Philanthropes en action #4 : Redonner dignité et confiance par l’insertion.

 Les philanthropes en action #4

Redonner dignité et confiance par l’insertion

avec Mariane Gay-Wibaux, présidente exécutive de la Fondation Cassiopée

Mariane Gay-Wibaux est membre fondateur de la Fondation Cassiopée (FRUP) depuis sa création en 2011. Soucieuse de préserver l’héritage familial, elle est convaincue de la nécessité d’agir pour la dignité humaine. Après plus de 20 ans dans le marketing digital, elle choisit en mai 2023 de s’investir dans la présidence de la fondation familiale.
Elle est particulièrement animée par la mise en place de synergies entre fondations et associations afin de faire rayonner leurs actions et de soutenir la mise en place de programmes novateurs en faveur de l’insertion.

Quelles sont les raisons de votre engagement philanthropique familial ?

Notre engagement philanthropique est né de la confrontation directe à l’extrême pauvreté lors de voyages à l’étranger et de missions humanitaires menées par les membres fondateurs. Nous avons été profondément marqués par le fait que cette pauvreté entraînait aussi un isolement social profond, affectant la dignité même des personnes.

Notre famille, historiquement engagée dans l’entrepreneuriat et dans le monde associatif, a conduit mes parents, Étienne et Sylvie, à créer une fondation visant à soutenir l’entrepreneuriat solidaire et à permettre plus de générosité et de lien social. Les mots « travail » et « talent » ont toujours été au cœur de nos valeurs familiales. La dignité, selon nous, s’exprime par les actions, la prise de conscience de sa valeur et de ses talents mis en œuvre à travers un emploi, la prise de responsabilité, et l’insertion dans une communauté.

Les étoiles font aussi partie de notre histoire et la tradition de les observer ensemble : le nom de Cassiopée nous est donc venu très vite. Tiré de la constellation en forme de W, ce nom symbolise pour nous la force des actions collectives et leur capacité à fixer des caps.

En tant que membre de la deuxième génération de fondateurs, j’ai la conviction qu’échanger, mailler et tisser des liens de proximité et de confiance est un moyen indispensable pour appuyer nos actions et avoir plus d’impact. Je suis aussi animée par la volonté d’impliquer nos enfants dans des projets concrets, proches de leurs réalités et de leurs valeurs car je pense que c’est un excellent moyen de leur donner le goût du don et du service.

J’aime d’ailleurs énormément le mot « don » car il exprime à la fois le fait de donner et induit aussi un talent que nous avons, avec cette question associée :

Comment mettre nos talents au service du don ?

Quels sont les mots clés qui représentent le mieux vos actions ? 

#Dignité 

Toute personne est unique. Elle doit être reconnue dans toute sa dignité et respectée dans son humanité, quelle que soit sa situation personnelle ou professionnelle, son groupe d’appartenance ou sa culture

#Responsabilité 

Nous cherchons à rendre les bénéficiaires de nos actions responsables de leur avenir. Ce passage à la prise de responsabilité est important pour l’accès à l’autonomie et pour une insertion durable.

#Autonomie 

Nous souhaitons permettre à chaque individu de devenir acteur de son propre développement et de son projet de vie.

#Innovation 

L’innovation n’est pas une fin en soi, mais elle permet aux associations d’expérimenter et valider de nouvelles approches. La fondation Cassiopée s’attache à soutenir des projets lors du démarrage.

#Durée 

Notre soutien s’inscrit dans la durée. Nous croyons qu’un changement humain et sociétal réel et durable nécessite un engagement à long terme de toutes les parties prenantes.

#Subsidiarité 

Laisser les personnes qui sont sur place et les plus expertes agir favorise le développement local, en donnant aux acteurs sur le terrain les moyens de prendre en main la pérennité de leurs actions.

#Communauté 

C’est le mot transverse de l’ensemble de nos projets, pour que chaque individu ne soit pas isolé, se sente inséré à une communauté et plus largement à une société.

#Essaimage 

Nous soutenons la duplication de modèles de projets réussis dans d’autres lieux ou contextes. Cette démarche permet de multiplier l’impact des initiatives qui ont fait leurs preuves, tout en s’adaptant aux spécificités locales.

 

Vos projets coups de cœur

Nous avons commencé avec l’association Inter Aide à Madagasar et en Éthiopie autour de la thématique de l’accès à la dignité avec des actions de micro-crédit, puis d’appui aux familles. Nous avons été marqués par la dynamique incroyable des projets développant la confiance en soi et l’autonomie des populations. Ces premiers projets menés nous ont aussi permis de constater que la thématique de l’insertion nous permettait de réunir un certain nombre de mots clés qui fédèrent notre famille.

En France

Nous soutenons maintenant depuis 8 ans la Bouquinerie du Sart située à Villeneuve d’Ascq près de Lille. La bouquinerie est un atelier chantier d’insertion qui propose un service de récupération de livres, cd, vêtements puis de revente. Ce service permet ensuite de proposer un emploi (en logistique, collecte ou préparation de commandes) aux personnes sans logement, puis de les accompagner vers une solution de logement autonome.

