Les actualités de Décembre 2024

Les actualités d'Un Esprit de Famille

    EVENEMENTS A VENIR RESERVES A NOS MEMBRES

    A Nantes, mardi 14 janvier 2025
    Demi-journée de réflexion et de travail autour de 2 ateliers

      • Atelier « La gouvernance : choix partagé et nouveaux modèles ». Exemple avec la gouvernance circulaire »
      • Atelier « Pourquoi et comment témoigner en mots et en actes pour embarquer son entourage ? »

      A Paris, jeudi 30 janvier 2025 
      Comment le digital peut-il démultiplier l’impact des projets que vous soutenez ?
      Event en partenariat avec l’association Share It

        RETOUR SUR NOS EVENEMENTS PASSES

        Petit-déjeuner des Cercles sur le thème « Culture et handicap : changer de regard, passer à l’action ».
        Un joli moment d’échanges le 12 décembre dernier grâce à nos formidables intervenants d’Impact Film, et aux témoignages des Cercles Culture et Handicap.

        NOUVEAUX MEMBRES

        Bienvenue à 

        • Sylvain Gauthier dont le fonds Pour un Monde Nouveau encourage des initiatives novatrices pour un avenir respectueux des hommes et de la planète, dans les domaines du logement, de l’alimentation et du numérique.
        • Denis Leroy et sa famille qui ont créé un fonds hébergé par la Banque Transatlantique consacré à l’éducation et à la préservation du patrimoine en France.

        NOS CERCLES & GROUPES DE REFLEXION

        • Le Cercle Citoyenneté travaille sur des problématiques en lien avec le vivre-ensemble.
        • Le Cercle Culture co-finance un projet autour de la culture et du handicap à travers 6 structures philanthropiques et en partenariat avec le Théâtre National de Bretagne.
        • Le Cercle Environnement est co-animé par le fonds Yes Futur et le fonds Astrolabe.
        • Le Cercle Handicap est co-animé par HappyCap foundation et Ahadi Foundation. 
        • Le Cercle Insertion est co-animé par la fondation Acome et la fondation Cassiopée. Il a pour but d’échanger et de soutenir des associations en France dans le domaine de l’insertion et de la réinsertion par le biais de la formation et l’accompagnement de publics défavorisés ou éloignés de l’emploi.
        • Le Cercle Vulnérabilité approfondit chaque trimestre un sujet.
        • Le Cercle Weber soutient collectivement des associations dans le domaine de l’éducation.
        • Le Groupe New Gen réunit la nouvelle génération de philanthropes entre 25 et 40 ans dont les perceptions et les formes d’engagement peuvent différer de celles de leurs aînés.

            Les actualités des membres d'Un Esprit de Famille

            • Découvrez le #4 de notre série « Les philanthropes en action » avec Mariane Gay-Wibaux, présidente exécutive de la fondation Cassiopée dont l’engagement familial vise à redonner dignité et confiance par l’insertion.
            • Ahadi Foundation vient d’organiser le premier séminaire en présentiel de son programme AHADI Leadership France à destination d’une communauté de femmes unies par bien plus que le handicap.
            • Henri-Pierre Dewulf, président du fonds de dotation J’M, lance la Fondation Entrepreneurs en Action pour une Planète Solidaire sous l’égide de FACE.
            • Jean-Philippe Courtois, président de Live for Good, en partenariat avec Daphni, HEC Paris et Les Déterminés, vient de lancer Time4, un fonds qui soutient les projets dans les quartiers prioritaires et les zones rurales, pour plus de mixité dans les start-up de la French Tech.
            Les actualités de l'écosystème

             France Générosité vient de publier la 3ème édition de Panorama national des générosités. Bonne nouvelle : les français sont de plus en plus généreux avec 9,2 milliards d’euros de dons en 2022, soit une hausse de 8%. 
            Pour en savoir plus et connaitre les résultats.

             Etude organisée par un collectif réunissant des fondations et le CFF. Pour répondre au questionnaire (avant le 23 décembre).

            Lire Ecouter Voir

            Podcast du Think Tank de la philanthropie : Cédric Sellin a travaillé à la Silicon Valley puis à Londres, avant de revenir en France où il investit dans des start-up tech à impact en tant que business angel. Il aide aussi les associations à utiliser la tech pour avoir plus d’impact social.

            Podcast de la Chaire Philanthropie ESSEC : les fêtes de fin d’année sont synonymes de générosité, mais toutes les causes ne vont pas en profiter de manière égale. Quelles sont les « causes impopulaires » et comment les organisations qui les soutiennent parviennent-elles à lever des fonds ? 

            Philanthropes en action #5 : Aider les jeunes issus de l’Aide Sociale à l’Enfance à s’émanciper

             Philanthropes en action #5

            Aider les jeunes issus de l’Aide Sociale à l’Enfance à s’émanciper

            avec Aurélie Defrance, présidente de la fondation 16h24

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            L’Aide Sociale à l’Enfance (ASE) est un service placé sous l’autorité les départements. Elle a pour mission d’apporter un soutien matériel, éducatif et psychologique aux mineurs en situation de danger.

            En France, environ 370 000 jeunes sont ainsi confiés à l’Aide Sociale à l’Enfance. Parmi eux, 170 000 se retrouvent placés en maisons à caractère social, foyers ou familles d’accueil. Séparés de leur famille, souvent ballotés dans plusieurs lieux de placement, ces enfants débutent leur existence avec beaucoup de difficultés. Entre 18 et 21 ans, une majorité ne bénéficie plus de la protection des institutions. Sans argent, sans logement, sans réseau, souvent sans projet clair, un certain nombre tombe ainsi dans la précarité et s’expose à de nombreux risques.

