Pour qu’un enfant pauvre ne devienne pas un adulte pauvre, avec Denis Metzger

 Philanthropes en action #15

« Pour qu’un enfant pauvre ne devienne pas un adulte pauvre. »

avec Denis Metzger
Président et fondateur de Break Poverty Foundation

Contrairement à une idée très répandue, ce ne sont pas nos seniors qui sont victimes de la pauvreté en France, mais les plus jeunes. Dans notre pays, un jeune sur quatre vit sous le seuil de pauvreté. Ce sont ainsi 3 millions d’enfants et de jeunes qui vivent dans la précarité ou le dénuement.

Mais le scandale qui mobilise Break Poverty est plus grave encore. Car notre pays est touché par un mal singulier, et ce mal français, c’est l’inégalité des chances en France : un enfant né pauvre va nécessairement devenir un adulte pauvre.

Nous sommes là devant un grand paradoxe : alors que la France est le premier pays –toute catégorie– en matière de redistribution fiscale et sociale, notre pays se situe à l’avant-dernier rang des pays de l’OCDE, pour l’égalité des chances.

La France est victime d’une reproduction sociale délétère. Des millions de jeunes y grandissent avec le sentiment que leur avenir est déjà écrit, confisqué par leur naissance.

Et ce sentiment provient d’une triste réalité. Alors que 60 % des enfants de cadres sortiront avec un diplôme du supérieur, seuls 8 % des enfants d’ouvriers atteindront ce niveau-là.

Alors que 84 % des enfants de mères diplômées auront le Bac, général ou technologique, ils ne seront que 30 % dans les familles où la mère a grandi sans diplôme.

    Qu’est ce qui a été le moteur de votre engagement philanthropique ?

    Denis Metzger :

    La certitude que pour se réaliser pleinement, il faut, d’une façon ou d’une autre, se sentir utile, et donc s’engager pleinement. Mais pour s’engager pleinement, il faut d’abord s’indigner pleinement ! Stéphane Hessel nous la rappelé avec force : « Indignez-vous »! Mais dès lors que l’on est indigné que faire sinon s’engager ?

    Je me suis engagé à la fin de mes études sur le thème de la faim dans le monde, indigné par la situation du Cambodge, de l’Afghanistan et de l’Ethiopie.  J’ai participé à la création de l’Action contre la Faim que j’ai présidée de 2005 à 2012.

    J’ai pensé nécessaire de créer la Fondation Break Poverty parce que les inégalités ne sont pas seulement l’apanage des pays lointains. En France aussi la jeunesse nous interpelle et nous attend !

    Agir et rendre l’avenir confisqué aux jeunes qui grandissent, m’est apparu comme une impérative nécessité.

    Quelle est l’ambition de Break Poverty ?

    Denis Metzger :

    Tout d’abord, poser un diagnostic clair.

    C’est la raison pour laquelle Break Poverty s’est constitué comme un Think tank à la recherche des causes puis des solutions pour réduire les dysfonctionnements de notre société.

    Ensuite, faire appel au « collectif », car en matière sociale, les difficultés sont systémiques, et les solutions doivent l’être aussi. Sans une mobilisation du plus grand nombre (collectivités, associations, acteurs économiques), sans volonté d’impact, les résultats risqueraient de ne pas être au rendez-vous.

    Quels sont les domaines d’intervention de Break Poverty ?

    Denis Metzger :

    La recherche de résultat et d’impact, nous a conduit à nous concentrer sur les actions de prévention. Il nous a ainsi paru vital d’agir en amont, et de fermer successivement les trois portes d’entrée principales qui mènent à la pauvreté :

    – la petite enfance, notamment celle qui grandit dans la monoparentalité,

    – l’école et le décrochage scolaire,

    – la recherche du premier emploi.

    Le Nobel Heckman nous a enseigné que plus la prévention est précoce et plus l’efficacité et le résultat sont rendez-vous.

    Pourquoi avoir choisi le mentorat comme levier d’action ?

    Denis Metzger :

    L’analyse attentive des expériences étrangères, notamment nord-américaines, nous a conduit à penser que le mentorat auprès des jeunes de milieux défavorisés contribuait mieux que tout à leur émancipation positive.

