission des fonds/fondations présents :

International, Culture et éducationSolidarité

Chacun a présenté : 

  • Ce que fait sa fondation,
  • Ce qu’il attend d’un travail en commun au sein d’UEDF,
  • Les associations ou projets pour lesquels il aimerait travailler avec d’autres membres.

 

Table Culture et éducation

Anne Bellanger, fonds Anima
Tessa Berthon, fondation La Ferthé,
Romain Worms, neveu du fondateur de la fondation Tsadik,
Bénédicte Boissonnas, fondation Scaler,
Jacques Vincent, fondation Acteur de mon Avenir,
Bénédicte Gueugnier, fondations Financière de l’Echiquier et Alter Care

 

Table International

Sabine Roux de Bézieux, fondation Araok
Etienne Wibaux, fondation Cassiopée 
Isabelle Bouzoud, fondation Brageac Solidarité 
Marie Mitterrand, fondation Yara Les Nouveaux Constructeurs 
Patrick Bertrand, fondation Blancmesnil 
François Dufourcq, fondation Lucq et Lucq Espérance 
Adrianne Rybercook
Eric Bourdais de l a Charbonnière.

Table Solidarités 

Didier Berthelemot, Le Chant des Etoiles
Frédéric Bellanger, fonds Anima
Sylvie Wibaux, fondation Cassiopée
Louis de Montferrand, la Société Philanthropique
François Rebeyrol, fondation Agir Sa Vie
Laurent Ryckelynck, fondation Neuvoies

Pistes de travail en commun pour les membres d’UEDF

Financer une thèse sur le lien entre pauvreté et dislocation du lien
familial
: démontrer que la famille est vertueuse et que sa dislocation coûte cher à la société (exclusion et pauvreté) ;

Sourcing, recommandations, partage et cofinancement de projets :

  • mutualiser la connaissance des associations
  • mettre à jour et en valeur la base des associations soutenues dans l’Intranet
  • Le Chant des Etoiles travaille avec une personne compétente qui lui recommande les associations les plus pertinentes sur un sujet (autour de l’insertion des personnes fragiles).
  • Interventions des porteurs de projets dans les réunions UEDF.

Alléger le travail des associations

  • Comment les aider à mieux se structurer ?
  • Comment aider les associations à obtenir des aides ? Projet de formation avec Passerelles et Compétences
  • Les aider à pérenniser leurs financements
  • Simplifier et mutualiser les procédures, par exemple les dossiers de sélection de projets
  • Comment aider les associations à innover, le financement de l’innovation étant risqué ?
  • Soutien à la gestion financière des fonds et fondations ; mieux connaître les outils de financement alternatif.
  • Partage de prestataires de services : sites Internet, newsletters…
  • Partager les expériences de transmission à la famille du fondateur
  • Session de travail sur la manière de susciter des médias positifs et libres avec l’école de journalisme soutenue par la fondation Cassiopée, RSF, Sparknews et Children Radio Foundation en Afrique.
  • Session de travail sur l’ISF et les fondations 
  • Session de travail sur la stratégie des fondations généralistes

 

Projets à partager

  • Fondation la Ferthé
  • Fondation Tsadik
    • Enquête
    • King George VI au Zimbabwe : transport et équipement de thérapeutes qui se déplacent à domicile. Budget 20 000 dollars par an pour 160 enfants (dont 2 thérapeutes, des ateliers, financement de la mobilité).
  • Fondation SCALER
  • Le Chant des Etoiles

Donner aux fondations familiales : comment ? Pourquoi ? Combien ?

Une vingtaine de membres d’Un Esprit de Famille se sont réunis le 15 octobre sur le thème des dons externes aux fondations : votre fondation en reçoit-elle ? Par quel processus ? Quelle proportion représentent-ils dans le budget ? Comment donateurs et dons s’inscrivent-ils dans la stratégie de la fondation ? Plusieurs fondations ont partagé leurs expériences, remarquables dans leur diversité mais avec un dénominateur commun : recevoir des dons permet de soutenir plus de projets, donc d’aider plus de personnes dans de plus nombreux pays.

