Contribuer à changer le monde grâce à l’éducation

 Philanthropes en action #10

« L’éducation est l’arme la plus puissante que l’on puisse utiliser pour changer le monde. »

avec Hervé et Frédérique Allard, Louis et Samuel, Aude, Maximilien et Pauline, Aurélien
Fondation LAMA

« L’éducation est l’arme la plus puissante que l’on puisse utiliser pour changer le monde ». La fondation LAMA, créée en 2019, a  fait de cette célèbre phrase de Nelson Mandela sa devise.

Son objet : accompagner des projets concernant l’éducation et l’épanouissement des enfants les plus démunis.

Une belle aventure familiale lancée par Hervé, Frédérique et leurs 4 enfants, qui puise son origine au Chili.

Frédérique et Louis ont choisi de répondre en duo à cet entretien.

    Qu’est-ce qui vous amenés à vous engager dans la philanthropie ?

    Frédérique :
    Hervé et moi avons toujours été interpellés par la chance d’avoir eu une jeunesse « dorée ».
    Dans ma famille, j’avais un grand père d’une grande générosité qui nous parlait constamment de charité, un mot un peu galvaudé certes mais qu’il mettait en pratique et étant au service des plus démunis, économiquement, moralement et spirituellement. Il était « profondément » catholique et son meilleur ami était « profondément » juif.

    Cette ouverture à l’Autre a été pour moi, inconsciemment au début et consciemment aujourd’hui, un déclencheur fort que l’Humanité était notre monde à tous et que nous avions une responsabilité à partager à tous les niveaux.

    Notre histoire familiale est une histoire peu commune…
    et une si belle histoire.

    Louis Aude Maximilien Aurélien.
    Avez-vous remarqué ?
    L’acronyme L A M A.
    LAMA, cet animal emblématique du Chili, notre pays de cœur.

    La conscience que chacun de nos quatre enfants a été l’occasion d’une Rencontre à chaque fois différente et tellement riche.

    Que ce soit l’histoire de Louis, celle d’Aude, de Maximilien et d’Aurélien.
    Les trois premières sont des histoires d’adoption et la dernière se rattache au souvenir des trois aînés émerveillés autour du berceau de leur petit frère à Lille.

    Aujourd’hui nous sommes heureux de voir le respect, l’écoute qui existent dans leur fratrie. Et aussi la volonté qu’ils ont de comprendre les réalités de chacun avec sa propre histoire.

    Si mon propos est insistant, c’est que je pense que nos enfants et « valeurs ajoutées » sont à l’origine de ce projet plus qu’ils ne le pensent.
    Et nous sommes, Hervé et moi, convaincus que s’ils n’avaient pas été ok pour se lancer dans ce projet de la fondation LAMA, nous ne l’aurions pas fait.

    Louis :
    En tant que fils d’Hervé et Frédérique, je ne peux pas dire que je me suis « engagé » dans la philanthropie. J’ai accepté de suivre le chemin tracé et proposé par mes parents. C’était plus un choix « subi », mais sans pression de leur part.

    En effet, à l’origine j’avais une idée de la philanthropie limitée à un levier d’optimisation fiscale parmi d’autres, teinté de bonne conscience facile. Cette perception assez critique me venait de personnalités publiques qui parlaient de leurs actions, mais qui étaient très loin du terrain et de la réalité.

    Le changement s’est produit quand j’ai constaté que les valeurs familiales et humaines mises en avant par mes parents se traduisaient concrètement.

    Un voyage en Inde en octobre en famille m’a conforté dans cette pensée.
    Le fait de pouvoir aller sur place à la rencontre d’hommes et de femmes porteurs de projets donne du sens à nos actions et justifie cet engagement. J’ai trouvé une manière de donner du sens à une vie privilégiée qui est le fruit de ce que je reçois et pas dû à moi-même.

    Pourquoi avoir choisi de consacrer votre action à l’enfance et à l’éducation ?

      Louis :
      L’enfance est l’âge de la vie où tous les possibles existent et où l’exemple peut tout. C’est l’âge de l’éveil et des ambitions. C’est à ce stade que s’apprennent les fondamentaux qui nous suivront toute notre vie. On pourrait dire que c’est le socle d’une société en devenir. C’est en cela que cette période est si essentielle et importante.