    Convaincu que le mentorat pouvait avoir un impact tangible, même sur les enfants les plus vulnérables, Break Poverty a décidé de mener une expérimentation sur les jeunes particulièrement fragiles accueillis par l’Aide Sociale à l’Enfance. À partir d’une cohorte de 700 jeunes désignés par 25 Départements, les résultats se sont révélés particulièrement convaincants :

    – 80% des enfants reprennent confiance en eux en quelques semaines.

    – 95% des enfants affirment que cela a renforcé leur envie de réussir à l’école.

    Muni de ses résultats probant, Break Poverty a fait voter un amendement législatif à la Loi Taquet pour rendre obligatoire l’offre de Mentorat à chaque jeune de l’ASE avant ses 18 ans. C’est aujourd’hui l’obligation qui est faite à chaque président de Département.

    Break Poverty a ensuite formé une grande majorité des Départements, et s’applique dorénavant à développer, de façon massive, le mentorat dans une trentaine de ces Départements.

    Objectif : tripler le mentorat sur trois ans en portant le nombre de jeunes mentorés de 3500 à 10000.

    Pour atteindre cet objectif ambitieux, Break Poverty a créé l’Alliance Mentorat ASE qui appelle tous les philanthropes intéressés à unir leurs efforts et leurs moyens, avec le soutien d’Un Esprit De Famille.

    Cette Alliance de philanthropes concentrant leurs efforts sur un objectif commun peut changer le destin de milliers de jeunes en situation de grande vulnérabilité.

    Quels sont vos projets « coup de coeur » et vos défis à relever ?

    Denis Metzger :

    Les réussites qui contribuent à nous donner de l’élan et à continuer notre combat sont nombreux. Pendant la crise du Covid, il nous est paru nécessaire de distribuer des ordinateurs aux jeunes scolarisés qui n’en avaient pas. Un mentor était associé à ce don pour aider la prise en main de l’ordinateur. 16 000 ordinateurs ont ainsi permis aux enfants scolarisés de suivre leur cours à distance pendant que les écoles étaient fermées.

    Réduire la précarité alimentaire est également l’un de nos combats de prédilection. Break Poverty a organisé la mise en place de distributions de produits alimentaires pour bébés, dans les réseaux de distribution alimentaires, avec une mobilisation collective des industriels (DANONE, Unilever, Procter, etc.), des centres de distribution alimentaire, de l’Agence du Don en Nature et Dons Solidaires.

    Les  3 m€ de subventions de l’État ont permis ainsi de distribuer 28 millions de produits valorisés à 16 m€ au bénéfice de 400 000 bébés victimes de précarité alimentaire et hygiénique, dans le cadre de l’opération Pacte pour les Premiers Pas.

    La petite enfance défavorisée demeure un vrai défi à relever. Break Poverty travaille aujourd’hui à recentrer les PMI (Protection Maternelle et Infantile) sur leur mission principale, à savoir l’accueil des futures et jeunes mamans victimes de vulnérabilités sociales. Un projet pilote mené avec l’aide de deux Départements (l’Indre et Loire, et les Alpes-Maritimes ), travaille à mettre en place un repérage précoce des vulnérabilités, et une réorientation des services d’aide vers les plus fragiles.

    Autres défis que Break Poverty souhaite adresser rapidement : celui du soutien des lycéens des voies professionnelles en risque de décrochage. Un faisceau de solutions sont à l’étude : la création d’une année de césure préparatoire entre le collège et le lycée pro ; le développement du mentorat auprès des jeune de ces lycées pro ; l’orientation de l’apprentissage vers les jeunes en risque de décrochage ; le suivi dans la durée des jeunes lycéens à risque avant et après le diplôme.

    Nous appelons tous les acteurs associatifs à se mobiliser sur ces thèmes, avec le parrainage de l’État et de l’Education nationale.

    En conclusion, seule une analyse attentive des causes des dysfonctionnements de notre société, suivi par la mise en place de solutions testées et éprouvées, puis par un passage à l’échelle nationale dans le cadre d’une mobilisation collective des pouvoirs publics et des philanthropes, permettra de changer les destins à grande échelle.