 

La fondation AnBer distribue 6 fois ce qu’elle donne elle-même
Créée par André et Bernadette Leclercq, la fondation AnBer est reconnue d’utilité publique depuis 2002 et abritante depuis 2009. Sa mission : aider la famille, cellule de base de la société, par l’éducation, le travail et la santé.

La fondation AnBer soutient 250 projets par an + 100 projets par le bais de ses fondations abritées, qu’elle abonde. Grâce aux dons externes, elle distribue chaque année 6 fois ce qu’elle donne elle-même.

Andre-leclercq« Une partie des contributions nous arrive naturellement de personnes qui apprécient notre projet, explique André Leclercq. Mais nous recevons de moins en moins de dons libres d’affectation, ce qui a conduit notre Conseil d’administration à établir des règles. Par exemple, pour accepter des dons fléchés, nous demandons qu’ils correspondent à un projet en phase avec notre mission.

Il nous arrive par ailleurs d’aider des associations à récolter des dons : ce fut le cas récemment avec une équipe qui a fait construire une école au nord du Cameroun.

Les dons externes que nous recevons nous permettent d’aider de plus en plus de personnes dans de plus en plus de pays. [1] »

La fondation CAJJED, abritée par la fondation AnBer : un accueil familial
Elisabeth-TerrienElisabeth Terrien, fondatrice, précise le cheminement de création de la fondation CAJJED : « Il y a un an et demi, nous avons créé notre fondation familiale sur le thème de l’éducation et de la dignité des personnes, notamment pour partager la valeur du don avec nos enfants. La fondation AnBer a accueilli notre projet avec une grande simplicité, nous soutenant dans notre motivation et nos démarches. L’objet de CAJJED entre dans les statuts de la fondation AnBer.

Celle-ci a abondé notre premier don à un projet pour les enfants des rues du Togo et de construction d’une école au Burkina Faso. Cela nous a donné de l’élan ! CAJJED commence à recevoir des dons externes pour développer ses projets. »

Fondation AMIPI – Bernard Vendre : des dons pour insérer les personnes handicapées dans la société grâce au travail manuel
JM Richard Depuis 50 ans, la fondation AMIPI – Bernard Vendre permet à des personnes en situation de handicap cognitif de progresser par le travail manuel et de trouver leur place en entreprise (Bernard est le nom du fils trisomique de Maurice Vendre, l’un des fondateurs).

« 3 familles ont porté ce projet, explique Jean-Marc Richard, président de la fondation  : comment donner un avenir à des jeunes handicapés grâce au travail ? On connaît aujourd’hui la plasticité du cerveau : avec des apprentissages bien pensés, un jeune peut développer de nouvelles connexions synaptiques ; son cerveau peut évoluer et le travail manuel joue un rôle fondamental.

Dès 1985, l’activité de câblage a été identifiée comme un support d’apprentissage adapté aux besoins des publics accueillis par la fondation. Nous sommes devenus le seul câblier français qui a gardé ses usines en France. Nous avons créé 7 usines en région Pays de Loire et Centre où 700 personnes handicapées travaillent, avec l’objectif de s’insérer dans la société. Les usines sont gérées par la fondation. En 20 ans, 1500 personnes ont trouvé un emploi non subventionné dans une entreprise, ce qui représente une économie sociale de 350 millions d’euros.

La fondation est reconnue d’utilité publique depuis 2005. Ses ressources viennent :

  • des familles fondatrices : 3 millions €  par an ;
  • de l’Etat : 10 millions € reçus comme entreprise adaptée (mais les 10 millions de taxes payées annulent cette subvention) ;
  • des entreprises industrielles grâce à la politique RSE : 3 millions €.

Nous avons le projet de créer une usine à Nantes à l’horizon 2020. Notre objectif n’est pas de créer une grande usine mais de résoudre les problèmes d’une population : nous faisons travailler des personnes fragiles pour qu’elles progressent très vite et deviennent employables.