      LAMA s’investit sur cette période de vie car c’est en offrant un chemin le plus construit possible qu’un enfant se prépare pour le monde de demain.

       

      Frédérique :
      Le sujet de l’enfance démunie, de l’éducation, la volonté de toucher les enfants les plus pauvres est à l’origine des voyages familiaux que nous avons eu la chance de faire dans beaucoup de pays dans le monde.

      L’Inde, Calcutta un jour de Noël avec les enfants des rues et de la gare d’Howrah, pour ne citer que ce voyage, a été l’occasion d’une rencontre avec l’association Ashalayam. Leur mission : permettre à des enfants et à de très jeunes adultes d’apprendre à lire, écrire et compter, pour les rendre autonomes et les aider, grâce au micro-crédit, à monter un tout petit commerce.

      Nous sommes aujourd’hui en pleine réflexion et en recherche tous ensemble, accompagnés par une personne extérieure. Nous avons l’intuition qu’il nous faut évoluer quant à cet objet que nous avons retenu en 2018.
      Beaucoup de projets nous sont soumis et nous questionnent dans le sens où cet objet est trop large et pas assez défini.

      Une nouvelle étape s’annonce.

      Quel est le rôle de vos enfants dans cette aventure philanthropique ? 

      Louis :
      Notre rôle, je pense pouvoir le dire au nom de mes frères et sœur, mais aussi de ma belle-sœur et de mon compagnon – bien qu’à titre individuel des nuances peuvent être apportées – est de faire vivre ce projet qui nous anime.

      La conscience que chacun de nous est un maillon qui permet à LAMA de fonctionner, de grandir et d’évoluer. Même si du fait de nos jobs et de nos activités personnelles, notre implication peut varier au gré des changements de la vie. Si un seul maillon manque, c’est toute la chaîne qui est brisée.

      Selon moi, il est impossible de se revendiquer « fondation familiale » si l’ensemble de la famille n’est pas impliqué, chacun à sa mesure.

      De manière plus concrète, chacun d’entre nous, avec nos conjoints respectifs, choisissons lors de notre conseil d’administration (qui a lieu quatre fois par an) un ou plusieurs projets qui nous tiennent à cœur afin de les suivre plus spécifiquement. Il peut arriver aussi que l’un ou l’autre apporte un projet « coup de cœur » qu’il soumet au vote.

      Frédérique :
      Nos enfants, et leurs conjoints, sont impliqués chacun à leur façon dans LAMA.
      Certes, il n’est pas toujours facile de trouver des dates qui puissent satisfaire tout le monde. Mais chacun y met du sien et on y arrive…

      Suite à un récent voyage en Inde, Louis et Samuel ont décidé de prendre en charge les projets que nous y avons vus en octobre ; l’éducation étant un domaine dans lequel ils travaillent tous les deux.

      Aude notre fille a pris la décision de se consacrer à LAMA à plein temps à partir de fin avril. Une nouvelle étape après la mise en œuvre de LAMA par Vérane, déléguée générale durant 5 ans.

      Notre belle-fille Pauline part en mission avec Audition Solidarité avec des audioprothésistes en République Dominicaine à la fin du mois.

      Maximilien est présent efficacement avec Pauline à chaque CA.

      Aurélien a créé dans le cadre d’un projet social et solidaire, validé par Ticket for Change, une plate-forme de gestion des fondations : ADIUVO. Cet outil est disponible, à la demande, pour chaque fondation qui le souhaite dans le but de créer une synergie entre structures. Un gain de temps énorme grâce à une équipe de quatre jeunes très investis et très compétents qui donnent de leur temps à côté d’un boulot rémunéré.

      Votre fondation est-elle toujours tournée vers l’international ?

        Louis :
        Nous soutenons des projets à l’international mais étant donné le contexte général, nous essayons de nous recentrer sur des projets basés en France.
        La seule raison qui pourrait exclure un pays de notre scope serait une trop grande instabilité rendant impossible toute action sur place. A noter que tous les projets soutenus à l’étranger ont une structure en France.
        Pour moi, il n’est pas question de faire un virement, il s’agit d’être actif.