     

    Crédits photos : Sunplash, Canva Pro, Adobe Premiere Pro

    Actualités de la philanthropie Sept 2025

    Les actualités d'Un Esprit de Famille

      Ils nous ont rejoint !

      Olivier et Delphine de la Chevasnerie ont créé ALTERIAM, un fonds de dotation familial qui soutient des projets visant à aider les personnes en situation de précarité.

      SOIREE ANNUELLE UN ESPRIT DE FAMILLE

      Près de 200 personnes étaient réunies lundi 22 septembre pour notre soirée de rentrée sur le thème « Aide Sociale à l’Enfance : Quelle place pour la philanthropie familiale ? ».

      Sarah El Haïry, Haute-commissaire à l’enfance, nous a fait l’honneur d’ouvrir les débats.

      Jonathan Anguelov, ancien enfant de l’ASE aujourd’hui à la tête d’une « licorne » nous a raconté son incroyable histoire.

      Association et 3 philanthropes membres Un Esprit de Famille ont ensuite témoigné de leur engagement. En savoir plus

      EVENEMENTS RESERVES A NOS MEMBRES

      A Nantes, mardi 30 septembre : Rencontre Un Esprit de Famille Ouest
      Intervenant :
      Jean-Michel Picaud, Institut Français des Administrateurs.

      A Lille, jeudi 9 octobre : Comment agir ensemble dans les Hauts-de-France ?
      En partenariat avec la fondation AnBer.

      ► A Marseille, mardi 14 octobre : La transmission d’une fondation ou fonds de dotation familial
      Intervenant : Me Leduc, notaire.

      ► A Paris, mercredi 19 novembre : Regard de Philanthrope avec Alexandre de Rothschild, président exécutif de Rothschild & Co Gestion.

      NOS CERCLES & GROUPES DE REFLEXION

        • Le Cercle Citoyenneté travaille sur des problématiques en lien avec le vivre-ensemble.
        • Le Cercle Culture co-finance un projet autour de la culture et du handicap en partenariat avec le Théâtre National de Bretagne.
        • Le Cercle Environnement est co-animé par le fonds Yes Futur et le fonds Astrolabe.
        • Le Cercle Handicap est animé par HappyCap foundation 
        • Le Cercle Insertion est co-animé par la fondation Acome et la fondation Cassiopée. Il a pour but d’échanger et de soutenir des associations en France dans le domaine de l’insertion et de la réinsertion par le biais de la formation et l’accompagnement de publics défavorisés ou éloignés de l’emploi.
        • Le Cercle Vulnérabilité approfondit chaque trimestre un sujet.
        • Le Cercle Weber soutient collectivement des associations dans le domaine de l’éducation.
        • Le Groupe New Gen réunit la nouvelle génération de philanthropes dont les perceptions et les formes d’engagement peuvent différer de celles de leurs aînés.

            Les actualités des membres d'Un Esprit de Famille

            Découvrez nos TANDEMS engagés pour l’INTERET GENERAL

            • Bénédicte et Lucie Gueugnier fondation Alter&Care, Raphaël Culliford, de l’association Parlons Démocratie. En savoir plus
            • Stéphanie Roth, fonds La Rotonde, et Arnaud Bucaille de Maison Daddy. En savoir plus
            • Laurent Repelin, fondation Henri-Baboin-Jaubert / Générations Solidaires, et Jean de Dieu Ratzimbazaby, les Ecoles de la Chance à Madagascar. En savoir plus
            • Laurent Bataille, fondation Siska, et Bruno Batailly, O’Tech Ecole de Production. En savoir plus

            Les actualités de l'écosystème

             L’Alliance numérique & IA pour les associations
            Un Esprit de Famille a signé la tribune publiée dans Les Echos le 3 septembre aux côtés de 150 dirigeantes et dirigeants du monde associatif, de la philanthropie et de la tech initiée par Share it. En savoir plus