Il faut savoir qu’en Allemagne, 25 % des emplois sont dans le secteur industriel et en France, 14 % : un bon outil industriel est indispensable pour accueillir les populations les plus fragiles. »

Fondation Hippocrène : le Cercle des amis pour étendre notre action
Dès 2009, la fondation Hippocrène a commencé à se poser la question : comment accroître la surface de la fondation pour soutenir plus de projets ?

Michele_Guyot_RozeMichèle Guyot-Roze, présidente : « Mes parents ont créé la fondation Hippocrène qui soutient des projets d’éducation culturelle et sociale à l’Europe : les jeunes Européens doivent se rencontrer pour agir ensemble et développer une citoyenneté européenne.

300 projets nous arrivaient chaque année et nous ne pouvions en soutenir que 45. C’est ainsi que nous avons eu l’idée de créer le Cercle des amis de la Fondation, dont mon mari est président, pour accroître notre action car nous étions obligés de refuser des projets très intéressants. »

Jimmy Guyot roze_hippocrene« Nous avons créé ce Cercle, poursuit Jimmy Guyot-Roze, à partir de nos relations, par cercles concentriques. Il n’a pas de structure juridique propre pour éviter des pesanteurs administratives supplémentaires. Nous avons choisi une action symbolique que les amis peuvent financer : le prix Hippocrène de l’éducation à l’Europe, en partenariat avec le ministère de l’Education nationale. Il consiste à récompenser des professeurs et des classes qui travaillent avec des classes d’autres pays européens pour construire un projet commun. Ce prix devenant de plus en plus visible, nous pouvons recruter de nouveaux amis et solliciter l’aide dans des fondations d’autres pays d’Europe (Allemagne, Pologne).

Un dîner annuel rassemble environ 150 amis de la fondation qui partagent nos objectifs. Le Cercle des amis est éclectique et les dons sont d’une ampleur très variée. Le Cercle est invité à tous nos événements : vernissages, concerts… Ces 150 donateurs externes se renouvellent en partie d’une année sur l’autre. Notre objectif est de développer le Cercle avec la génération des 40 ans pour préparer l’avenir. »

Fondation Feuilhade pour la solidarité de proximité : les amis de la fondation soutiennent de petits projets exemplaires et réplicables
Tristan de FeuilhadeTristan de Feuilhade, fondateur : « J’ai créé cette petite fondation il y a 8 ans à partir d’un héritage de 150 000 euros. La fondation est hébergée par l’Institut de France. Elle remet chaque année les prix de la solidarité de la proximité.

Nous lançons un appel à candidature pour de petits projets de solidarité mettant en œuvre l’entraide, qui sont exemplaires et reproductibles. Le prix est une récompense, pas un financement et nous nous engageons à parrainer et à faire connaître les projets. Dans la centaine de projets reçus, nous en choisissons 5, soumis ensuite à un comité de sélection. La remise officielle des prix est importante pour la fondation et les lauréats qui sont heureux de cette reconnaissance, au-delà de la somme attribuée.

20 personnes sont impliquées dans la remise des prix : diffusion de l’appel à candidatures, sélection des projets, organisation de la remise de prix, gestion du site Internet… Nous avons fédéré les amis de la fondation dans une association et ils se réunissent tous les mois. Les membres paient une cotisation de 30 € et sont de 3 types :

  • les bénévoles, forces vives de la fondation,
  • les personnes qui soutiennent la cause en cotisant à l’association,
  • les membres d’honneur (donateurs).

Aujourd’hui, l’association rassemble 50 personnes et nous cherchons à élargir ce cercle car les petites initiatives que nous récompensons peuvent être à la source de grandes idées…

Chaque année, l’association organise un événement, payé par les cotisations, qui rassemble les amis de la fondation. Cette année, le thème était : vivre ensemble avec nos différences dans une cité. Les forces vives sont dans l’association et la fondation apporte les moyens pour agir. »

[1] Sur 5,5 milliards d’euros d’ISF récoltés, seulement 120 millions vont aux fondations et 250 millions aux PME : la marge de développement est énorme !

Tristan de Feuilhade, fondateur : « J’ai créé cette petite fondation il y a 8 ans à partir d’un héritage de 150 000 euros. La fondation est hébergée par l’Institut de France. Elle remet chaque année les prix de la solidarité de la proximité.