Nous avons financé un certain nombre d’étapes :
– premières box de récupération de livres, participation à l’ouverture d’une nouvelle bouquinerie à Roncq,
– création d’une boutique à Amiens et, plus récemment, d’un nouvel espace à Cormontaigne, à Lille.
L’essaimage n’a pas fonctionné sur le deuxième lieu mais cette expérience leur a permis de mieux comprendre leur modèle et les écueils à éviter pour transformer l’essai par la suite.
La Bouquinerie incarne parfaitement les valeurs de la philanthropie familiale que nous promouvons : autonomie, agilité, innovation, responsabilité, durée et essaimage

A l’étranger

De la même manière, nous soutenons depuis plus de 10 ans l’association Essor, qui développe des programmes d’éducation et d’insertion au Brésil et au Mozambique notamment.

Essor a conçu un programme de formation humaine et technique en collaboration avec des associations locales partenaires. Ce programme permet d’identifier des filières porteuses, d’orienter les jeunes, de les former, puis de les accompagner vers l’emploi ou l’entrepreneuriat.

La Fondation Cassiopée a soutenu Essor notamment lors des phases de création, d’ajustement et de mise en place de ces formations. Aujourd’hui, ces programmes ont prouvé leur efficacité, et sont maintenant directement intégrés dans certaines écoles publiques au Brésil créant ainsi des passerelles entre l’éducation formelle et non formelle.

Essor correspond parfaitement aux valeurs de notre fondation, notamment en matière d’innovation, de responsabilité, d’autonomie, de communauté et de subsidiarité.

 

Pourquoi avoir choisi la structure d’une FRUP non abritante ?

Lorsque nous avons réfléchi à la structure la plus adaptée pour notre fondation, nous avons opté pour la Fondation Reconnue d’Utilité Publique (FRUP) pour plusieurs raisons.

Irrévocabilité, autonomie et liberté

Tout d’abord, le caractère irrévocable d’une FRUP a été un facteur clé pour les fondateurs.

D’autre part, le statut de la la FRUP nous confère une grande autonomie et la liberté dans le choix des projets que nous souhaitons accompagner et soutenir (en accord avec notre objet).

Impact et bénévolat

Enfin notre capacité à avoir de l’impact non seulement sur la collecte de dons mais également sur la possibilité d’échanger et collaborer directement avec des institutions publiques, comme la préfecture ou les ministères. Cela nous permet de mieux comprendre leurs priorités et parfois d’adapter notre action en fonction des enjeux sociétaux actuels.

Nous avons aussi pris la décision du bénévolat pour minimiser les coûts d’administration et de gestion de la fondation. C’est pourquoi nous n’abritons pas d’autres structures, afin que la majorité des dons familiaux ou externes soit reversée aux associations.

 

Pourquoi avez-vous eu envie de créer le Cercle Insertion professionnelle Un Esprit de Famille ?

Un Esprit De Famille nous permet aujourd’hui de de disposer d’outils, de rencontrer, et de partager avec nos pairs autour d’un certain nombre de sujets clés et cela de manière très simple et transparente.

La majorité des projets que nous soutenons en France sont axés autour de l’insertion ; il m’a semblé essentiel de pouvoir dialoguer autour de cette thématique qui n’était pas encore couverte par un cercle.

Le Cercle Insertion Un Esprit de Famille, coanimé par Carole Pecoux de la Fondation Acome, existe depuis maintenant un an.

Son objectif : échanger et soutenir des associations françaises dans le domaine de l’insertion et de la réinsertion, via la formation et l’accompagnement des publics défavorisés ou éloignés de l’emploi.

Le cercle est composé de fonds de dotation et de fondations de tailles variées, issus de différents horizons. Cette diversité de profils nous permet d’avoir des échanges très riches
Ce cercle représente aussi une formidable opportunité de « faire ensemble » avec un objectif de co-financement. En effet, ce dernier constitue un excellent levier pour découvrir de nouvelles associations, s’ouvrir à des problématiques diverses – et parfois complexes – invitant au dialogue et à une décision éclairée.

 

En conclusion, redonner dignité et confiance par l’insertion professionnelle est un enjeu majeur pour favoriser l’inclusion sociale et le développement individuel. L’accès à un emploi stable permet aux personnes en situation de précarité de retrouver un sentiment d’utilité, de renforcer leur autonomie et de regagner confiance en elles-mêmes.
Ainsi, il est essentiel que les acteurs publics et privés, dont les philanthropes, continuent de s’engager pour créer des parcours d’insertion adaptés, qui répondent aux besoins spécifiques de chacun et leur permettent de vivre dignement.

Démocratie : pourquoi et comment s’engager en tant que philanthrope ?

Avec Daniel Sachs, cofondateur de Multitudes Foundation

 

Introduction : Les enjeux de la démocratie aujourd’hui

Un Esprit de Famille a invité Daniel Sachs le 14 octobre 2024 afin d’échanger avec ses membres sur ce sujet essentiel qu’est la démocratie. L’occasion de rappeler les enjeux et risques auxquels nous sommes de plus en plus confrontés.

En effet, bien que perçue comme acquise dans nos sociétés, la démocratie reste fragile. Face aux crises économiques, environnementales, et politiques, elle est constamment mise à l’épreuve. La montée des régimes autoritaires, la désinformation, et la polarisation menacent son fonctionnement dans de nombreux pays. pour relever ces défis, l’engagement citoyen et la revitalisation des institutions démocratiques sont plus que jamais nécessaires.

