Une vingtaine de membres d’Un Esprit de Famille se sont réunis le 15 octobre sur le thème des dons externes aux fondations : votre fondation en reçoit-elle ? Par quel processus ? Quelle proportion représentent-ils dans le budget ? Comment donateurs et dons s’inscrivent-ils dans la stratégie de la fondation ? Plusieurs fondations ont partagé leurs expériences, remarquables dans leur diversité mais avec un dénominateur commun : recevoir des dons permet de soutenir plus de projets, donc d’aider plus de personnes dans de plus nombreux pays.
La fondation AnBer distribue 6 fois ce qu’elle donne elle-même
La fondation AnBer soutient 250 projets par an + 100 projets par le bais de ses fondations abritées, qu’elle abonde. Grâce aux dons externes, elle distribue chaque année 6 fois ce qu’elle donne elle-même.
« Une partie des contributions nous arrive naturellement de personnes qui apprécient notre projet, explique André Leclercq. Mais nous recevons de moins en moins de dons libres d’affectation, ce qui a conduit notre Conseil d’administration à établir des règles. Par exemple, pour accepter des dons fléchés, nous demandons qu’ils correspondent à un projet en phase avec notre mission.
Il nous arrive par ailleurs d’aider des associations à récolter des dons : ce fut le cas récemment avec une équipe qui a fait construire une école au nord du Cameroun.
Les dons externes que nous recevons nous permettent d’aider de plus en plus de personnes dans de plus en plus de pays. [1] »
La fondation CAJJED, abritée par la fondation AnBer : un accueil familial
Celle-ci a abondé notre premier don à un projet pour les enfants des rues du Togo et de construction d’une école au Burkina Faso. Cela nous a donné de l’élan ! CAJJED commence à recevoir des dons externes pour développer ses projets. »
Fondation AMIPI – Bernard Vendre : des dons pour insérer les personnes handicapées dans la société grâce au travail manuel
« 3 familles ont porté ce projet, explique Jean-Marc Richard, président de la fondation : comment donner un avenir à des jeunes handicapés grâce au travail ? On connaît aujourd’hui la plasticité du cerveau : avec des apprentissages bien pensés, un jeune peut développer de nouvelles connexions synaptiques ; son cerveau peut évoluer et le travail manuel joue un rôle fondamental.
Dès 1985, l’activité de câblage a été identifiée comme un support d’apprentissage adapté aux besoins des publics accueillis par la fondation. Nous sommes devenus le seul câblier français qui a gardé ses usines en France. Nous avons créé 7 usines en région Pays de Loire et Centre où 700 personnes handicapées travaillent, avec l’objectif de s’insérer dans la société. Les usines sont gérées par la fondation. En 20 ans, 1500 personnes ont trouvé un emploi non subventionné dans une entreprise, ce qui représente une économie sociale de 350 millions d’euros.
La fondation est reconnue d’utilité publique depuis 2005. Ses ressources viennent :
- des familles fondatrices : 3 millions € par an ;
- de l’Etat : 10 millions € reçus comme entreprise adaptée (mais les 10 millions de taxes payées annulent cette subvention) ;
- des entreprises industrielles grâce à la politique RSE : 3 millions €.
Nous avons le projet de créer une usine à Nantes à l’horizon 2020. Notre objectif n’est pas de créer une grande usine mais de résoudre les problèmes d’une population : nous faisons travailler des personnes fragiles pour qu’elles progressent très vite et deviennent employables.
Il faut savoir qu’en Allemagne, 25 % des emplois sont dans le secteur industriel et en France, 14 % : un bon outil industriel est indispensable pour accueillir les populations les plus fragiles. »
Fondation Hippocrène : le Cercle des amis pour étendre notre action
Michèle Guyot-Roze, présidente : « Mes parents ont créé la fondation Hippocrène qui soutient des projets d’éducation culturelle et sociale à l’Europe : les jeunes Européens doivent se rencontrer pour agir ensemble et développer une citoyenneté européenne.