Nous lançons un appel à candidature pour de petits projets de solidarité mettant en œuvre l’entraide, qui sont exemplaires et reproductibles. Le prix est une récompense, pas un financement et nous nous engageons à parrainer et à faire connaître les projets. Dans la centaine de projets reçus, nous en choisissons 5, soumis ensuite à un comité de sélection. La remise officielle des prix est importante pour la fondation et les lauréats qui sont heureux de cette reconnaissance, au-delà de la somme attribuée.

20 personnes sont impliquées dans la remise des prix : diffusion de l’appel à candidatures, sélection des projets, organisation de la remise de prix, gestion du site Internet… Nous avons fédéré les amis de la fondation dans une association et ils se réunissent tous les mois. Les membres paient une cotisation de 30 € et sont de 3 types :

  • les bénévoles, forces vives de la fondation,
  • les personnes qui soutiennent la cause en cotisant à l’association,
  • les membres d’honneur (donateurs).

Aujourd’hui, l’association rassemble 50 personnes et nous cherchons à élargir ce cercle car les petites initiatives que nous récompensons peuvent être à la source de grandes idées…

Chaque année, l’association organise un événement, payé par les cotisations, qui rassemble les amis de la fondation. Cette année, le thème était : vivre ensemble avec nos différences dans une cité. Les forces vives sont dans l’association et la fondation apporte les moyens pour agir. »

[1] Sur 5,5 milliards d’euros d’ISF récoltés, seulement 120 millions vont aux fondations et 250 millions aux PME : la marge de développement est énorme !

Les ressources humaines à la disposition des associations et des fondations

Les fondations et associations ont souvent de multiples projets et développer et d’actions à mener avec un minium de ressources humaines et financières. Beaucoup de fondations familiales, notamment, n’ont pas de salarié et sont gérées par les fondateurs eux-mêmes, qui font face à une masse de travail importante et ont besoin d’être aidés. Plusieurs organisations peuvent procurer des soutiens : le service civique des jeunes grâce à Unis-Cité, le bénévolat de compétences, mis en place par Passerelles et Compétences, et les emplois solidaires, gérés par Nouvelles Solidarités face au chômage (SNC). Ces ressources humaines peuvent aussi être proposées par les fondations aux associations qu’elles soutiennent. Un Esprit de Famille a rassemblé le 12 mai 2015 au cours d’une table ronde ces 3 organisations afin de mieux connaître les solutions qu’elles proposent.
Marie Trellu-Kane, fondatrice et coprésidente d’Unis-Cité : le service civique, une étape de solidarité et d’apprentissage de la diversité dans la vie des jeunes
marie-trellu-kane

Avec deux amies, comme moi étudiantes à l’ESSEC, nous avons créé Unis-Cité en 1994 pour permettre à des jeunes de consacrer une étape de leur vie à la solidarité. Notre vision était que tous les citoyens, en particulier les jeunes, ont un rôle à jouer pour faire avancer la société ; tous, nous pouvons agir dans le respect de nos différences culturelles, sociales et de croyances.

Nous avons commencé avec 24 jeunes il y a 20 ans et, en 2014, plus de 2000 ont effectué leur service civique dans une cinquantaine de villes en France. L’association Unis-Cité est ouverte à tous les jeunes de 16 à 25 ans, sans condition de diplôme ni de compétences. Pendant 6 à 9 mois, nous leur proposons des missions au service de la communauté. Les jeunes fonctionnent en équipe pour favoriser la mixité sociale et cultuelle.

Ils sont mobilisés sur 5 grandes missions :

  • L’éducation, à travers le programme Néo-citoyens : les jeunes interviennent dans des écoles en difficulté pour des actions de prévention contre la violence.
  • La solidarité intergénérationnelle et la prévention de l’isolement des personnes âgées : les « Intergénéreux » interviennent dans les maisons de retraite ou à domicile pour des visites de convivialité, pour proposer des sorties, recueillir la mémoire des personnes âgées, valoriser leurs savoirs…
  • La santé : mener dans activités avec les enfants de quartiers défavorisés autour du « bien manger » pour les encourager, ainsi que leurs parents, à adopter une alimentation plus saine et à pratiquer une activité physique régulière.
  • Le développement durable : 450 jeunes, en 2014, sont allés dans les quartiers populaires pour aider des familles à adopter des gestes éco-citoyens et réduire leurs factures énergétiques.