            Créée en 2021, la fondation 16H24 sous l’égide de la Fondation Caritas est née de la volonté de se mobiliser pour ces jeunes, afin qu’ils aient l’opportunité de se construire un destin plus serein.

            Entretien avec Aurélie Defrance, présidente fondatrice de 16h24.

             

            Qu’est-ce qui vous amenée à vous engager dans la philanthropie ?

              Mes parents m’ont sensibilisée dès l’enfance au fait de donner de manière désintéressée. Pendant mon parcours professionnel, j’ai initié une action de mécénat d’entreprise qui m’a apporté une première expérience d’aide à des associations de terrain. L’association soutenue permettait à des femmes SDF d’Ile de France d’accéder à des soins gynécologiques.

              La vente de l’entreprise familiale dont j’étais actionnaire m’a permis d’aller plus loin en créant un projet philanthropique porté par une fondation.

              Pourquoi avoir choisi l’Aide Sociale à l’Enfance comme axe de votre fondation ? 

              Un foyer de l’Aide Sociale à l’Enfance était rattaché à l’école où mes enfants étaient scolarisés.

              J’ai été touchée par ces enfants qui arrivaient en groupe à l’école avec des éducateurs affectueux mais ne pouvant apporter le même niveau d’attention et de disponibilité que les parents présents. Au fil du temps, j’ai pu constater que nombre d’entre eux avaient une scolarité compliquée du fait de leur situation.

              J’ai alors été plus attentive aux prises de parole et articles à leur sujet.
              Une statistique en particulier a été beaucoup relayée en 2020 :

              25% des personnes SDF en France ont été prises en charge par l’ASE enfants, 36% si l’on considère la seule tranche des moins de 30 ans.

              Je suis sensible à la question de l’injustice du « 1er jour », celle qui ne donne pas les mêmes conditions de départ dans la vie. Ces enfants démarrent leur existence avec plus de difficultés et leur situation est moins connue, moins soutenue.

              C’est pour cette raison que j’ai décidé de les soutenir.

               

              Que signifie le nom 16h24 ?

              Les enfants confiés à l’Aide Sociale à l’Enfance sont pris en charge par les Départements jusqu’à leurs 18 ans. S’ils ont un projet d’études ou un projet professionnel précis, ils peuvent bénéficier d’un Contrat Jeune Majeur renouvelable sous conditions jusqu’à leurs 21 ans.

              La majorité se retrouve néanmoins forcée de prendre son autonomie à 18/19 ans alors qu’en moyenne les jeunes français quittent le foyer parental à 24 ans. Sans famille ou réseau sur qui compter, sans diplôme pour 70% d’entre eux, sans ressources, ils tombent plus facilement dans la précarité, les addictions, la radicalisation, la prostitution ou la délinquance.

              Le passage à la majorité fait donc office de couperet, auquel les éducateurs et éducatrices les sensibilisent tôt, en les incitant à suivre des formations courtes et en leur apprenant à être autonome pour les tâches du quotidien.

              Dès 16 ans la question de l’émancipation est source d’angoisse pour ces jeunes.

              J’ai donc choisi de consacrer mon aide à la tranche d’âge 16-24 ans, période critique du passage à l’âge adulte. 16H24 évoque ce moment clé et l’urgence d’agir pour eux.

              Pourquoi avez-vous décidé de financer des actions de plaidoyer ?

                Comme le dit très justement Lyes Louffok (ancien enfant placé et « activiste » pour cette cause), « les enfants placés sont invisibles, ils n’ont pas de parents, pas de lobby, pas d’avocat, personne pour porter leur voix ». Ils sont également trop peu nombreux à voter pour intéresser les politiques.

                Soutenir le lobbying d’anciens enfants placés (via Repairs ou via Les oubliés de la République) c’est :

                • Permettre une prise de parole libre et forte alors que les plaidoyers dans ce domaine sont majoritairement portés par des structures dépendantes des fonds publics ;
                • Reconnaitre et prendre en compte leurs avis d’experts pour faire évoluer l’Aide Sociale à l’Enfance ;
                • Leur donner l’opportunité de se retrouver dans un collectif où chacun se comprend et se met en action.

                 

                Sensibiliser l’opinion et les pouvoirs publics sur la situation des jeunes confiés à l’ASE peut pousser nos élus et les acteurs du secteur à agir plus rapidement pour mieux accompagner ces enfants.

                16h24 a également une mission d’acompagnement. Que faites-vous précisément ?

                Avec l’octroi de bourses, 16h24 apporte des aides concrètes et immédiates à des jeunes connaissant ou ayant connu le placement. Ces bourses couvrent des besoins qui ne sont pas pris en charge par l’Aide Sociale à l’Enfance et les aides publiques.

                Leur couverture est vaste : aide financière pour l’octroi du permis, d’ordinateur ou de matériel professionnel, de frais de scolarité, de soutien scolaire… 

                Notre objectif est de débloquer des situations qui rendent plus difficile le parcours souhaité ou plus largement l’émancipation du jeune.

                En quoi l’appartenance à Un Esprit de Famille vous a-t-elle permis de renforcer vos actions ?

                  En rejoignant Un Esprit de Famille, j’ai pu rencontrer d’autres fondations souhaitant aider les jeunes de l’Aide Sociale à l’Enfance. Grâce à elles, j’ai enrichi mes réflexions, identifié de nouveaux projets à financer et recueilli des avis sur des associations. Cela m’a également donné l’opportunité de co-financer avec 2 autres fondations un programme de bourses.