Ce contexte a poussé de nombreux philanthropes, comme Daniel Sachs, à s’engager activement pour soutenir et renforcer la démocratie. Aussi, à travers la Multitudes Foundation, cofondée par Daniel Sachs, des initiatives innovantes sont mises en place pour aider les personnes les plus éloignées de la politique à s’y engager

Un engagement en faveur de l’inclusion et de la diversité

Daniel Sachs, à travers son parcours, témoigne de l’importance de l’inclusion dans son engagement philanthropique. Très tôt dans sa vie, il a été sensibilisé aux effets de l’exclusion, ayant été lui-même victime de harcèlement scolaire. Cet événement personnel l’a rendu particulièrement sensible aux enjeux d’inclusion et de diversité, des thèmes récurrents dans son action philanthropique.

Ce n’est donc pas un hasard si Daniel Sachs considère l’inclusion dans un cadre plus large, celui d’une société diversifiée et respectueuse des droits de tous. Son engagement passe par des programmes visant à lutter contre les discriminations et à renforcer les voix sous-représentées dans les débats politiques, tant au niveau local qu’international.

Les défis de la démocratie en Europe et au-delà

L’Europe a toujours été un bastion de la démocratie, mais elle n’est pas exempte de défis. La montée des partis populistes, l’affaiblissement de la confiance dans les institutions et la désinformation menacent le fonctionnement des démocraties libérales. En réponse à ces enjeux, plusieurs initiatives philanthropiques ont vu le jour.

Ainsi, en Suède, pays d’origine de Daniel Sachs, des actions ont été entreprises pour encourager l’engagement citoyen des jeunes. Daniel Sachs a identifié ce problème il y a plus de dix ans et a fondé des programmes pour encourager les jeunes à s’engager dans le processus démocratique. Une initiative phare soutenue est celle de la formation de jeunes leaders, indépendamment de leur affiliation politique, pour qu’ils puissent participer aux processus décisionnels et influencer les politiques publiques de manière constructive.

Dans des régions plus répressives, les ONG et les organisations de la société civile font face à de lourdes restrictions. Face à ces contextes difficiles, les philanthropes doivent faire preuve de courage et de créativité pour soutenir les défenseurs des droits humains et promouvoir des réformes démocratiques.

Pourquoi les philanthropes doivent-ils soutenir la démocratie ?

Daniel Sachs souligne que le rôle des philanthropes va bien au-delà de la charité ou du soutien à des causes sociales. Selon lui, un enjeu central est de maintenir et de renforcer les institutions démocratiques. Son engagement philanthropique est né de son observation d’une « déconnexion » croissante entre les jeunes et les institutions politiques, malgré leur engagement social sur des questions telles que l’inclusion et le développement durable. Cette observation, faite il y a quinze ans, a révélé une crise existentielle pour la démocratie.

La société civile, aussi forte soit-elle, ne peut remplacer la politique. Daniel Sachs a reconnu que, sans confiance dans les institutions publiques et sans leaders politiques capables de répondre aux besoins des citoyens, la démocratie ne peut prospérer. Il considère donc que la philanthropie doit jouer un rôle catalyseur pour renforcer cette confiance et attirer les jeunes vers la politique.

Ce constat rejoint celui de nombreux experts : les démocraties dépendent d’un tissu social inclusif et dynamique. Cependant, lorsque les citoyens ne se sentent pas représentés ou exclus des processus décisionnels, la tentation du repli sur soi ou du soutien à des mouvements populistes augmente. Pour Daniel Sachs, il est donc impératif que la philanthropie s’engage à combler ce fossé, en formant des leaders de demain et en soutenant des initiatives favorisant une plus grande inclusion dans le processus démocratique.

Selon lui, la clé de l’engagement philanthropique en faveur de la démocratie réside dans la mobilisation. En cofondant Multitudes, il a souhaité investir dans une initiative qui soutient la vision d’un leadership politique diversifié et ancré dans des valeurs d’inclusion et de justice sociale.

Multitudes repose sur trois piliers :

  1. financer et incuber des initiatives innovantes pour réimaginer la politique,
  2. mettre en relation les acteurs de cet écosystème,
  3. encourager les acteurs philanthropiques à investir dans cette mission cruciale.

Multitudes Foundation : Repenser la démocratie par l’inclusion et le leadership politique

Fondée par Daniel Sachs, la Fondation Multitudes vise à réinventer la démocratie en investissant dans des initiatives qui renforcent le leadership politique inclusif et représentatif pour rendre la politique plus humaine et pleine d’espoir. Cette organisation soutient des projets partout en Europe qui encouragent les personnes les plus éloignées du pouvoir à prendre une place active dans la vie politique et à défendre une démocratie plus équitable. La mission de Multitudes repose sur un principe essentiel : faire émerger un nouveau leadership politique dans les contextes dits plus ou moins démocratiques.

Multitudes se donne pour mission de redonner aux citoyens, et surtout aux jeunes générations, l’envie et les moyens de participer au processus politique. Pour Daniel Sachs, l’objectif de la fondation est de catalyser les forces de la société civile pour surmonter la méfiance croissante envers les institutions, en soutenant des initiatives qui promeuvent la diversité, la justice sociale, et une représentation politique inclusive.

Conclusion : L’engagement pour la démocratie, une nécessité pour les philanthropes

Dans un monde en constante mutation, la démocratie est plus que jamais sous pression. Daniel Sachs, à travers son travail philanthropique, a montré que les philanthropes ont un rôle crucial à jouer dans le renforcement des institutions démocratiques, en soutenant l’inclusion et la participation des jeunes et des communautés marginalisées. Son expérience, de la création de la Multitudes Foundation à son engagement en faveur de la démocratie, montre que la philanthropie peut être un outil puissant pour revitaliser les institutions démocratiques.