Depuis la loi du 10 mars 2010 qui institue le service civique volontaire, l’Etat finance 80 % des indemnités mensuelles de nos jeunes, qui gagnent 573 € par mois. Les 20 % restants sont donnés par nos partenaires. Par exemple, la collectivité locale du Val d’Oise nous finance pour accompagner des enfants autistes dans le département.

Depuis 5 ans, nous avons mis en place 2 nouveaux programmes :

  • Rêve et réalise : les jeunes s’engagent pendant 9 mois à monter leur projet solidaire, par exemple une action pour lutter contre le racisme, pour créer des emplois dans le quartier…
  • Programme Booster auprès des décrocheurs scolaires mineurs : si on propose à des jeunes en échec scolaire de réaliser des actions solidaires pendant 7 ou 8 mois, 86 % d’entre eux retournent à l’école par la suite.

Comment une association ou une fondation peut-elle bénéficier des talents
des jeunes en service civique ?

Depuis 2012, il est possible pour une fondation ou une association de se faire agréer par l’Etat pour recevoir des jeunes volontaires sur une période de 6 à 12 mois. L’Etat verse son indemnité et la structure d’accueil complète de 110 € par mois et par jeune. Le dossier d’agrément est obtenu pour une mission d’intérêt général accessible à tout jeune, quelles que soient ses qualifications, et non concurrentielle à l’emploi. La deuxième exigence est l’accompagnement des jeunes : un encadrant les aide à accomplir leur mission et à réfléchir à leur projet d’avenir. Il est recommandé de ne pas mobiliser un jeune seul : le service civique est une étape de mixité sociale, qui le place dans une dynamique collective.

Unis-Cité conseille et soutient les structures qui demandent l’agrément pour accueillir des jeunes en service civique.

Patrick Bertrand, fondateur et président de Passerelles et Compétences : le bénévolat de compétences pour accompagner les structures à mission d’interêt général
Patrick BertrandDepuis 13 ans, l’association Passerelles et Compétences promeut le bénévolat de compétences : nous mettons en relation des associations de solidarité et des professionnels, dans le cadre de missions ponctuelles bénévoles. Comme Unis-Cité, nous pensons que chaque citoyen détient une parcelle de la solution aux défis de la société ; en apportant nos talents et nos compétences, nous pouvons aider à résoudre ces problèmes.

Des « Passerelles » existent dans 20 villes de France : ce sont des bénévoles qui gèrent l’ensemble des relations avec les associations et les professionnels qui donnent leur temps. Les Passerelles :

  • aident les associations à réfléchir à leurs besoins et à bien les identifier ;
  • identifient le professionnel qui correspond à la mission. En général, ils ont le choix entre plusieurs bénévoles pour une seule mission. Ils déterminent le bénévole pour cette mission avec des critères objectifs, sans mettre les autres en concurrence avec lui ;
  • accompagnent toute la réalisation de la mission entre le bénévole et l’association : l’objectif est de créer une « histoire » et donner envie au bénévole de pérenniser son engagement dans l’association.

Passerelles et Compétences a réalisé l’année dernière 500 missions, pour une valorisation de 2,5 à 3 millions d’euros si elles étaient achetées dans le secteur marchand. Aujourd’hui, nous avons un vivier de 5 000 personnes bénévoles, dont 80 % sont en activité professionnelle.

Comment une association ou une fondation peut-elle utiliser Passerelles et Compétences ? 

Vous avez tous dans votre entourage des associations qui cherchent en permanence des compétences pour se développer, être efficaces et impactantes ; de notre côté, nous connaissons de nombreux bénévoles qui attendent que l’on fasse appel à  eux.

Les associations participent à 40 % au financement du fonctionnement de notre association. Nos partenaires, des dons et subventions financent les 60 % complémentaires. Des fondations qui soutiennent des associations demandeuses peuvent, par exemple, financer les 60 % complémentaires.