                  Un Esprit de Famille m’apporte ce qu’il me manquait : un partage d’expériences et la possibilité de m’associer sur des projets de financement.

                  Les actualités de Novembre 2024

                  Les actualités d'Un Esprit de Famille

                    EVENEMENTS A VENIR RESERVES A NOS MEMBRES

                    A Paris, jeudi 12 décembre
                    Petit déjeuner des Cercles
                    Culture, diversité et handicap. Changer de regard. Passer à l’action.

                    • Le pouvoir des images : Olivier Saby, Magistrat, haut fonctionnaire, cofondateur d’ImpactFilm et Walé Gbadamosi-Oyekanmi, entrepreneur, investisseur, philanthrope
                    • La culture, levier de changement de perception : Sophie Lacoste, fonds Porosus et Bernard Le Masson, fonds Haplotès, membres du Cercle Culture, Olivier Couder, Théâtre Cristal
                    • De l’évolution du regard au passage à l’action : Deza Nguembock, Ahadi Foundation et Béatrice Dellenbach, Happy Cap Foundation, membres du Cercle Handicap 
                      Modération par Véronique Fima, Un Esprit de Famille

                    A Couëron, mardi 14 janvier 2025 
                    Demi-journée de réflexion et de travail autour de 2 ateliers

                    • Atelier « La gouvernance : choix du mode de gouvernance et nouveaux modèles, notamment la gouvernance circulaire »
                    • Atelier « Comment témoigner pour embarquer notre entourage à se lancer en philanthropie ? »

                    A Paris, jeudi 30 janvier 2025 
                    Comment le digital peut-il démultiplier l’impact des projets que vous soutenez ?
                    Event en partenariat avec l’association Share It

                      RETOUR SUR NOS EVENEMENTS PASSES

                      Vous n’avez pas pu assister à notre soirée du 16 septembre sur l’impact social du sport ? 
                      Retrouvez la vidéo des échanges et de la table ronde. 

                      NOS CERCLES & GROUPES DE REFLEXION

                      • Le Cercle Insertion est co-animé par la fondation Acome et la fondation Cassiopée. Il a pour but d’échanger et de soutenir des associations en France dans le domaine de l’insertion et de la réinsertion par le biais de la formation et l’accompagnement de publics défavorisés ou éloignés de l’emploi.
                      • Le Cercle Handicap est co-animé par HappyCap foundation et Ahadi Foundation. 
                      • Le Cercle Environnement est co-animé par le fonds Yes Futur et le fonds Astrolabe.
                      • Le Cercle Weber soutient collectivement des associations dans le domaine de l’éducation.
                      • Le Cercle Culture co-finance un projet autour de la culture et du handicap à travers 6 structures philanthropiques et en partenariat avec le Théâtre National de Bretagne.
                      • Le Cercle Vulnérabilité approfondit chaque trimestre un sujet.
                      • Le Cercle Citoyenneté travaille sur des problématiques en lien avec le vivre-ensemble.
                      • Le Groupe New Gen réunit la nouvelle génération de philanthropes entre 25 et 40 ans dont les perceptions et les formes d’engagement peuvent différer de celles de leurs aînés.

                      NOUVEAUX MEMBRES

                      Bienvenue à ;

                      • Yann et Marie-France Rolland qui ont créé le fonds de dotation familial SUPERBLOOM dont les deux axes d’action sont l’éducation alternative et les femmes en précarité. 
                      • Amaury Coisne et Cécile Hartig co-administrateurs du FDD Martine Coisne Vercken tourné vers les femmes et la culture. 
                      • Le fonds Marguerite-Marie Delacroix, dont la mission est de contribuer au développement positif de la personne en situation de handicap en initiant et soutenant des projets de recherche scientifique et des actions de terrain.

                        Les actualités des membres d'Un Esprit de Famille

                        • A la rencontre de philanthropes…
                          Quelles sont les causes que vous soutenez ?
                          Qu’est-ce qui vous rend heureux en tant que philanthrope ?
                          Pourquoi Un Esprit de Famille ?

                          3 questions auxquelles ont répondu 6 membres fondateurs que vous découvrirez dans cette vidéo
                        • Découvrez le #3 de notre série « Les philanthropes en action » avec Philippe Le Squéren, fondateur du fonds KILEMA, nous y parle d’un objectif qui lui tient particulièrement à coeur et qui guide ses projets philanthropiques : Un Monde plus inclusif grâce à la culture et la lecture
                        • La fondation IMPALA AVENIR a ouvert une nouvelle Maison des Marraines à Marseille le 22 novembre dernier.
                        • Le fonds de dotation HORIZON(S) vient de publier deux appels à projets destinés à soutenir des initiatives ayant un impact direct sur :
                          1. L’égalité des chances pour les filles et les femmes dans l’éducation et la vie professionnelle.  
                          2. Le soutien et l’accompagnement des familles dont un enfant est touché par des troubles neuro-développementaux.
                          En savoir plus
                        • La fondation AMIPI a inauguré le 21 novembre une nouvelle « usine apprenante inclusive » à Cholet » et a donné une conférence sur le travail qui guérit jeudi 28 novembre à Colombes (92). 
                        • L’Association PARTENAIRES, soutenue par le fonds de dotation Partenaires Solidaires, aura un stand au Marché des Créateurs organisé par le Lions Club du 6 au 8 décembre, à la Halle des Blancs Manteaux, Paris 4è.
                        Les actualités de l'écosystème

                         Séminaire des correspondants mécénats organisé par le ministère de la Culture et le Conseil supérieur du notariat : le 18 novembre, Un Esprit de Famille a été invité à la table ronde  « Transmettre son patrimoine à un véhicule philanthropique. En savoir plus.