C’est pourquoi les philanthropes doivent non seulement soutenir les initiatives locales, mais aussi travailler à l’échelle mondiale pour défendre les droits humains et promouvoir des réformes démocratiques dans des contextes plus répressifs.

En fin de compte, le soutien à la démocratie est une responsabilité collective, et les philanthropes sont appelés à s’engager pleinement pour garantir un avenir où les institutions publiques sont inclusives, justes et durables.

Un article rédigé en partenariat avec Multitudes Foundation.
© Photos : Multitudes Foundation

Philanthropes en action #2 : La solidarité internationale a plus que jamais besoin de la philanthropie

Les philanthropes en action #2

La solidarité internationale a plus que jamais besoin de la philanthropie

avec Christian Raymond, président du fonds de dotation Partenaires Solidaires

Le fonds de dotation PARTENAIRES SOLIDAIRES, membre Un Esprit de Famille, a été créé par Christian RAYMOND en 2011. Il participe au financement de projets initiés par des associations de solidarité internationale, notamment ceux de l’Association PARTENAIRES, Artisans de l’Humanitaire également fondée par Christian RAYMOND, en 1990, qui agit au Bangladesh, au Malawi, en Tanzanie, en Equateur et en Haïti.

 

Quel est a été le déclencheur de votre aventure philanthropique et pourquoi avoir choisi d’agir à l’international ?  

A l’âge de 17 ans, découvrir la création d’un Service National en Coopération à l’étranger m’a soudain montré qu’il n’était pas irréaliste de vouloir aider des communautés lointaines. 

J’ai alors choisi de m’engager dans la solidarité internationale motivé par un désir de justice et la volonté altruiste d’aider des populations beaucoup moins favorisées que la nôtre. Dans les pays où nous agissons il n’existe ni retraite, ni protection sociale … et les besoins sont immenses pour accompagner les plus vulnérables. 


Vous êtes engagés depuis plusieurs années, quels sont les principaux changements que vous avez pu constater sur le terrain ?
 

Ils sont très différents selon les pays.  

Au Bangladesh, où nous menons notre principal projet, nous avons vu la situation économique du pays peu à peu progresser fortement, et le niveau de vie des gens s’améliorer régulièrement. La situation politique y est à présent moins conflictuelle, mais aux dépens de la démocratie qui s’est dégradée. Cependant presque tout va mieux. 

En Birmanie, c’est le contraire depuis le génocide des Rohingyas mi-2017 perpétré par ce peuple bouddhiste et si amical… Puis le coup d’Etat militaire début 2020 a ramené les Birmans à leur passé de guerres, de dissentions et à leur retard économique : là, tout a régressé.  

Dans nos autres pays d’activité, notre expérience est encore trop récente pour nous permettre de caractériser l’évolution. 

 Parlez-nous de 2 ou 3 projets qui vous tiennent particulièrement à cœur

Au Malawi, nous avons vu notre singulier projet ‘Don de chèvres’ améliorer le sort de paysans âgés et très pauvres, auxquels nous avons remis une chèvre contre la promesse de faire don du premier chevreau né à une autre famille démunie. Avec le petit troupeau constitué en trois ans, ils sont à l’abri des coups durs, et se voient mieux considérés par les autres. 

En Equateur, le Foyer social que nous aidons régulièrement depuis six ans a ainsi pu tripler le nombre d’enfants et d’adultes, tous en situation précaire, que nourrit, aide et soigne la Fondation Jonathan, notre partenaire.

Au Bangladesh, les enfants que nos deux Foyers ont arrachés à la rue, recueillis et instruits, réduisent progressivement leur handicap de départ et entament avec succès leur vie familiale et professionnelle. 

En Birmanie, notre aide après le désastreux cyclone Nargis de mai 2008 (deux millions de sinistrés et 240 000 morts) a vite ramené en classe plusieurs centaines d’enfants que leurs parents sinistrés avaient renoncé à inscrire dans la dizaine d’écoles de notre région : ils n’y seraient jamais revenus, nous avaient alors confirmé les experts sur place de l’UNICEF, admiratifs d’une telle réactivité à la conjoncture ! 

    Quels sont aujourd’hui les enjeux de la solidarité internationale et comment des philanthropes comme vous peuvent-ils contribuer à y répondre ? 

     Suite aux crises en Occident (pandémie, inflation, désillusions, effets de la mondialisation), la solidarité internationale est en baisse*. En France, une majorité de l’aide se concentre sur les actions menées sur notre territoire, ou est affectée à des causes spécifiques que nous espérons provisoires (catastrophes naturelles, guerres). 

    Nous nous sentons isolés et nos maigres fonds propres ne voient plus jouer l’effet de levier qui permettait d’en multiplier l’effet. Nous avons l’habitude de nous engager seuls, mais nous étions assurés que devant le succès initial de tous nos projets, des bailleurs allaient suivre et continuer à les développer. C’est de moins en moins en moins le cas. Pourquoi ne pas répartir la générosité des Français entre les causes nationales – que soutiennent nombre d’associations et d’organismes publics – et les internationales ?

    Il est essentiel de redynamiser l’intérêt pour l’international car les enjeux sont immenses. En effet, le développement des pays pauvres est susceptible de contribuer à réduire une émigration économique actuellement irrépressible, vu les énormes différences de niveau de vie et de protection sociale entre notre monde et le leur. 

