Le maintien en formation de notre jeunesse face au drame du décrochage scolaire. Ce sont les ni en emploi ni en étude ni en formation, aujourd’hui désignés par l’acronyme NEET — « Not in employment, in education or training » que certains appellent les invisibles car ils ne rentrent dans aucune case ; 60 000 sont mineurs !
Nous allons créer, avec la loi portée par JM Blanquer sur l’école de la confiance, une obligation de formation jusqu’à 18 ans pour contraindre les jeunes à rester dans un parcours de formation et faire entrer ça dans la « psyché « des nouvelles génération. Cela contraindra aussi les Pouvoirs Publics localement à se donner pour obligation d’accompagner tout jeune dans un parcours de formation.
Ce qui permet à notre droit de sortir de la logique du droit mou pour aller vers une effectivité du droit.
Troisième constat : les politiques d’accompagnement sont à développer, l’enjeu des politiques d’accompagnement des plus fragiles.
Un modèle social basé sur les prestations déresponsabilise la collectivité et les individus. Nous refusons ce modèle comme si les prestations sociales étaient la réponse à l’alpha et l’oméga des politiques sociales.
Nous pensons exactement l’inverse.
Il faut investir sur ce qui compte et en priorité l’accès au marché du travail. Notre modèle social doit rester arrimé à la valeur du travail, au sens du travail ; la dignité de chacun par le travail.
Aujourd’hui le défi c’est le redéploiement des politiques d’accompagnement pour les plus éloignés, ces politiques ont été désinvesties par les territoires contraints par les prestations sociales. Les montants ont été divisés par 3 en trente ans.
Un exemple, quand Rocard crée le RMI la Loi impose au département d’investir 20 % des dépenses de prestation aux politiques pour l’insertion aujourd’hui c’est moins de 7 % de la dépense des départements pour l’accompagnement dépenses soit 680 Millions d’euros contre 11Mds d’euros pour le RSA
Chaque individu a une responsabilité vis à vis de la société et réciproquement. Nous ne voulons pas l’individualisme, pas le chacun pour soi mais une société de responsabilité (référence au personnalisme d’Emmanuel Mounier). Nous souhaitons une société de droits et de devoirs.
Renforcement de toutes les politiques d’accompagnement à l’emploi accompagnement medio social, avec les associations Territoires zéro chômeur de longue durée, IAE insertion par l’activité économique (100 000 places supplémentaires) etc…
Capacité à ancrer dans la vie quotidienne des plus fragiles l’art de l’exécution
Mise en place de nouveaux outils sur les territoires : fonds de contractualisation Etat/Département l’objectif est de changer la relation entre l’état et les collectivités souvent très politique et juridique. `
L’Etat, avec les collectivités, définit des objectifs et mesure avec des indicateurs très précis l’atteinte de ces objectifs
L’Etat finance les résultats pas les moyens. L’Etat se désintéresse des moyens, ce sont aux collectivités de les choisir sur l’insertion, sur la sortie de l’aide sociale à l’enfance…
A ce jour, tous les départements sauf deux ont délibéré favorablement pour s’engager dans une nouvelle relation contractuelle.
Mode collaboratif de mise en œuvre des politiques sociales avec des conférences régionales : nous rassemblons dans un même cadre de travail les acteurs privés, les entreprises, les collectivités locales, les associations qui agissent dans le champ social de l’insertion sur le marché du travail, dans le domaine éducatif, de la santé …
Ce cadre vise à « dessiloter » les politiques publiques.
Création d’une plateforme numérique collaborative 600 acteurs mobilisés à l’échelle nationale 10 000 dans quelques mois. Tout est partagé (les bonnes pratiques, les expériences réussies, les initiatives régionales…) c’est inédit en matière sociale.
Mise en place d’un fonds d’investissement social doté de 100 Millions d’euros.
Destiné à la petite enfance, l’éducation, l’insertion, la lutte contre l’isolement. Soutien de projets sur les territoires déploiement essaimage de solutions qui fonctionnent en partenariat avec ceux qui financent déjà ce type d’initiatives. Le repérage des bonnes pratiques est essentiel c’est ce que vous faite grâce à votre capacité à sourcer les projets intéressants. Nous sommes preneurs de travailler avec vous, d’additionner nos moyens, nos compétences, nos expertises, nos ressources et d’être destinataire de vos recommandations en la matière. Identifier ce qui a été le plus efficient.
Engagement d’acteurs privés et d’entreprises à travers des dotations d’actions territoriales, à travers le plan 10 000 entreprises pour l’inclusion et l’insertion professionnelle ( piloté par JM Borello et Florence Poivey)
L’action Tank créée il y a quelques années avec Martin Hirsch, association qui vise à développer des modèles ni gain ni perte : des entreprises qui renoncent à leur bénéfice pour des produits de 1 ère nécessité ou service essentiel pour des personnes en situation de pauvreté. Par exemple sur le lait maternisé la marge représentait 50 € par mois pour une femme seule au RSA.
Soit on augmente le RSA soit l’industriel renonce à sa marge : c’est le pari fait avec programme « Manger Malin ».
Conclusion
Notre philosophie c’est l’hybridation, l’addition des compétences, des bonnes volontés c’est l’Esprit de famille. C’est cette volonté de constituer des communautés d’acteurs solidaires et engagés, engagés sur des valeurs communes.
Je me réfère à l’intitulé du premier rapport de M. Hirsch « Au possible nous sommes tenus ». Vous êtes déjà sur le front du possible le montagnard que je suis ne peut s’empêcher de rappeler ce soir que « la cordée avance grâce au premier mais au rythme des derniers ». Nous sommes tous tenus au possible mais en capacité de faire davantage et je sais que c’est votre volonté.