                        Lire Ecouter Voir

                        • Démocratie : pourquoi et comment s’engager en tant que philanthrope ? Avec Daniel Sachs, cofondateur de Multitudes Foundation. Lire l’article. 
                        • L’entrepreneuriat est-il un vecteur d’égalité des chances ? Une étude de l’institut Maria Nowak publiée en octobre 2024. 
                        • Les limites du reporting externe dans le secteur à but non lucratif : un podcast de la Chaire Philanthropique de l’ESSEC.

                        Philanthropes en action #4 : Redonner dignité et confiance par l’insertion.

                         Les philanthropes en action #4

                        Redonner dignité et confiance par l’insertion

                        avec Mariane Gay-Wibaux, présidente exécutive de la Fondation Cassiopée

                        Mariane Gay-Wibaux est membre fondateur de la Fondation Cassiopée (FRUP) depuis sa création en 2011. Soucieuse de préserver l’héritage familial, elle est convaincue de la nécessité d’agir pour la dignité humaine. Après plus de 20 ans dans le marketing digital, elle choisit en mai 2023 de s’investir dans la présidence de la fondation familiale.
                        Elle est particulièrement animée par la mise en place de synergies entre fondations et associations afin de faire rayonner leurs actions et de soutenir la mise en place de programmes novateurs en faveur de l’insertion.

                        Quelles sont les raisons de votre engagement philanthropique familial ?

                        Notre engagement philanthropique est né de la confrontation directe à l’extrême pauvreté lors de voyages à l’étranger et de missions humanitaires menées par les membres fondateurs. Nous avons été profondément marqués par le fait que cette pauvreté entraînait aussi un isolement social profond, affectant la dignité même des personnes.

                        Notre famille, historiquement engagée dans l’entrepreneuriat et dans le monde associatif, a conduit mes parents, Étienne et Sylvie, à créer une fondation visant à soutenir l’entrepreneuriat solidaire et à permettre plus de générosité et de lien social. Les mots « travail » et « talent » ont toujours été au cœur de nos valeurs familiales. La dignité, selon nous, s’exprime par les actions, la prise de conscience de sa valeur et de ses talents mis en œuvre à travers un emploi, la prise de responsabilité, et l’insertion dans une communauté.

                        Les étoiles font aussi partie de notre histoire et la tradition de les observer ensemble : le nom de Cassiopée nous est donc venu très vite. Tiré de la constellation en forme de W, ce nom symbolise pour nous la force des actions collectives et leur capacité à fixer des caps.

                        En tant que membre de la deuxième génération de fondateurs, j’ai la conviction qu’échanger, mailler et tisser des liens de proximité et de confiance est un moyen indispensable pour appuyer nos actions et avoir plus d’impact. Je suis aussi animée par la volonté d’impliquer nos enfants dans des projets concrets, proches de leurs réalités et de leurs valeurs car je pense que c’est un excellent moyen de leur donner le goût du don et du service.

                        J’aime d’ailleurs énormément le mot « don » car il exprime à la fois le fait de donner et induit aussi un talent que nous avons, avec cette question associée :

                        Comment mettre nos talents au service du don ?

                        Quels sont les mots clés qui représentent le mieux vos actions ? 

                        #Dignité 

                        Toute personne est unique. Elle doit être reconnue dans toute sa dignité et respectée dans son humanité, quelle que soit sa situation personnelle ou professionnelle, son groupe d’appartenance ou sa culture

                        #Responsabilité 

                        Nous cherchons à rendre les bénéficiaires de nos actions responsables de leur avenir. Ce passage à la prise de responsabilité est important pour l’accès à l’autonomie et pour une insertion durable.

                        #Autonomie 

                        Nous souhaitons permettre à chaque individu de devenir acteur de son propre développement et de son projet de vie.

                        #Innovation 

                        L’innovation n’est pas une fin en soi, mais elle permet aux associations d’expérimenter et valider de nouvelles approches. La fondation Cassiopée s’attache à soutenir des projets lors du démarrage.

                        #Durée 

                        Notre soutien s’inscrit dans la durée. Nous croyons qu’un changement humain et sociétal réel et durable nécessite un engagement à long terme de toutes les parties prenantes.

                        #Subsidiarité 

                        Laisser les personnes qui sont sur place et les plus expertes agir favorise le développement local, en donnant aux acteurs sur le terrain les moyens de prendre en main la pérennité de leurs actions.

                        #Communauté 

                        C’est le mot transverse de l’ensemble de nos projets, pour que chaque individu ne soit pas isolé, se sente inséré à une communauté et plus largement à une société.

                        #Essaimage 

                        Nous soutenons la duplication de modèles de projets réussis dans d’autres lieux ou contextes. Cette démarche permet de multiplier l’impact des initiatives qui ont fait leurs preuves, tout en s’adaptant aux spécificités locales.

                         

                        Vos projets coups de cœur

                        Nous avons commencé avec l’association Inter Aide à Madagasar et en Éthiopie autour de la thématique de l’accès à la dignité avec des actions de micro-crédit, puis d’appui aux familles. Nous avons été marqués par la dynamique incroyable des projets développant la confiance en soi et l’autonomie des populations. Ces premiers projets menés nous ont aussi permis de constater que la thématique de l’insertion nous permettait de réunir un certain nombre de mots clés qui fédèrent notre famille.