             18 dirigeants appellent à un New Deal de la vulnérabilité en entreprise 
            Un messages porté par Alexandre Fayeulle, fondateur FDD ADVENS lors de notre Regard de Philanthropes en juillet dernier.
            « Entreprise vulnérable ? Accoler ces deux mots peut sonner comme une provocation. Mais ensemble, ils expriment une vérité, une urgence ». Pour amorcer cette transformation des entreprises et des organisations, dirigeantes et dirigeants s’engagent. En savoir plus

            Lire Ecouter Voir

            • Avis du CESE : construit sur la base d’une large consultation de milliers d’associations, d’une journée délibérative et de nombreuses auditions, cet avis du CESE a alerté sur le financement des associations et appelle à une mobilisation globale en faveur du monde associatif. Il propose des solutions concrètes et partagées pour protéger la pérennité du secteur. En savoir plus

            Créer les conditions d’une alliance pour l’éducation, avec Maurice Tchenio

             Philanthropes en action #14

            « Un pays qui réussit est un pays où chaque jeune peut réussir. »

            avec Maurice Tchenio
            Président et fondateur de la fondation AlphaOmega

            Chaque année, près de 80 000 jeunes quittent le système scolaire sans le bac et viennent rejoindre les 1,5 million de NEETs (ni en éducation, ni en emploi, ni en formation). Sans diplôme leurs perspectives professionnelles sont limitées.

            La Fondation AlphaOmega est la seule fondation à se consacrer depuis 15 ans exclusivement à la lutte contre le décrochage des jeunes de milieux modestes.

            Maurice Tchenio son fondateur en 2010 se considère comme un pur produit de l’école publique à une époque où celle-ci remplissait pleinement son rôle d’ascenseur social. Père et introducteur du Private Equity en France dans les années 1970, Maurice Tchenio cherche un modèle similaire applicable aux acteurs sociaux pour agir sur le plan éducatif à l’aube des années 2010.

            Ce modèle s’appelle la Venture Philanthropy, théorisé à la Harvard Business School, Maurice Tchenio le reprend pour le mettre en application en France.

            Objectif : éradiquer le décrochage scolaire en aidant les grandes associations éducatives à croître pour aider les 2 millions de jeunes en risque d’échec en France.

            15 ans plus tard, le modèle fonctionne.

            Photo Fondation AlphaOmega – Coup de Pouce

              Qu’est ce qui a été le moteur de votre engagement philanthropique et pourquoi avoir choisi de lutter contre le décrochage scolaire ?

              Maurice Tchénio :

              Je le dis souvent, la force d’un pays, c’est comme pour une équipe de football, c’est la compétence, l’engagement et la volonté de progresser de ses habitants vers un but commun.

              L’avenir d’un pays repose sur sa jeunesse.

              Or, le décrochage scolaire et universitaire qui se monte à plus de 150 000 jeunes, soit environ 20 % d’une classe d’âge, est inacceptable. C’est la raison d’être de la Fondation AlphaOmega.


              Photo Fondation AlphaOmega – Coup de Pouce

              Au-delà des raisons objectives, j’étais moi-même très motivé à créer la Fondation AlphaOmega sur ces questions de réussite éducative, car je suis moi-même un produit de l’école de la République.

              Quelles sont les spécificités de la Venture Philanthropy ?

              Maurice Tchénio :

              Toute ma carrière s’est déroulée dans l’univers du Private Equity et bien évidemment, en 40 ans de métier, j’ai pu constater à quel point ce modèle était puissant pour créer de la valeur et de la croissance.

              C’est donc tout naturellement que lorsque j’ai créé la Fondation AlphaOmega, j’ai voulu appliquer les méthodes du Private Equity – que l’on a rebaptisé Venture Philanthropy – au monde associatif.

              Notre métier à la Fondation, est d’accompagner des associations qui œuvrent pour la réussite scolaire et l’insertion sociale et professionnelle des jeunes issus de milieux modestes.

              Le principal enseignement de ces 15 années, c’est que la venture philanthropy, ça marche.

              Et qu’est-ce qui marche vraiment ? C’est l’apport en mécénat de compétences que nous faisons aux associations en les aidant dans leur réflexion stratégique, dans leur organisation, dans leur efficacité opérationnelle, dans leur transformation digitale. Certes, l’argent que nous apportons est également un facteur puissant. Mais c’est surtout le mécénat de compétences qui est notre marque de fabrique.