    Aussi, le Fonds de dotation PARTENAIRES SOLIDAIRES finance des actions d’éducation, d’assainissement et de développement pérenne, qui contribuent à former et à retenir dans leur pays des jeunes rendus aptes à s’y intégrer et à s’y assurer un avenir autonome et plus serein.

    Nous continuons d’espérer qu’une prise de conscience s’opère et après 35 ans d’actions sur le terrain, nous restons plus que jamais mobilisés et ne baissons pas les bras.  

    *Notre confrère Solidarités a écrit : « Selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies, pour la première fois depuis 2010, en 2023 les financements humanitaires ont diminué. Il a manqué presque 37 milliards de dollars par rapport aux besoins, à peine 35 % des financements requis ont été reçus. C’est le plus bas ratio par rapport aux besoins jamais enregistré. Cela met en péril la capacité des organisations humanitaires à répondre aux besoins des personnes touchées par les crises. Le manque de ressources en eau, en assainissement et hygiène et en sécurité alimentaire a exposé les populations à un risque accru de maladies et de famine à cause des coupes dans les distributions de rations alimentaires ou d’eau potable. Les crises sous-financées sont plus difficiles à gérer, peuvent entraîner des conséquences plus graves et développer des ‘sur-crises’. Deux personnes dans le besoin sur cinq seraient laissées sans assistance ; c’est le pourcentage le plus bas jamais atteint pour l’aide humanitaire coordonnée par les Nations Unies. »

     

     

      Philanthropes en action #1 : Promouvoir les valeurs du sport auprès des jeunes

      Les philanthropes en action #1

      Promouvoir les valeurs du sport
      auprès des jeunes

      avec Bernard Jambon, président-fondateur
      du fonds de dotation Egal Accès

      A quelques jours de l’ouverture tant attendue des Jeux Olympiques et Paralympiques Paris 2024, nous inaugurons notre série de portraits « Les philanthropes en action » avec Bernard Jambon, président – fondateur du fonds de dotation Egal Accès, membre Un Esprit de Famille, qui promeut notamment les valeurs d’insertion professionnelle, sociale et citoyenne du sport pour les jeunes.
      Parce qu’au-delà du plaisir, de la recherche de performance et de l’émotion procurée par les grandes compétitions internationales, le sport constitue aussi un formidable levier d’impact social.

       

      Quel a été le déclencheur de votre aventure philanthropique ? 

      Le sport a toujours eu pour moi un rôle important et même moteur dans ma vie ; il a fait partie intégrante de mon éducation. Plus spécialement le sport collectif et ses valeurs qui dénotent dans un monde marqué par l’individualisme. Elles ont marqué et influencé toutes les étapes de ma vie d’entrepreneur.

      Plus que jamais, j’estime que l’avenir de nos enfants est une question de valeur(s). La culture des valeurs morales leur permettra de devenir des adultes cohérents. C’est cette réflexion qui m’a décidé, à la vente de mon groupe d’entreprises, à créer un Fonds de Dotation baptisé Egal Accès dédié à l’accès à l’éducation pour tous et à la promotion des valeurs du sport.

      Quels sont les grands axes de votre fonds de dotation ?

      Égal Accès agit pour promouvoir l’égal accès de tous les enfants à l’éducation et à la scolarité par des actions de soutien scolaire et d’insertion au profit de familles défavorisées. Égal Accès a également pour mission la défense des valeurs du sport, outils d’insertion professionnelle, sociale et citoyenne des plus jeunes dans les clubs et dans les écoles.

      Des actions menées à travers des projets éducatifs, en partenariat avec des structures existantes. Avec l’appui de nos outils pédagogiques et de plus de 1200 projets éducatifs mis à disposition des associations dans la Bibliothèque numérique AIDUC, que nous relayons et partageons sur les réseaux sociaux.

      Nous avons aussi notre propre programme de soutien scolaire en distanciel (Clic Class) et en présentiel. Nous travaillons en partenariat avec la Ligue de l’enseignement, le Comité français du fair-play, et la Fondation Lachmann.

      Pourquoi, en tant que philanthrope, avez-vous choisi de lancer le programme Merci le Sport ?  

      J’ai développé mes sociétés d’études dans le domaine médical et de recherche clinique, en choisissant de mettre en pratique dans ma vie professionnelle les valeurs du sport que j’ai pu acquérir et cultiver lors de ma carrière de basketteur de haut niveau en France et en Angleterre. Ces valeurs ont marqué toutes les étapes de mon parcours, de la création de ma 1ère société en 1974 jusqu’à la vente de mon groupe il y a 7 ans.

      A l’initiative d’un Comité d’anciens internationaux qui ont réussi leur vie pro et leur carrière, j’ai constaté que la recherche de la performance et de l’argent éclipse souvent la culture de ces valeurs. Avec parfois un comportement déplacé de parents, de dirigeants, de supporters, qui se traduisent par des actes d’incivilités voire de violences sur les terrains ou de harcèlement sur les réseaux sociaux. Or, la réussite sociale et professionnelle est un enjeu majeur dont le sport peut être un puissant levier.

      Je définis notre programme Merci Le Sport par un credo : pour réussir, nous avons tous besoin de ces valeurs pour s’insérer de manière pérenne dans la société que l’on soit un jeune des quartiers ou un brillant sportif.

      Soutenons et partageons les expériences ! Ce programme intéresse les clubs sportifs, les collèges, les lycées et également les financeurs (fondations, fonds de dotation, entreprises, collectivites locales, organismes de collecte de dons et de crowdfunding).