                        En France

                        Nous soutenons maintenant depuis 8 ans la Bouquinerie du Sart située à Villeneuve d’Ascq près de Lille. La bouquinerie est un atelier chantier d’insertion qui propose un service de récupération de livres, cd, vêtements puis de revente. Ce service permet ensuite de proposer un emploi (en logistique, collecte ou préparation de commandes) aux personnes sans logement, puis de les accompagner vers une solution de logement autonome.

                        Nous avons financé un certain nombre d’étapes :
                        – premières box de récupération de livres, participation à l’ouverture d’une nouvelle bouquinerie à Roncq,
                        – création d’une boutique à Amiens et, plus récemment, d’un nouvel espace à Cormontaigne, à Lille.
                        L’essaimage n’a pas fonctionné sur le deuxième lieu mais cette expérience leur a permis de mieux comprendre leur modèle et les écueils à éviter pour transformer l’essai par la suite.
                        La Bouquinerie incarne parfaitement les valeurs de la philanthropie familiale que nous promouvons : autonomie, agilité, innovation, responsabilité, durée et essaimage

                        A l’étranger

                        De la même manière, nous soutenons depuis plus de 10 ans l’association Essor, qui développe des programmes d’éducation et d’insertion au Brésil et au Mozambique notamment.

                        Essor a conçu un programme de formation humaine et technique en collaboration avec des associations locales partenaires. Ce programme permet d’identifier des filières porteuses, d’orienter les jeunes, de les former, puis de les accompagner vers l’emploi ou l’entrepreneuriat.

                        La Fondation Cassiopée a soutenu Essor notamment lors des phases de création, d’ajustement et de mise en place de ces formations. Aujourd’hui, ces programmes ont prouvé leur efficacité, et sont maintenant directement intégrés dans certaines écoles publiques au Brésil créant ainsi des passerelles entre l’éducation formelle et non formelle.

                        Essor correspond parfaitement aux valeurs de notre fondation, notamment en matière d’innovation, de responsabilité, d’autonomie, de communauté et de subsidiarité.

                         

                        Pourquoi avoir choisi la structure d’une FRUP non abritante ?

                        Lorsque nous avons réfléchi à la structure la plus adaptée pour notre fondation, nous avons opté pour la Fondation Reconnue d’Utilité Publique (FRUP) pour plusieurs raisons.

                        Irrévocabilité, autonomie et liberté

                        Tout d’abord, le caractère irrévocable d’une FRUP a été un facteur clé pour les fondateurs.

                        D’autre part, le statut de la la FRUP nous confère une grande autonomie et la liberté dans le choix des projets que nous souhaitons accompagner et soutenir (en accord avec notre objet).

                        Impact et bénévolat

                        Enfin notre capacité à avoir de l’impact non seulement sur la collecte de dons mais également sur la possibilité d’échanger et collaborer directement avec des institutions publiques, comme la préfecture ou les ministères. Cela nous permet de mieux comprendre leurs priorités et parfois d’adapter notre action en fonction des enjeux sociétaux actuels.

                        Nous avons aussi pris la décision du bénévolat pour minimiser les coûts d’administration et de gestion de la fondation. C’est pourquoi nous n’abritons pas d’autres structures, afin que la majorité des dons familiaux ou externes soit reversée aux associations.

                         

                        Pourquoi avez-vous eu envie de créer le Cercle Insertion professionnelle Un Esprit de Famille ?

                        Un Esprit De Famille nous permet aujourd’hui de de disposer d’outils, de rencontrer, et de partager avec nos pairs autour d’un certain nombre de sujets clés et cela de manière très simple et transparente.

                        La majorité des projets que nous soutenons en France sont axés autour de l’insertion ; il m’a semblé essentiel de pouvoir dialoguer autour de cette thématique qui n’était pas encore couverte par un cercle.

                        Le Cercle Insertion Un Esprit de Famille, coanimé par Carole Pecoux de la Fondation Acome, existe depuis maintenant un an.

                        Son objectif : échanger et soutenir des associations françaises dans le domaine de l’insertion et de la réinsertion, via la formation et l’accompagnement des publics défavorisés ou éloignés de l’emploi.

                        Le cercle est composé de fonds de dotation et de fondations de tailles variées, issus de différents horizons. Cette diversité de profils nous permet d’avoir des échanges très riches
                        Ce cercle représente aussi une formidable opportunité de « faire ensemble » avec un objectif de co-financement. En effet, ce dernier constitue un excellent levier pour découvrir de nouvelles associations, s’ouvrir à des problématiques diverses – et parfois complexes – invitant au dialogue et à une décision éclairée.

                         

                        En conclusion, redonner dignité et confiance par l’insertion professionnelle est un enjeu majeur pour favoriser l’inclusion sociale et le développement individuel. L’accès à un emploi stable permet aux personnes en situation de précarité de retrouver un sentiment d’utilité, de renforcer leur autonomie et de regagner confiance en elles-mêmes.
                        Ainsi, il est essentiel que les acteurs publics et privés, dont les philanthropes, continuent de s’engager pour créer des parcours d’insertion adaptés, qui répondent aux besoins spécifiques de chacun et leur permettent de vivre dignement.

                        Démocratie : pourquoi et comment s’engager en tant que philanthrope ?