        Aller sur place, rencontrer les porteurs de projets, comprendre le fonctionnement des équipes, suivre le projet ensuite… Tout ce relationnel est essentiel.

        Frédérique :
        En Afrique ou ailleurs, beaucoup de projets sont soutenus grâce à de belles rencontres en France ou lors de voyages qui nous ont permis de découvrir non seulement les porteurs de projets mais aussi les bénéficiaires.
        Cela permet aussi de sentir la crédibilité et la pérennité des actions.

        Par exemple un voyage au Togo m’a conforté là où nous avions des doutes et nous avons au contraire renoncé à des projets pourtant très intéressants sur le papier.
        Au Niger j’ai rencontré grâce à Marie M. qui se reconnaîtra, Yara LNC, une belle association que nous soutenons. Yara LNC contribue à l’éducation de jeunes défavorisés issus de villages de brousse de la région de Zinder au Niger.

        Ce ne sont que de petites gouttes apportées, mais j’ai la conviction qu’accompagner des projets sur place permet aux populations de se fixer et de ne pas penser à migrer vers d’autres pays présentés comme des « eldorados ».

        A celles et ceux qui hésitent à se déplacer pour visiter des projets, peut-être par peur de l’inconnu, j’ai envie de dire « franchissez le pas car ces échanges sont d’une incroyable richesse humaine ».

        © Photo YARA LNC

        Quels sont vos projets coup de coeur ?

        Louis :
        J’ai une affection toute particulière pour l’Afghanistan, notamment pour l’association Afrane créée en 1980, fondée sur les liens entre les Français et les Afghans. Elle vise à apporter une aide humanitaire dans ce pays et informer sur sa situation. Nous nous intéressons plus particulièrement aux projets qu’elle mène pour l’éducation des jeunes filles.

        Les projets soutenus au Chili un peu hors scope portés par l’association Sourires d’Ailleurs créée par ma sœur il y a de nombreuses années sont très importants pour moi.

        Frédérique :
        Je me sens très proche des projets accompagnés au Chili.
        Notamment deux projets dont l’un que nous venons de voir en famille et que nous soutenons depuis 30 ans.

        • L’association Betania Acoge accompagne actuellement 80 femmes afin de les aider à sortir de la prostitution grâce à une formation (informatique, esthétique…) et à une prise en charge de leurs enfants.
        • La Fondation de los Amigos de Jesus est un foyer de jour situé dans un des quartiers les plus pauvres de Santiago qui accueille des enfants lourdement handicapés ainsi que leurs mères.

        Quant à l’Afrique, c’était pour moi un continent inconnu. Plus j’y vais, plus je l’aime.

        Parmi les rencontres qui m’ont le plus marquée, celle au Rwanda avec Marguerite Barankitse, militante humanitaire du Burundi vouée à la cause des enfants victimes. Elle a créé Maison Shalom pour redonner une dignité aux orphelins de la guerre, aux enfants des rues, aux mineurs en prison et autres enfants en difficultés. Son engagement est particulièrement précieux et inspirant.

         Photo Maison Shalom

        En France, l’association Pas à Pas, l’Enfant, fondée par Justine, fait un travail extraordinaire pour que les enfants passent plus de temps avec leurs parents pour partager des activités essentielles à leur développement, et moins sur les écrans.

        Vous êtes membre Un Esprit de Famille et du Cercle Weber éducation depuis plusieurs années. Quel bilan en faites-vous ?

        Frédérique :
        Un Esprit de Famille a été pour LAMA la possibilité d’être reconnue. Créer c’est bien, mais il reste ensuite beaucoup à faire…se faire connaître et reconnaître, être accompagné, grandir avec un regard bienveillant… Autant d’étapes que nous avons franchies, notamment grâce à Un Esprit de Famille et à une intégration chaleureuse.

        Nous y faisons de très belles rencontres et Un Esprit de Famille porte des valeurs très fortes dans lesquelles notre famille se retrouve.

        Le Cercle Weber éducation est pour moi associé à un accueil inconditionnel et à une grande richesse dans les partages.
        Accompagner une association, à plusieurs, durant plusieurs années et lui permettre de passer à une autre échelle est une opportunité unique de coopération et d’échanges, même s’il est toujours difficile de n’en retenir qu’une seule.