              Cette transposition du métier de Private Equity au monde caritatif sous le label de la Venture Philanthropy est quelque chose d’extrêmement difficile, car personne n’a éclairé la route avant nous. C’est nous qui devons chaque jour innover, concevoir de nouvelles façons de travailler. Nous sommes un laboratoire en perpétuelle innovation.

              Sur quels leviers se base votre approche systémique ?

              Maurice Tchenio :

              Le principal défi qui est devant nous est en réalité d’éradiquer le décrochage scolaire. Et pour cela, renforcer les capacités des associations comme nous l’avons fait depuis 15 ans est certes une chose indispensable, mais malheureusement insuffisante. C’est la raison pour laquelle nous avons dû changer notre approche et prendre une approche top down en essayant de comprendre où se produisait le décrochage scolaire, quels étaient les moments charnières où ceci se produisait, quelles en étaient les principales causes.

              Et donc, de faire en sorte que nos associations travaillent de façon collective à l’atteinte de cet objectif, mais aussi de fédérer toutes les parties prenantes autour de la réussite de l’enfant, concept que nous appelons l’alliance éducative : les enseignants, les parents et le tiers-éducatif qu’est l’association.

              Photo Fondation AlphaOmega – Energie Jeunes

              Pouvez-vous nous donner des exemples de projets pour lesquels votre soutien a été déterminant ?

              Maurice Tchénio :

              J’ai en tête deux exemples.

              Le premier est celui de l’Afev, qui accompagnait en mentorat 6800 enfants et adolescents il y a 10 ans. Lorsque le gouvernement a lancé son plan « 1 jeune, 1 mentor », l’enjeu pour l’association sélectionnée et financée pour atteindre les 20 000 jeunes accompagnés était de pouvoir passer à l’échelle. Tout le travail de mise en capacité effectué depuis des années ainsi que la digitalisation du recrutement des bénévoles ont été des conditions évidentes de réussite pour atteindre cet objectif.

              Photo Fondation AlphaOmega – AFEV

              Le second, plus récent, est la fusion entre Entreprendre pour Apprendre France et l’association 100 000 entrepreneurs. Depuis quelques temps, les deux associations avaient le projet d’unir leurs forces au bénéfice des jeunes. Or, pour concrétiser une fusion d’entités nationales et régionales à tous les niveaux, il fallait un accompagnement quasiment journalier sur une large palette de domaines : organisationnel, RH, digital, juridique, communicationnel, etc. Nous sommes très fiers du travail accompli avec les associations car il repose sur une confiance mutuelle et l’apport de compétences clés. Tout cela fait la démonstration de la puissance de notre modèle de Venture Philanthropy.

              Votre prochain défi à relever ?

              Maurice Tchenio :

              Je dirais pour conclure que ce que nous voulons, c’est une transformation systémique de cette problématique du décrochage.

              Mais là encore, je dirais que le défi compte tenu de l’importance de l’enjeu, est qu’il faut mobiliser presque toute la société civile pour atteindre cet objectif d’éradiquer le décrochage : financeurs publics, entreprises, fonds, fondations, les bénévoles, les mécènes de compétences, …

              C’est ça notre grand défi pour les 15 années à venir.

              Tandem pour l’intérêt général : Siska et O’tech – Ecole de production

              – Philanthropie familiale et associations : ENSEMBLE pour l’intérêt général

              5 questions pour 1 tandem :
              Laurent Bataille (fondation Siska) et Bruno Batailly (O’tech – Ecole de production)

              Pourquoi avez-vous choisi de soutenir l’école de production O’tech ?

              Laurent Bataille, fondateur de la fondation Siska :

              Chef d’entreprise depuis 40 ans, je me suis toujours investi dans le recrutement, la formation professionnelle sur notre territoire et l’attractivité de notre industrie. Quand j’ai découvert ce modèle des écoles de production à Toulouse, j’ai tout de suite été séduit car il répondait très bien à ces préoccupations d’insertion en faisant le pari de redonner de l’avenir à des jeunes qui ne se retrouvaient plus dans le système scolaire et en les formant à nos métiers industriels.