                        Avec Daniel Sachs, cofondateur de Multitudes Foundation

                         

                        Introduction : Les enjeux de la démocratie aujourd’hui

                        Un Esprit de Famille a invité Daniel Sachs le 14 octobre 2024 afin d’échanger avec ses membres sur ce sujet essentiel qu’est la démocratie. L’occasion de rappeler les enjeux et risques auxquels nous sommes de plus en plus confrontés.

                        En effet, bien que perçue comme acquise dans nos sociétés, la démocratie reste fragile. Face aux crises économiques, environnementales, et politiques, elle est constamment mise à l’épreuve. La montée des régimes autoritaires, la désinformation, et la polarisation menacent son fonctionnement dans de nombreux pays. pour relever ces défis, l’engagement citoyen et la revitalisation des institutions démocratiques sont plus que jamais nécessaires.

                        Ce contexte a poussé de nombreux philanthropes, comme Daniel Sachs, à s’engager activement pour soutenir et renforcer la démocratie. Aussi, à travers la Multitudes Foundation, cofondée par Daniel Sachs, des initiatives innovantes sont mises en place pour aider les personnes les plus éloignées de la politique à s’y engager

                        Un engagement en faveur de l’inclusion et de la diversité

                        Daniel Sachs, à travers son parcours, témoigne de l’importance de l’inclusion dans son engagement philanthropique. Très tôt dans sa vie, il a été sensibilisé aux effets de l’exclusion, ayant été lui-même victime de harcèlement scolaire. Cet événement personnel l’a rendu particulièrement sensible aux enjeux d’inclusion et de diversité, des thèmes récurrents dans son action philanthropique.

                        Ce n’est donc pas un hasard si Daniel Sachs considère l’inclusion dans un cadre plus large, celui d’une société diversifiée et respectueuse des droits de tous. Son engagement passe par des programmes visant à lutter contre les discriminations et à renforcer les voix sous-représentées dans les débats politiques, tant au niveau local qu’international.

                        Les défis de la démocratie en Europe et au-delà

                        L’Europe a toujours été un bastion de la démocratie, mais elle n’est pas exempte de défis. La montée des partis populistes, l’affaiblissement de la confiance dans les institutions et la désinformation menacent le fonctionnement des démocraties libérales. En réponse à ces enjeux, plusieurs initiatives philanthropiques ont vu le jour.

                        Ainsi, en Suède, pays d’origine de Daniel Sachs, des actions ont été entreprises pour encourager l’engagement citoyen des jeunes. Daniel Sachs a identifié ce problème il y a plus de dix ans et a fondé des programmes pour encourager les jeunes à s’engager dans le processus démocratique. Une initiative phare soutenue est celle de la formation de jeunes leaders, indépendamment de leur affiliation politique, pour qu’ils puissent participer aux processus décisionnels et influencer les politiques publiques de manière constructive.

                        Dans des régions plus répressives, les ONG et les organisations de la société civile font face à de lourdes restrictions. Face à ces contextes difficiles, les philanthropes doivent faire preuve de courage et de créativité pour soutenir les défenseurs des droits humains et promouvoir des réformes démocratiques.

                        Pourquoi les philanthropes doivent-ils soutenir la démocratie ?

                        Daniel Sachs souligne que le rôle des philanthropes va bien au-delà de la charité ou du soutien à des causes sociales. Selon lui, un enjeu central est de maintenir et de renforcer les institutions démocratiques. Son engagement philanthropique est né de son observation d’une « déconnexion » croissante entre les jeunes et les institutions politiques, malgré leur engagement social sur des questions telles que l’inclusion et le développement durable. Cette observation, faite il y a quinze ans, a révélé une crise existentielle pour la démocratie.

                        La société civile, aussi forte soit-elle, ne peut remplacer la politique. Daniel Sachs a reconnu que, sans confiance dans les institutions publiques et sans leaders politiques capables de répondre aux besoins des citoyens, la démocratie ne peut prospérer. Il considère donc que la philanthropie doit jouer un rôle catalyseur pour renforcer cette confiance et attirer les jeunes vers la politique.

                        Ce constat rejoint celui de nombreux experts : les démocraties dépendent d’un tissu social inclusif et dynamique. Cependant, lorsque les citoyens ne se sentent pas représentés ou exclus des processus décisionnels, la tentation du repli sur soi ou du soutien à des mouvements populistes augmente. Pour Daniel Sachs, il est donc impératif que la philanthropie s’engage à combler ce fossé, en formant des leaders de demain et en soutenant des initiatives favorisant une plus grande inclusion dans le processus démocratique.

                        Selon lui, la clé de l’engagement philanthropique en faveur de la démocratie réside dans la mobilisation. En cofondant Multitudes, il a souhaité investir dans une initiative qui soutient la vision d’un leadership politique diversifié et ancré dans des valeurs d’inclusion et de justice sociale.

                        Multitudes repose sur trois piliers :

                        1. financer et incuber des initiatives innovantes pour réimaginer la politique,
                        2. mettre en relation les acteurs de cet écosystème,
                        3. encourager les acteurs philanthropiques à investir dans cette mission cruciale.

                        Multitudes Foundation : Repenser la démocratie par l’inclusion et le leadership politique

                        Fondée par Daniel Sachs, la Fondation Multitudes vise à réinventer la démocratie en investissant dans des initiatives qui renforcent le leadership politique inclusif et représentatif pour rendre la politique plus humaine et pleine d’espoir. Cette organisation soutient des projets partout en Europe qui encouragent les personnes les plus éloignées du pouvoir à prendre une place active dans la vie politique et à défendre une démocratie plus équitable. La mission de Multitudes repose sur un principe essentiel : faire émerger un nouveau leadership politique dans les contextes dits plus ou moins démocratiques.