        Partager, débattre, échanger avec d’autres fondations ou fonds de dotation, questionner notre fonctionnement ou notre raison d’être… autant de sujets qui nous rassemblent.

        Un Esprit de Famille est essentiel pour nous aujourd’hui et nous a permis d’être ce que nous sommes aujourd’hui. 

        Si vous deviez ajouter un mot, lequel serait-il ?

        Louis :
        Ce serait deux mots : structurant et famille, car une telle aventure est vraiment structurante pour une famille et les fondateurs doivent absolument y inclure leurs enfants. Il ne suffit pas de se proclamer fondation familiale pour qu’elle le soit.
        Il faut éviter de vouloir tout contrôler mais au contraire laisser de la respiration à chacun, respecter les choix des uns et des autres sans exclure quiconque.
        Une fondation n’est pas une entreprise avec les parents comme managers. 

        Frédérique :
        Deux mots également : accompagnement et famille.
        L’accompagnement parce notre rôle va bien au-delà d’un seul financement.
        Et oui c’est un très beau projet familial, fondé sur le respect de chacun dans ce qu’il est, dans ce qu’il vit.
        Je suis frappée par le témoignage de mon fils et de l’importance donnée à la famille dans son ensemble.

        Le Cercle Weber : 10 fondations pour 1 partenariat avec Chemins d’avenirs (visioconférence)

        Visioconférence « La philanthropie familiale en action », le 14 juin 2021

        Une dizaine de fondations membres d’Un Esprit de Famille soutiennent ensemble des associations qui œuvrent dans le champ de l’éducation : elles forment « le Cercle Weber ». « Nous faisons plus et mieux ensemble », résume Isabelle Bouzoud, présidente de la fondation Brageac. « Notre approche est voisine du financement d’une start-up », ajoute Jacques Vincent, dont la fondation Acteur de mon Avenir est également membre du Cercle Weber. Tous deux nous présentent cette démarche collective et le bilan de deux années de partenariat avec Chemins d’avenirs. Salomé Berlioux apporte son regard de fondatrice et directrice générale de Chemins d’avenirs sur ce partenariat exemplaire.

        Jacques Vincent, fondateur et président de la fondation Acteur de mon Avenir : "Ensemble, nous avons démultiplié notre impact"

        Jacques Vincent, fondateur et président de la fondation Acteur de mon Avenir : en 2018, sous l’impulsion de Jean-François Rambicur (fondation ARCEAL), 7 fondations membres d’Un Esprit de Famille soutenant des projets éducatifs ont décidé de cofinancer une association pour avoir plus d’impact. Les critères de sélection ont été établis collectivement : une association qui a pour mission de réduire les inégalités sociales, d’agir dans des zones défavorisées, en soutien à l’Education nationale, qui évalue son impact et son efficacité, a une capacité d’essaimage…

        Nous avons auditionné 7 associations, dont Chemins d’avenirs, que la fondation Brageac, membre du Cercle Weber, soutenait depuis 2 ans. Cette association remplissait pleinement nos critères ; elle a recueilli l’unanimité des membres. 3 autres fondations se sont jointes au financement. Nous avons établi une seule convention de financement pour toutes les fondations participantes et précisé les méthodes de suivi.

        Ensemble, nous avons démultiplié notre impact, en octroyant 280 000 € à Chemins d’avenirs. Ils ont financé pour moitié la structure, pour moitié son expansion :

        • le salaire de la fondatrice et d’un fundraiser,
        • l’extension géographique avec 3 Académies supplémentaires engagées dans les programmes de Chemins d’avenirs.

        Isabelle Bouzoud, présidente de la fondation Brageac : "Le Cercle Weber rassemble douze fondations qui sélectionnent chaque année une association pour la cofinancer à hauteur d’environ 200 000 €."

         

        Isabelle Bouzoud, présidente de la fondation Brageac : 10 fondations ont travaillé ensemble : nous nous sommes améliorés, nous avons enrichi nos critères de sélection, d’évaluation, et découvert d’autres projets. Cela crée une émulation sur la façon dont nous gérons nos fondations. Nous faisons plus et mieux ensemble.