              J’ai mobilisé des amis industriels et nous avons créé O TECH Ecole de Production à Compiègne avec 3 objectifs :
              – faire de l’insertion de jeunes souvent issues de familles fracassées,
              – montrer que l’industrie a un avenir en France,
              – et enfin former des jeunes à des métiers plein d’avenir que les entreprises recherchent.

              Soutenir O TECH aujourd’hui, c’est lui donner les moyens de continuer son œuvre au service des jeunes et de l’industrie.


              En quoi le soutien de la fondation Siska a-t-il été important pour vous ?

              Bruno Batailly, directeur O’tech – Ecole de production :

              La fondation Siska nous a apporté une aide précieuse récente dans le financement d’un agrandissement. Le local trouvé à l’ouverture de l’école correspondait à l’ensemble de nos critères de localisation, de répartition et composition, mais ne possédait pas assez de surface pour accueillir l’ensemble des jeunes de nos 3 filières : usinage, chaudronnerie et soudure.
              Ainsi dès le démarrage de O’TECH, nous avions le projet d’agrandir notre atelier de chaudronnerie/soudure et de créer 3 salles de classes. Siska fût l’un des premiers donateurs, nous permettant d’en convaincre d’autres.
              Après environ 1 année de travaux, notre agrandissement fût inauguré en mai 2024 pour donner à nos jeunes les meilleures conditions d’apprentissage.

               

               

              Qu’est-ce que ce partenariat vous a apporté ?

              Laurent Bataille, fondateur de la fondation Siska :

              La première satisfaction est de voir des jeunes qui étaient en déshérence, retrouver goût à la vie, heureux d’apprendre et s’engager dans des voies professionnelles industrielles prometteuses pour leur avenir.

              Ensuite, ce partenariat est une longue aventure collective, initialement avec quelques entreprises membres fondateurs et les territoires puis progressivement avec un grand nombre d’industriels et d’institutions en charge des jeunes.

              Les jeunes des premières promotions arrivent progressivement sur le marché du travail et les entreprises se les arrachent !


              Quel impact ce partenariat a-t-il eu pour répondre aux enjeux de votre secteur ?

              Bruno Batailly, directeur O’tech – Ecole de production :

              Le partenariat avec la fondation Siska est avant tout un partenariat de très long terme, puisque Laurent Bataille fait partie de nos membres fondateurs et il est actuellement président de notre association. Ainsi, son engagement du quotidien nous a permis non seulement de lancer O’TECH, mais également de prendre l’essor projeté, afin d’accueillir des jeunes du territoire de Compiègne et au-delà.

              A ces jeunes, qui “n’aiment pas être assis toute la journée sur une chaise”, nous proposons, à travers la pédagogie innovante du “Faire pour apprendre”, une nouvelle voie pour se former aux métiers de l’usinage, de la chaudronnerie et de la soudure.


              Quelles sont les clés du succès de votre tandem ?

              Laurent Bataille, fondateur de la fondation Siska :

              Le succès du tandem Fondation – Ecole est un alignement très fort sur les valeurs aussi bien avec la direction de l’école qu’avec son conseil d’administration.
              Avec 50 jeunes, l’école est à l’image d’une grande famille que nous sommes heureux de soutenir et d’accompagner dans son développement afin qu’elle puisse atteindre son objectif de 70 jeunes.
              La clé du succès est bien la confiance partagée.

              Bruno Batailly, directeur O’tech – Ecole de production :

              Une première clé de la réussite est avant tout un accompagnement sur le moyen-long terme. En effet, monter une école de production c’est déjà près de 1,5 années d’avant-projet, puis une fois lancé,e c’est environ 6-7 années de montée en charge et de stabilisation. Il est donc très précieux pour nous de pouvoir compter sur la fondation Siska et son président à nos côtés au moins pendant ces années !

              Une seconde clé est l’accompagnement en proximité afin de pouvoir intervenir et nous accompagner au meilleur moment, d’un point de vue financier comme sur le conseil.

              Le dernier c’est avant tout la passion et le plaisir : la passion du métier de l’usinage et le plaisir de voir ces jeunes s’ouvrir au monde, se développer et devenir, petit à petit, de bons professionnels.