                        Multitudes se donne pour mission de redonner aux citoyens, et surtout aux jeunes générations, l’envie et les moyens de participer au processus politique. Pour Daniel Sachs, l’objectif de la fondation est de catalyser les forces de la société civile pour surmonter la méfiance croissante envers les institutions, en soutenant des initiatives qui promeuvent la diversité, la justice sociale, et une représentation politique inclusive.

                        Conclusion : L’engagement pour la démocratie, une nécessité pour les philanthropes

                        Dans un monde en constante mutation, la démocratie est plus que jamais sous pression. Daniel Sachs, à travers son travail philanthropique, a montré que les philanthropes ont un rôle crucial à jouer dans le renforcement des institutions démocratiques, en soutenant l’inclusion et la participation des jeunes et des communautés marginalisées. Son expérience, de la création de la Multitudes Foundation à son engagement en faveur de la démocratie, montre que la philanthropie peut être un outil puissant pour revitaliser les institutions démocratiques.

                        C’est pourquoi les philanthropes doivent non seulement soutenir les initiatives locales, mais aussi travailler à l’échelle mondiale pour défendre les droits humains et promouvoir des réformes démocratiques dans des contextes plus répressifs.

                        En fin de compte, le soutien à la démocratie est une responsabilité collective, et les philanthropes sont appelés à s’engager pleinement pour garantir un avenir où les institutions publiques sont inclusives, justes et durables.

                        Un article rédigé en partenariat avec Multitudes Foundation.
                        © Photos : Multitudes Foundation

                        Philanthropes en action #3 : Un monde plus inclusif grâce à la culture et la lecture.

                        Les philanthropes en action #3

                        Un monde plus inclusif grâce à la culture et la lecture

                        avec Philippe Le Squéren, président du fonds de dotation Kiléma

                        Quelle est l’origine de votre engagement ?

                        Le projet KILEMA est familial. Cécile et moi sommes parents de 4 enfants. Nous avons créé le Fonds de dotation KILEMA en 2022 pour pallier un manque d’offre culturelle adaptée pour notre dernière fille Lucie, aujourd’hui âgée de 19 ans et porteuse d’une trisomie 21.

                        Depuis sa naissance, nous avons été confrontés à de nombreux problèmes d’accès aux droits (école, santé, accessibilité, etc.), mais aussi à la culture, au livre et à la lecture en général. Résultat : elle ne connaît aucun des classiques de la culture populaire, contrairement à ses frères et sœurs (Antoine, Zoé, Gabin).

                        Dès lors, comment envisager une inclusion réelle sans partage culturel ?

                        Cécile est traductrice et linguiste, tandis que je suis ingénieur et chef d’entreprise. En 2022, grâce aux fruits de la cession d’une entreprise créée 10 ans plus tôt, nous avons décidé d’agir pour un monde inclusif par la culture. Le projet s’appellera KILEMA, qui signifie « handicap » en malgache.

                        Dès le départ, le projet a été très ambitieux et a voulu s’inscrire dans une démarche holistique avec tous les acteurs de l’inclusion en France : associations, fondations, pouvoirs publics, collectivités locales, entreprises. Nous voulons prendre notre part et apporter la pièce du puzzle que nous connaissons et pouvons construire, mais nous pensons également que chacun peut faire sa part à la hauteur de ses capacités.

                        Je suis convaincu depuis longtemps que l’on ne peut rien faire seul.
                        C’est pourquoi nous avons créé plusieurs structures distinctes avec la transparence maximale comme étendard :
                        – un Fonds de dotation (KILEMA fonds de dotation),
                        – une maison d’édition commerciale détenue par ce fonds (KILEMA Editions),
                        – et une association (KILEMA Tiers Lieu).

                         

                         

                        Qu’est-ce que KILEMA peut apporter à l’inclusion ?

                        Lors de son discours de politique générale devant l’Assemblée, le 1er octobre dernier, M. Barnier a évoqué le 5e chantier de son gouvernement : la fraternité, notamment pour le handicap. Il a dit : « La fraternité, c’est aussi développer une politique culturelle accessible à tous… ». Chez KILEMA, c’est exactement ce que nous pensons.

                        La culture est essentielle à l’émancipation, à la liberté de pensée et donc à l’inclusion dans une société hiérarchisée et complexe. Le Premier ministre a ajouté : « L’accès à la culture est à la fois un facteur essentiel d’ouverture personnelle, une condition pour faire progresser l’égalité des chances et l’un des ciments de notre lien social. » Tout est dit !

                        Avec KILEMA, nous avons décidé de le faire : d’abord, avec la maison d’édition KILEMA Éditions, nous traduisons et éditons un maximum d’ouvrages de la littérature classique en FALC. À ce jour, nous avons édité   « Les trois Mousquetaires », « L’étranger », « Cyrano de Bergerac », « L’histoire de l’impressionnisme » en partenariat avec le Musée d’Orsay et une vingtaine d’autres titres classiques, jeunesses et contemporains à découvrir sur www.kilema.fr. Il en reste des milliers à faire…

                        Nous avons aussi choisi de porter cette culture auprès des personnes présentant des troubles du neurodéveloppement, comme la trisomie, et de nous rapprocher des publics en implantant, au cœur des cités, des Tiers Lieux culturels et inclusifs. Le cœur de chaque Tiers Lieu est une librairie innovante, un espace de conseil et d’innovation.