        Comment définiriez-vous les points clés de Merci le Sport

        « Profitez de l’expérience des uns et des autres pour valoriser, développer et essaimer des projets. »

        Merci le Sport est un programme ambitieux. Il comprend notamment une plateforme numérique, « Merci le Sport », mettant en lumière une quarantaine de projets, dont l’ADN est le développement des valeurs du sport, de l’insertion et de l’inclusion par le sport.

        Les projets sont auparavant validés par un Comité des Valeurs, animé par d’anciens sportifs, souvent internationaux dont Eric Bouvier (volley), Laurent Munier (handball), Muriel Hurtis (athlétisme), Isabelle Fijalkowski (basket) et Jean-Marc Lhermet (rugby).
        Une grille de sélection permet d’évaluer les projets. Des crières qualitatifs précisent les valeurs développées, le potentiel d’évolution, la fiabilité et les capacités d’ouverture du management, l’envergure et le potentiel de développement, l’originalité et la pertinence.

        Au-delà de cette quarantaine de projets, nous mettons à disposition de nos utilisateurs une base de données répertoriant à ce jour 360 projets similaires.

        Merci le Sport comprend également une rubrique actualités, alimentée quotidiennement, et un club de supporters-correspondants, porteurs d’une carte de membre à vie, qui participent concrètement à la promotion de notre plateforme et à sa communication. Ils peuvent télécharger nos différentes ressources sur mercilesport.fr

         

          Quelles sont les prochaines étapes de Merci le Sport

          Nous avons déjà de nombreux contacts avec des projets s’intéressant à l’éducation et l’insertion par le sport dans d’autres pays et nous envisageons de les référencer dans notre base de données.

          Nous travaillons également sur une véritable charte des valeurs qui permettra l’attribution d’un label décerné aux clubs, dans chaque région.

          Nous avons débuté une série de webinars et de forums de discussion toujours menés dans cet objectif de partage de moyens et d’expériences.

          Enfin, l’expertise de notre Comité des valeurs, la création d’un comité de pilotage, la richesse de nos data et notre traitement de l’actualité sportive à travers le prisme des valeurs doivent nous permettre d’atteindre ces objectifs.

          Quelles sont les valeurs que vous partagez tout particulièrement avec Un Esprit de Famille ? 

          Ce qui nous rapproche d’Un Esprit de Famille, c’est d’abord la philanthropie. Notre programme Merci le Sport privilégie de manière désintéressée le partage des expériences, des méthodes et des outils. Unemise en commun de solutions et de mieux se comprendre, sans rechercher des avantages financiers particuliers. Cela nous enrichit mutuellement car nous rencontrons des philanthropes mais aussi des associations ayant une vision proche de la nôtre.

          Par ailleurs, le sport met en jeu de véritables questions éducatives : la place du corps, la santé bien évidemment, l’exigence et le dépassement de soi. Mais aussi l’apprentissage, la collaboration, le travail en groupe et l’encouragement à l’autonomie.

          Merci le Sport partage avec Un Esprit de Famille quelques valeurs sportives clés :  l’esprit d’équipe, l’exemplarité, l’humilité, le respect, la persévérance, la passion, l’intérêt pour la différence, sans oublier le sens de l’engagement. Des valeurs universelles qui guident nos actions.

          Impliquer la famille dans les structures philanthropiques

          Une structure philanthropique familiale peut s’apparenter à une « maison de famille virtuelle » : toutes les générations se rassemblent dans un projet commun. Comment perpétuer ce projet au-delà de la génération fondatrice ? Comment rester unis autour d’un même objectif  malgré l’extrême diversité des personnalités et des parcours ? Quelques retours d’expériences et bonnes pratiques…

          Petit-déjeuner des membres d’Un Esprit de Famille au Philanthro-Lab à Paris, le 21 octobre 2021

          Deux fonds de dotation et deux fondations ont partagé leur expérience.

          Sophie Lacoste, fonds de dotation Porosus 

          « Nous agissons évidemment pour l’objet que nous avons fixé mais aussi pour partager, continuer à vivre, grandir ensemble et échanger. »

          « Ce fonds de dotation est destiné à transmettre les valeurs que nous avons reçues. Dès le départ, nous avons organisé des séminaires avec les enfants. »

          Félicité Hoppenot, fonds de dotation Hoppenot

          « La création de ce fonds de dotation vient de cette idée de renforcer les liens familiaux et continuer à rester une famille unie. »

          « Le fonds de dotation est porté par la génération suivante, qui drive notre stratégie. »

          Cybèle de Brem, fondation Lemarchand 

          « C’était très important que chacun puisse trouver sa place… »

          « Nous avons le souhait d’intégrer la troisième génération, dont le plus âgé a 17 ans. »

          Jacques Vincent, fondation Acteur de mon avenir


          « Ma fille et mon gendre, qui ont soutenu la fondation, sont d’accord pour la reprendre dans quelques années, en étendant l’objet. Mon fils et ma belle-fille ont préféré créer leur propre fonds de dotation pour soutenir la cause de la disponibilité de l’eau. »

          FAQ

          Constitution de la fondation

          • Quelle est la différence entre une association et une fondation ?

          La fondation comme l’association résultent de la volonté de plusieurs personnes d’œuvrer ensemble pour une activité d’intérêt général à but non lucratif. Mais constituer une fondation est plus contraignant car s’y ajoute l’engagement financier irrévocable des créateurs de la fondation : elle nécessite une dotation initiale sous forme de biens, de droits ou de ressources.