Nous développons de nouveaux programmes :

  • les bénévoles ont envie d’agir en équipe : des missions collectives, comme Phosphore en association avec Pro Bono Lab, est un « marathon » qui réunit une équipe de volontaires pendant une journée pour répondre aux besoins d’une association.
  • les petites associations ont besoin d’échanger au fil de l’année, c’est pourquoi nous avons créé le bénévolat d’accompagnement : des bénévoles accompagnent ces associations pendant 9 mois ;
  • pour les associations qui se posent des questions techniques, nous lancerons en septembre 2015 unsystème de questions/réponses : un bénévole répond aux questions, en s’appuyant sur tout un réseau d’autres bénévoles.
Vincent Godebout, délégué général de Solidarité Nouvelles face au Chômage : les emplois solidaires au service des structures de l’Economie Sociale et Solidaire et de la lutte contre le chômage
VincentGodeboutFondée en 1985, Solidarités Nouvelles face au Chômage (SNC) est une association quipropose à des chercheurs d’emploi un soutien humain personnalisé effectué par un réseau d’accompagnateurs bénévoles à travers toute la France. 2 700 chercheurs d’emploi sont accompagnés par 2000 membres bénévoles répartis dans 140 groupes locaux de solidarité, avec un taux d’issue positive de 62 % en fin d’accompagnement.

Solidarités Nouvelles face au Chômage crée et finance aussi pour des chômeurs de longue durée, accompagnés par son réseau, des emplois solidaires à durée déterminée dans des associations partenaires. Ces emplois solidaires sont un outil complémentaire à l’accompagnement. Ils sont créés et financés par SNC grâce aux contributions de ses membres et de ses donateurs, à hauteur de 115 % du SMIC pendant 1 an. Depuis l’année dernière, les emplois solidaires sont ouverts à l’ensemble des structures de l’ESS : entreprises sociales, coopératives, mutuelles… Pendant l’emploi, les salariés sont accompagnés par 2 bénévoles.

Par SNC, il est donc possible de contribuer à la solidarité nationale en donnant de son temps pour l’accompagnement et en finançant des emplois pour des personnes qui en étaient dépourvues.

Tous les bénévoles suivent un programme de formation en plusieurs modules : acculturation, écoute, techniques de recherche d’emploi et connaissance des étapes de l’accompagnement. Le modèle est très souple : l’accompagnement peut durer de un mois ou 2 ans, selon le besoin du chercheur d’emploi. Les accompagnateurs se retrouvent tous les mois au sein de 140 groupes de solidarité pour échanger, réceptionner les profils de postes, échanger sur la vie de l’association…

Comment une association ou une fondation peut-elle bénéficier des emplois solidaires de SNC ? 

SNC dispose d’un vivier de personnes compétentes dans tous les métiers et dans toutes les régions : nous sommes présents dans toutes les grandes villes de France et, de plus en plus, dans les villes moyennes.

Une association ou une organisation sans but lucratif qui veut développer une activité, sans avoir les moyens financiers de le faire, peut contacter SNC pour proposer une offre d’emploi. Le salaire de la personne sera pris partiellement ou totalement en charge par SNC. Le contrat de travail est conclu entre l’association partenaire et la personne accompagnée pour une durée déterminée, à temps plein ou partiel. Le salarié est accompagné par la structure bénéficiaire ou un bénévole de SNC. Il se crée ainsi une relation tripartite entre l’employeur, le bénéficiaire et SNC.

Le chômage n’est pas une fatalité, chacun peut lutter contre ses effets en donnant du temps, en partageant avec d’autres…

Transmettre une fondation familiale

Comment pérenniser une fondation familiale ?
Quels sont les enjeux de la transmission du fondateur à ses descendants ?
Un Esprit de Famille a réuni le 13 février 2014 une trentaine de fondations pour partager expériences et solutions. Synthèse et extraits des débats.

 

Les membres des fondations familiales présents, toutes générations confondues, ont répondu aux questions posées par Sabine Roux de Bézieux, présidente d’Un Esprit de Famille.