                        Le travail est immense, mais avec le conseil d’administration et tous nos partenaires, nous sommes déterminés à réussir. Un livre traduit en FALC nécessite 8 mois de travail et 30 k€ d’investissement. Un Tiers Lieu, c’est 400 k€ d’investissement et 300 k€ de fonctionnement annuel. Comme tout cela est indispensable, nous allons le faire.

                        Le FALC, c’est quoi ?

                        Le FALC (Facile à Lire et à Comprendre) est une méthode de rédaction et d’adaptation des informations pour rendre les textes accessibles aux personnes ayant des difficultés de compréhension. À l’origine, le FALC était surtout utilisé pour simplifier des documents administratifs, juridiques ou de santé, dans une démarche inclusive. Le FALC a été normalisé en 2009 au niveau européen avec la norme ISO 21801-1.

                        Le FALC est aussi un processus qui implique la traduction d’un texte par un professionnel formé, puis une relecture par des personnes en situation de handicap. Cela permet non seulement de rendre la culture accessible, mais aussi d’offrir des emplois à des personnes en situation de handicap intellectuel, dans des tâches intellectuelles qui ne peuvent être remplacées.

                        KILEMA Éditions a ajouté un ensemble de règles spécifiques d’écriture, de traduction et de mise en page à la norme européenne pour pouvoir l’appliquer à la littérature.

                        Qu’est-ce qui est le plus innovant dans votre projet ?

                        Techniquement, l’édition en FALC pour la littérature existait avant KILEMA. Nous n’avons rien inventé. L’équipe éditoriale de KILEMA, composée de 5 professionnelles salariées et de Cécile bénévolement, a simplement adapté ce concept.

                        Cependant, nous avons entamé une démarche de recherche et d’innovation pour automatiser certains processus avec une société d’ingénierie internationale. Même si la France est en retard par rapport à la Suède et à l’Espagne, il nous faut créer un marché qui n’existe pas encore. Les librairies et bibliothèques n’accueillent que très peu nos livres, car elles n’ont pas aujourd’hui le public concerné. Nous devons donc créer ce marché en ciblant les accompagnants, les écoles, les associations et les lieux de vie.

                        Sur le plan organisationnel, nous avons dû innover dans un contexte juridique, réglementaire et fiscal complexe. Nous nous sommes fait accompagner par un cabinet spécialisé en philanthropie (cabinet DELSOL) pour structurer ce projet de collecte, distribution et opération.

                        Nous cherchons également à changer le regard de la société et à la faire évoluer, notamment en portant un plaidoyer innovant. Cela fait partie des missions du Fonds de dotation et de son conseil d’administration.

                        La création de Tiers Lieux hybrides représente également une forme d’innovation. Il nous faut trouver un modèle économique pérenne respectant toutes les contraintes réglementaires. Mon expérience de chef d’entreprise me montre qu’il est difficile de rentabiliser une activité concurrentielle. Nous devons donc trouver un modèle qui crée de la valeur pour l’ensemble de la société, au-delà du simple aspect comptable.

                        Cela nécessite la participation de tous les acteurs privés, publics et sociaux. C’est aussi ça l’innovation. Elle se trouve partout, y compris dans le Tiers Lieu parisien (Porte de Clichy, Paris 17), où nous souhaitons faire collaborer différents acteurs autour de l’innovation en communication, par exemple.

                        Selon vous, quelle place peut prendre la philanthropie familiale dans la société ?

                        Notre société française repose sur trois valeurs fondamentales : liberté, égalité, fraternité. La philanthropie familiale est étroitement liée à la fraternité. Elle doit être visible sur ce sujet, car elle peut permettre à des projets formidables d’éclore dans les territoires à travers toute la France.

                        Pour être acceptée et écoutée, elle doit, selon moi, respecter certains principes : la laïcité, l’apolitisme, la transparence, et ne pas se substituer aux fonctions de l’État.

                        Les fondations et Fonds de dotation familiaux donnent du sens à leurs réussites grâce à des actions philanthropiques, et la société a tout à gagner en favorisant leur action.
                        Pour que cela fonctionne mieux en France, il faut renforcer la confiance entre tous les acteurs. Je rêve d’un cadre réglementaire qui permettrait de créer des structures comme KILEMA sans multiplier par trois les risques juridiques, financiers et sociaux, comme c’est le cas actuellement avec la création de trois structures à but philanthropique. Sans compter que cela triple aussi les coûts.

                        Le regroupement des structures philanthropiques familiales, comme au sein d’Un Esprit de Famille, devrait permettre de multiplier les actions, plutôt que de les additionner.

                        Qu’est-ce que vous apporte le Cercle Handicap d’Un Esprit de Famille ?

                        Il y a un peu plus d’un an, j’ai été convaincu de rejoindre Un Esprit de Famille pour les échanges et les rencontres. C’est ce que j’y ai trouvé, mais bien plus encore. J’ai ressenti une volonté sincère d’agir, avec une grande liberté de parole dans un contexte très convivial, et c’est important.

                        Chaque fondation ou fonds de dotation a son histoire et ses compétences, voire une expertise unique. Les discussions sont toujours très enrichissantes, avec une volonté évidente de faire avancer une cause rapidement.

                        Le thème de l’inclusion et du handicap est très vaste et touche finalement tous les aspects de la vie en société. Je suis convaincu que la philanthropie familiale est encore en construction en France. Il faut avancer avec conviction et transparence, mais il faut avancer. Les projets ont besoin de cette philanthropie à toutes les étapes de leur vie : émergence, déploiement, essaimage, exploitation. Il n’y a pas de phase où la philanthropie familiale ne peut pas s’enrichir et soutenir les projets.

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