              Actualités de la philanthropie Eté 2025

              Les actualités d'Un Esprit de Famille

                BIENVENUE

                A CEUX QUI NOUS ONT REJOINT !

                • La fondation Le Rocher Bleu, abritée à la Fondation de France, créé par Brigitte Liberman qui oeuvre pour une société plus durable sur les plans écologique et humain.
                • La fondation Jean-Marc et Nathalie Ollagnier, abritée à la Fondation de France, qui agit pour la jeunesse et l’éducation.
                • La fondation Au nom de Sélène, créée par Bernard et Linda Gervais avec leur fille Tamara, abritée à la Fondation Terre de Liens. Elle agit pour l’agriculture et la santé, particulièrement dans la région Nouvelle Aquitaine.


                SOIREE ANNUELLE UN ESPRIT DE FAMILLE LE 12 SEPTEMBRE 2025

                Thème « Aide Sociale à l’Enfance : quelle place pour la philanthropie familiale ? »


                EVENEMENTS RESERVES A NOS MEMBRES

                ► UN ESPRIT DE FAMILLE OUEST, le 30 septembre
                Intervenante : Marie-Noëlle de Pembrocke, présidente de Pembrocke Family Office

                ► Dans les Hauts-de-France, le 9 octobre
                En partenariat
                avec la Fondation AnBer

                Notre prochain « Regard de Philanthrope », à Paris le 7 octobre
                Avec Vitalie et Pierre-Emmanuel Taittinger 

                 

                APPEL DES FONDS ET FONDATIONS POUR L’OCEAN

                Le 22 avril dernier, le Cercle Environnement Un Esprit de Famille lançait le premier Appel des fondations et fonds pour l’océan dans le cadre de l’année de la mer .

                Questions à Alexis Marant, co-animateur du Cercle Environnement, DG du fonds Yes Futur!

                Quel premier bilan dressez-vous de cet Appel ?
                « Une belle satisfaction : avec nos partenaires – le Collectif transition écologique de la Fondation de France, le CFF, la Fondation Terre Solidaire, la Fondation du Patrimoine, Admical – et le soutien de la Fondation de la Mer, nous avons réuni plus de 70 signataires ! A eux tous, ils soutiennent plus de 500 associations environnementales.

                C’est une mobilisation exceptionnelle et une grande fierté d’avoir obtenu un tel succès pour ce premier plaidoyer porté par Un Esprit de Famille. »

                Quelle est la prochaine étape ?
                « Nous allons proposer aux signataires de l’Appel qui le souhaitent de travailler ensemble à la création d’un collectif ou d’une coalition de Fonds et Fondations pour l’Océan.
                Il est plus que temps de coopérer pour accroître notre impact en faveur de la mer. »


                NOS 7 CERCLES & GROUPES DE REFLEXION

                  • Le Cercle Citoyenneté travaille sur des problématiques en lien avec le vivre-ensemble.
                  • Le Cercle Culture co-finance un projet autour de la culture et du handicap en partenariat avec le Théâtre National de Bretagne.
                  • Le Cercle Environnement est co-animé par le fonds Yes Futur et le fonds Astrolabe.
                  • Le Cercle Handicap est co-animé par HappyCap foundation et Ahadi Foundation. 
                  • Le Cercle Insertion est co-animé par la fondation Acome et la fondation Cassiopée. Il a pour but d’échanger et de soutenir des associations en France dans le domaine de l’insertion et de la réinsertion par le biais de la formation et l’accompagnement de publics défavorisés ou éloignés de l’emploi.
                  • Le Cercle Vulnérabilité approfondit chaque trimestre un sujet.
                  • Le Cercle Weber soutient collectivement des associations dans le domaine de l’éducation.
                  • Le Groupe New Gen réunit la nouvelle génération de philanthropes dont les perceptions et les formes d’engagement peuvent différer de celles de leurs aînés.

                      Les actualités des membres d'Un Esprit de Famille

                      • Philanthropes en action #13 : découvrez le parcours et les actions menées par Dominique du Peloux, fondateur de Green Link.