          L’association donne un cadre institutionnel à l’action collective et permet de fédérer des personnes autour d’une cause. Les fondations, elles, n’ont pas d’adhérents et n’organisent donc pas d’assemblée générale ; leur gouvernance relève d’un conseil d’administration ou d’un comité, selon leur nature juridique.

          • Qu’appelle-t-on fondation familiale ? 

          La fondation familiale n’a pas de statut juridique spécifique. Elle est créée par une famille ou transmise dans une famille ; ses principaux acteurs sont les membres d’une même famille. Pour créer sa fondation, la famille doit choisir parmi les 3 structures adaptées en fonction de ses objectifs et de son engagement financier : la fondation reconnue d’utilité publique, la fondation abritée ou le fonds de dotation.

          • Quel est l’apport financier minimal pour créer une fondation ?

          Il dépend de la nature de la fondation. Voici les dotations initiales pour les 3 principaux types de fondations :

            • reconnue d’utilité publique (FRUP) : au minimum 1,5 M€, avec la possibilité d’étaler les versements ;
            • sous égide : selon le cahier des charges de la fondation abritante, qui permet généralement à la fondation abritée de choisir entre une dotation ou un financement de flux.
            • d’entreprise : pas de dotation initiale obligatoire mais un financement de flux d’au moins 150 000 € sur 5 ans.
          • Qui peut créer une fondation ?

          Une ou plusieurs personnes physiques et/ou morales (privées ou publiques) peuvent créer une FRUP ou une fondation sous égide.

          Les sociétés civiles et commerciales, EPIC, coopératives institutions de prévoyance et mutuelles peuvent créer des fondations d’entreprise.

          • L’objet d’une fondation est-il libre ?

          Cet objet est nécessairement lié à la réalisation d’une œuvre d’intérêt général, à but non lucratif. Dans ce cadre, l’objet des fondations est très varié : culture, recherche, éducation et famille, protection de l’environnement, social et solidarité, sport, humanitaire…

          • Qui peut m’aider à créer une fondation ?

          Le Centre Français des Fondations propose des conseils et outils : l’une de ses missions est de « mettre à la disposition des fonds et fondations un centre unique de ressources et de formation ».

          Les fondations abritantes (Fondation de France, Institut de France, Fondation Caritas…) proposent aussi des programmes d’accompagnement aux fondateurs.

          • La fiscalité applicable aux fondations est-elle avantageuse ?

          En France, la loi Aillagon de 2003 a institué le régime fiscal le plus favorable au monde pour les donateurs, qui peuvent déduire :

            • 60% des montants dédiés à la fondation de l’impôt sur les sociétés ;
            • 66% des montants de l’impôt sur le revenu ;
            • 75% des montants de l’impôt sur la fortune.
          • La fiscalité est-elle un levier important ?

          Ce n’est sûrement pas le premier levier, la démarche du philanthrope est d’abord désintéressée. Les montants donnés par le philanthrope sont toujours supérieurs à ceux qu’il déduit de ses impôts…

          • Quelle est la différence entre une fondation opérationnelle et une fondation distributive ?

          La fondation opérationnelle met en œuvre ses propres actions, comme une association. La fondation distributive verse des dons financiers à des structures elles-mêmes opérationnelles, sans s’impliquer concrètement dans les projets. Beaucoup de fondations familiales sont distributives. Ces deux modes de fonctionnement peuvent coexister dans une même fondation.

          • Quelle est la différence entre une fondation et un fonds de dotation ?

          Le fonds de dotation bénéficie d’un processus de création plus simple que la fondation : le simple dépôt de ses statuts en préfecture suffit.

          Le fonds de dotation jouit d’une personnalité morale propre, contrairement à une fondation sous égide, et il est géré par un conseil d’administration.

          Des « dotations en capital » sont nécessaires pour créer un fonds de dotation, sans montant minimum, apportées par les fondateurs ou des tiers. Elles peuvent être consommées si les statuts le prévoient. Les revenus de ce patrimoine sont utilisés soit directement pour réaliser une œuvre d’intérêt général (fonds opérationnel), soit redistribués à une autre personne morale à but non lucratif pour qu’elle accomplisse sa mission d’intérêt général (fonds relais).

          Le fonds dispose d’une grande souplesse dans la gestion de la dotation, qui peut être évolutive et consomptible.

          • Qu’est ce qu’une donation temporaire d’usufruit ?

          La donation temporaire d’usufruit permet de transférer les revenus générés par un capital à une fondation, tout en bénéficiant d’un avantage fiscal important. La donation dure 3 ans au minimum. Le donateur a la garantie de pouvoir récupérer la pleine propriété de son bien à l’échéance convenue, sans droits à payer.

          • Est-il exact que la part réservataire limite le montant que l’on peut donner ?

          La « réserve » ou « part réservataire » est la part minimale d’héritage à laquelle ont droit les héritiers. Oui, cette part réservataire limite le montant à donner : la réserve attribuée aux enfants est égale à la moitié des biens quand on a un enfant, les 2/3 des biens avec deux enfants, les 3/4 des biens avec trois enfants ou plus.

          Depuis le 1er janvier 2007, un héritier peut renoncer par avance et par acte notarié à tout ou partie de ses droits réservataires.

          • Quels sont les critères de choix entre créer sa propre fondation ou faire un don ?