300 projets nous arrivaient chaque année et nous ne pouvions en soutenir que 45. C’est ainsi que nous avons eu l’idée de créer le Cercle des amis de la Fondation, dont mon mari est président, pour accroître notre action car nous étions obligés de refuser des projets très intéressants. »
« Nous avons créé ce Cercle, poursuit Jimmy Guyot-Roze, à partir de nos relations, par cercles concentriques. Il n’a pas de structure juridique propre pour éviter des pesanteurs administratives supplémentaires. Nous avons choisi une action symbolique que les amis peuvent financer : le prix Hippocrène de l’éducation à l’Europe, en partenariat avec le ministère de l’Education nationale. Il consiste à récompenser des professeurs et des classes qui travaillent avec des classes d’autres pays européens pour construire un projet commun. Ce prix devenant de plus en plus visible, nous pouvons recruter de nouveaux amis et solliciter l’aide dans des fondations d’autres pays d’Europe (Allemagne, Pologne).
Un dîner annuel rassemble environ 150 amis de la fondation qui partagent nos objectifs. Le Cercle des amis est éclectique et les dons sont d’une ampleur très variée. Le Cercle est invité à tous nos événements : vernissages, concerts… Ces 150 donateurs externes se renouvellent en partie d’une année sur l’autre. Notre objectif est de développer le Cercle avec la génération des 40 ans pour préparer l’avenir. »
Fondation Feuilhade pour la solidarité de proximité : les amis de la fondation soutiennent de petits projets exemplaires et réplicables
Nous lançons un appel à candidature pour de petits projets de solidarité mettant en œuvre l’entraide, qui sont exemplaires et reproductibles. Le prix est une récompense, pas un financement et nous nous engageons à parrainer et à faire connaître les projets. Dans la centaine de projets reçus, nous en choisissons 5, soumis ensuite à un comité de sélection. La remise officielle des prix est importante pour la fondation et les lauréats qui sont heureux de cette reconnaissance, au-delà de la somme attribuée.
20 personnes sont impliquées dans la remise des prix : diffusion de l’appel à candidatures, sélection des projets, organisation de la remise de prix, gestion du site Internet… Nous avons fédéré les amis de la fondation dans une association et ils se réunissent tous les mois. Les membres paient une cotisation de 30 € et sont de 3 types :
- les bénévoles, forces vives de la fondation,
- les personnes qui soutiennent la cause en cotisant à l’association,
- les membres d’honneur (donateurs).
Aujourd’hui, l’association rassemble 50 personnes et nous cherchons à élargir ce cercle car les petites initiatives que nous récompensons peuvent être à la source de grandes idées…
Chaque année, l’association organise un événement, payé par les cotisations, qui rassemble les amis de la fondation. Cette année, le thème était : vivre ensemble avec nos différences dans une cité. Les forces vives sont dans l’association et la fondation apporte les moyens pour agir. »
[1] Sur 5,5 milliards d’euros d’ISF récoltés, seulement 120 millions vont aux fondations et 250 millions aux PME : la marge de développement est énorme !
Tristan de Feuilhade, fondateur : « J’ai créé cette petite fondation il y a 8 ans à partir d’un héritage de 150 000 euros. La fondation est hébergée par l’Institut de France. Elle remet chaque année les prix de la solidarité de la proximité.
Nous lançons un appel à candidature pour de petits projets de solidarité mettant en œuvre l’entraide, qui sont exemplaires et reproductibles. Le prix est une récompense, pas un financement et nous nous engageons à parrainer et à faire connaître les projets. Dans la centaine de projets reçus, nous en choisissons 5, soumis ensuite à un comité de sélection. La remise officielle des prix est importante pour la fondation et les lauréats qui sont heureux de cette reconnaissance, au-delà de la somme attribuée.
20 personnes sont impliquées dans la remise des prix : diffusion de l’appel à candidatures, sélection des projets, organisation de la remise de prix, gestion du site Internet… Nous avons fédéré les amis de la fondation dans une association et ils se réunissent tous les mois. Les membres paient une cotisation de 30 € et sont de 3 types :
- les bénévoles, forces vives de la fondation,
- les personnes qui soutiennent la cause en cotisant à l’association,
- les membres d’honneur (donateurs).
Aujourd’hui, l’association rassemble 50 personnes et nous cherchons à élargir ce cercle car les petites initiatives que nous récompensons peuvent être à la source de grandes idées…
Chaque année, l’association organise un événement, payé par les cotisations, qui rassemble les amis de la fondation. Cette année, le thème était : vivre ensemble avec nos différences dans une cité. Les forces vives sont dans l’association et la fondation apporte les moyens pour agir. »
[1] Sur 5,5 milliards d’euros d’ISF récoltés, seulement 120 millions vont aux fondations et 250 millions aux PME : la marge de développement est énorme !