                      • PHILANTHROPIE FAMILIALE ET ASSOCIATION : ENSEMBLE POUR L’INTERET GENERAL !Nos TANDEMS engagés pour l’intérêt général :
                        • Bénédicte et Lucie Gueugnier, fondation Alter&Care, et Raphaël Culliford, de l’association Parlons Démocratie. En savoir plus
                        • Stéphanie Roth, fonds La Rotonde, et Arnaud Bucaille de Maison Daddy. En savoir plus

                        Les actualités de l'écosystème

                        Consultation citoyenne :
                        Le gouvernement lance une consultation sur la stratégie de l’ESS. En savoir plus

                        Assises de la Philanthropie 2025 : 
                        La prochaine édition se tiendra à Paris le 2 décembre prochain. En savoir plus

                        Lire Ecouter Voir

                        • Podcast : avant de tirer sa révérence, la Chaire Philanthropique de l’ESSEC a réalisé un dernier podcast à retrouver ICI 
                        • Etude : actualisation par Terra Nova de son étude publiée en 2022 sur le thème « Quel rôle et quelle place pour la philanthropie dans une démocratie ? » En savoir plus

                        Tandem pour l’intérêt général : Générations Solidaires et Les Ecoles de la Chance

                         Philanthropie familiale et associations : ENSEMBLE pour l’intérêt général

                        5 questions pour 1 tandem :
                        Laurent Repelin (Fondation Henri Baboin-Jaubert / Générations Solidaires) et Jean de Dieu Ratzimbazafy (Les Écoles de la Chance)

                        Pourquoi avez-vous choisi de soutenir Les Ecoles de la Chance à Madagascar ?

                        Laurent REPELIN, Président de la Fondation Henri Baboin-Jaubert / Générations Solidaires :

                        L’éducation des jeunes dans les pays les plus défavorisés est un des 3 axes de travail de notre Fondation.

                        La gratuité totale de l’éducation proposée aux enfants par Les Ecoles de la Chance, la garantie d’un repas 4 fois par semaine et la localisation pour la majorité des 12 écoles dans le sud de Madagascar ont été des critères de choix importants.

                         

                         

                        En quoi ce soutien de la fondation Henri Baboin-Jaubert / Générations Solidaires a-t-il été important pour vous ?

                        Jean de Dieu RATZIMBAZAFY, Fondateur des Écoles de la Chance :

                        Le soutien de la fondation Générations Solidaires a permis d’assurer notre développement. Chaque année les enfants grandissent et de nouvelles classes sont à ouvrir. Cela signifie plus d’enfants à nourrir (7 000 aujourd’hui), plus d’éducateurs nécessaires pour les former et plus d’infrastructures dans nos 12 écoles.


                        Qu’est-ce que ce partenariat vous a apporté ?

                        Laurent REPELIN, Président de la Fondation Henri Baboin-Jaubert / Générations Solidaires :

                        Pour notre Fondation, un exercice de « Lâcher-prise » sur une bonne partie de nos processus d’attribution de subventions et un travail en confiance.

                        A titre personnel, une expérience de VIE décapante au contact des enfants et des éducateurs.

                         

                        Quel impact ce partenariat a-t-il eu pour répondre aux enjeux de votre secteur ?

                        Jean de Dieu RATZIMBAZAFY, Fondateur des Écoles de la Chance :

                        Notre système d’école à mi-temps (l’autre mi-temps étant nécessaire aux travaux familiaux) avec des diplômes reconnus par l’état, permet à une jeunesse sans grand espoir d’accéder à une vie meilleure.

                        Leur motivation est forte et le taux de réussite aux examens est exceptionnel.

                         

                        Quelles sont les clés du succès de votre tandem ?

                        Laurent REPELIN, Président de la Fondation Henri Baboin-Jaubert / Générations Solidaires :

                        La confiance réciproque, un bon reporting et une communication fluide entre nos deux organisations.

                        Jean de Dieu RATZIMBAZAFY, Fondateur des Écoles de la Chance :

                        La transparence, la confiance réciproque et la tenue des engagements.

                        Mais aussi la mise en relation avec d’autres fondations qui sont venus nous soutenir (par exemple BEL ou AXIAN …).

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