          Le philanthrope qui crée sa fondation souhaite organiser son don. L’outil permet de se poser les bonnes questions : dans quels domaines ai-je envie d’intervenir, pour quels résultats, avec quels membres de ma famille… ? Le don reste spontané et ponctuel, il ne permet pas d’organiser et pérenniser la philanthropie.

          • Quel est le rôle d’Un Esprit de Famille par rapport au Centre Français des Fonds et Fondations (CFF) ?

          UEDF se donne pour mission la promotion de la philanthropie familiale à travers la force de l’exemple, en donnant de la visibilité aux projets des fondations membres. Des rencontres permettent de partager et mutualiser les pratiques et compétences entre les membres.

          • Comment choisir sa fondation abritante ?

          En fonction de l’objet de la fondation abritée et du cahier des charges de la fondation abritante : correspond-il aux besoins et mission de la fondation abritée ? Quelles sont les affinités entre fondations abritante et abritée ? Quels sont les frais de gestion de demandés ?

          Certaines fondations abritantes sont généralistes : Fondation de France, Institut de France… D’autres sont plus spécifiques : les Apprentis d’Auteuil par exemple s’adressent à la jeunesse.

          Les fondations AnBer et Hippocrène, membres d’Un Esprit de Famille, sont des fondations abritantes non généralistes : AnBer se focalise sur le soutien à la famille, Hippocrène sur la cohésion des jeunes Européens.

          Vie de la fondation

          • Faut-il apporter des fonds tous les ans ou seulement à la création ?

          Il faut distinguer fondations de patrimoine et de flux :

            • la fondation de patrimoine s’appuie sur des ressources générées par un patrimoine dont elle est détentrice de façon irrévocable : par exemple une fondation qui tire ses ressources des placements d’une dotation initiale reçue au moment de sa création.
            • la fondation de flux s’appuie sur l’affectation irrévocable de ressources générées par un capital qui ne lui appartient pas : l’actif qui produit les ressources/revenus est externe au fonds ou à la fondation. Ces fondations fonctionnent grâce à des versements réguliers effectués par le fondateur.
          • Comment les fondations trouvent-elles des projets à soutenir ?

          Les projets viennent aux fondations par leurs sites Internet, par des réseaux comme le Centre Français des Fondations ou l’ADMICAL, par des réseaux plus spécifiques à leur objet social (culture, éducation, santé…) ou par des recommandations d’autres philanthropes.

          • Qu’est-ce que la venture philanthropy ?

          La venture philanthropy apporte non seulement de l’argent mais aussi des conseils sur le business plan, la stratégie, l’optimisation des actions soutenues et la mesure de leur impact : il s’agit d’importer les méthodes de gestion des entreprises dans le milieu associatif pour le rendre plus efficace.

          • Comment organiser la gouvernance d’une fondation ?

          La fondation familiale est souvent vécue comme un catalyseur des valeurs familiales. Elle doit être un lieu de discussion et de réunion, une sorte de « maison de famille » immatérielle. La gouvernance doit être éclairée : elle est en général assurée par des membres de la famille fondatrice qui s’adjoignent des experts externes.

          • Quels sont les critères de choix des membres du conseil d’administration ?
            • Les FRUP ont un conseil d’administration ou conseil de surveillance/directoire (9 à 15 membres) avec 3 collèges obligatoires : Fondateurs, Personnalités qualifiées extérieures, Membres de droit représentant l’Etat.
            • Les fondations sous égide : pas de conseil d’administration mais un conseil ou comité, selon le cahier des charges de la fondation abritante.
            • Les fondations d’entreprise : conseil d’administration avec collèges obligatoires : entreprise fondatrice et représentants du personnel (2/3 au plus) personnalités qualifiées extérieures (1/3 au moins).
          • Les fonds de dotation sont dirigés par un conseil d’administration composé d’au moins trois personnes librement choisies par le fondateur.
          • Peut-on augmenter le capital d’une fondation ?

          Oui, pour avoir un impact plus significatif.

          • Peut-on transmettre une fondation ?

          Oui mais pendant la transmission, l’objet de la fondation peut évoluer : les héritiers ont de nouvelles priorités, de nouvelles affinités. Ils peuvent être aussi dispersés géographiquement, ce qui ne facilite pas la transmission. Les fondations sous égide doivent obtenir l’accord de la fondation abritante sur le nouvel objet lors de la transmission.

          • Peut-on fermer une fondation ?

          Oui. La fondation peut évoluer mais aussi fermer.

            • La dotation d’une fondation reconnue d’utilité publique peut être consomptible : dans ce cas, la fondation est à durée limitée. Dans les autres cas, les statuts ne peuvent être modifiés pour dissolution qu’après deux délibérations du conseil d’administration. Une seule délibération suffit lorsque la modification a été décidée à l’unanimité des membres en exercice. Toute modification des statuts doit être adressée au ministère de l’Intérieur.
            • Une fondation d’entreprise est créée pour au moins 5 ans, reconductibles. Elle est dissoute soit par l’arrivée du terme du Programme d’action Pluriannuel (PAP) ; soit à l’amiable, par le retrait de l’ensemble des fondateurs, sous réserve qu’ils aient payé l’intégralité des sommes qu’ils se sont engagés à verser ; soit par retrait de l’autorisation.
            • La fondation abritée est celle qui offre le plus de liberté pour créer une fondation à durée limitée.
            • Le fonds de dotation est dissout à l’arrivée du terme statutaire, à défaut de prorogation.

          Pour toute question complémentaire, contactez mh.mudes@unespritdefamille.org 

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