Comment transmettre l’œuvre du ou des fondateurs à la génération suivante ?

Les fondations familiales restent souvent marquées par la personnalité forte du fondateur et les orientations qu’il a données. Certains fondateurs anticipent la transmission dès la création et invitent leurs enfants et famille proche à y participer activement. Il peut se produire une période de remise en question à la mort du fondateur, suivie d’une structuration de la fondation qui évolue dans ses objectifs, plus conformes aux désirs et à l’environnement de la génération suivante.
Cette génération peut être nombreuse et dispersée : la fondation devient alors le lien qui rassemble la famille, une vraie « maison de famille » virtuelle. Mais les éloignements géographiques dus à l’internationalisation des parcours professionnels peuvent être une gêne dans le développement de l’esprit de famille autour des fondations.

Que transmet-on dans une fondation puisque l’argent est donné, il n’appartient plus à la famille ?

A travers une fondation, on transmet essentiellement des valeurs : ouverture aux autres et au monde, curiosité intellectuelle, esprit d’entreprise… « Au contact de mon grand-père, j’ai appris des valeurs humaines mais nous n’en parlions pas. On ne transmet que ce que les enfants veulent bien prendre… Les valeurs se transmettent par ″infusion″, sans que ce soit nécessairement explicite. »

Perpétuer la fondation ne doit pas être un devoir mais une joie : « Nous sommes les fondateurs et nos enfants feront ce qu’ils veulent ; nous ne voulons pas leur transmettre un poids mais un esprit, un exemple. »

« Dans notre fondation, tous les projets présentés doivent être parrainés par un membre de la famille car l’engagement est une valeur importante. Notre structure recrée des liens familiaux autour de la philanthropie. »

Est-ce lourd d’être héritier ? A la génération suivante, peut-on être héritier et entrepreneur ?

Le « poids » du fondateur existe : « Il faut se dégager du poids du père et avoir vraiment envie de participer, pouvoir allouer des fonds sur ses propres projets. C’est une éducation à la liberté. » Mais l’héritage est davantage considéré comme une opportunité qu’un fardeau. « On ne doit pas transmettre le poids d’une action mais un outil. Je suis préparé à ce que cette donation soit ouverte, pas seulement à mes héritiers. »

Chantal Delsol, philosophe et romancière, ajoute : « Dans notre culture, les personnes sont libres, les héritiers sont libres. On transmet des possibilités et laisse aux héritiers le choix de transformer le ″ballon″ qui leur est transmis. Les héritiers sont des entrepreneurs car nous sommes dans une culture d’initiative. »

Quand la famille grandit, comment intégrer les conjoints et les différents branches familiales ?

Là encore, la liberté de choix et la diversité des parcours sont respectées : les conjoints peuvent être actifs s’ils le veulent : « Mon mari m’a toujours beaucoup aidée dans la fondation. Il est devenu président du Cercle des amis de la fondation. Les membres de la famille qui participent sont ceux qui en ont envie. »

Dans une famille nombreuse, plusieurs fondations peuvent être créées, qui correspondent à des sensibilités différentes.

Que diriez-vous au fondateur ?
« Bravo et merci de nous avoir inspirés… Mon grand-père m’a transmis le sens de l’engagement, du lien entre les gens. C’est ce qui me constitue et que j’aimerais moi-même transmettre. »

Les participants au débat 

  • Chantal Delsol, philosophe, romancière, éditorialiste, membre de l’Institut. Son dernier ouvrage : Les pierres d’Angle. A quoi tenons-nous ? (éditions du Cerf, décembre 2013).
  • En présence des fondations familiales, fonds de dotation ou associations APPOS, Château de Vaux le Vicomte, FACT, Agir sa Vie, Araok, Cécile Barbier de La Serre, Culture et Diversité, de l’Echiquier, Gresigny, Henriette Anne Doll, Hippocrène, La Ferthé, Lefoulon Delalande, LNC, Lormouet, Mérieux, Riché, Tocqueville, Entreprendre et plus, Le Chant des Etoiles, Frateli, PMI.

 

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Un Esprit de Famille
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