        Trois ans après sa création, le Cercle Weber rassemble douze fondations qui sélectionnent chaque année une association pour la cofinancer à hauteur d’environ 200 000 €. A la suite du processus de sélection, le lauréat s’est toujours imposé auprès de tous les membres du Cercle. Nous avons décidé de soutenir l’association pendant 2 ans. Certaines fondations peuvent poursuivre leur soutien, à titre individuel.

        Il existe très peu d’exemples de fondations qui se mettent d’accord sur le cahier des charges pour cofinancer une association !

        Notre soutien a donné plus de visibilité à Chemins d’avenirs, qui a trouvé d’autres interlocuteurs dans sa recherche de financements.

        Salomé Berlioux, fondatrice – directrice générale de Chemins d’avenirs

        Le partenariat avec le Cercle Weber a été déterminant : il nous a permis d’aller beaucoup plus vite et plus loin, et surtout en confiance, de façon très humaine et efficace.

        A l’époque, l’asscociation comptait 3 salariés et j’étais bénévole. Grâce au salaire, j’ai pu me consacrer 100 % à mon idée.

        Depuis le début du partenariat, nous avons suivi 2 nouvelles promotions de jeunes : 1 700 jeunes accompagnés individuellement. 5 000 jeunes auront suivi le programme d’ici janvier 2022. 47 établissements scolaires sont partenaires.

        Depuis le début du partenariat, nous avons suivi 2 nouvelles promotions de jeunes : 1 700 jeunes accompagnés individuellement. 5 000 jeunes auront suivi le programme d’ici janvier 2022. 47 établissements scolaires sont partenaires.

        Focus sur les Ateliers d’avenir

        La fondation Neuvoies travaille sur la transformation des bénéficiaires des associations : ces ateliers ont permis aux filleuls de Chemins d’avenirs et à leurs mentors de réfléchir sur tout ce que ce parcours a transformé dans leur vies. Hélène Wintenberger, cofondatrice de la fondation Neuvoies, et Marine Bonnefoi, directrice générale adjointe de Chemins d’avenirs, présentent le bilan de ces ateliers.

        Quelles interventions au Proche et Moyen-Orient ? (visioconférence)

        Comment agir en Syrie, au Liban et en Irak ? Trois associations présentent leurs projets menés dans des contextes extrêmement difficiles : L’Œuvre d’Orient, Care et Fraternité en Irak. Au-delà de l’aide alimentaire et sanitaire d’urgence, l’éducation et la réconciliation entre communautés sont au cœur de la reconstruction.

        Visoconférence le 15 avril 2021

        « En Syrie, les communautés chrétiennes et musulmanes ont la volonté de reconstruire le pays ensemble. »

        Pierre Sabatié-Garat, président de L’Œuvre d’Orient

        Née en 1856, L’Œuvre d’Orient vient en aide aux communautés chrétiennes locales. Elle est présente dans 24 pays au Moyen-Orient, en Afrique de l’Est, en Inde et en Europe de l’Est.

        Au-delà de l’aide alimentaire et sanitaire d’urgence, L’Œuvre d’Orient agit pour que ces communautés puissent rester chez elles et que leur place soit reconnue dans les sociétés locales. Ses actions se focalisent sur

        • l’éducation et la formation professionnelle,
        • la santé et l’action sociale,
        • le soutien à la vie des communautés : églises et patrimoine culturel.
        Quelles actions sont menées actuellement en Syrie ?

        Nous avons commencé à reconstruire les maisons, les écoles, les dispensaires. Nous avons rouvert des écoles, des centres de formation professionnelle, des centres pour personnes handicapées et personnes âgées. Nous soutenons 2 initiatives locales remarquables :

        • proposer à des jeunes une formation complémentaire d’un an, très concrète, pour les aider à entrer dans la vie active ;
        • aider de petits entrepreneurs à lancer des micro-activités professionnelles au sein de « hope centers« , qui leur procurent un accompagnement financier et administratif.

        Ces initiatives donnent de l’espoir aux gens pour reconstruire. Sous les bombes, les communautés chrétiennes et musulmanes ont appris à se connaître et ont la volonté de reconstruire le pays ensemble.

        « Je rends hommage à l’accueil des Libanais vis-à-vis des Syriens. »

        Philippe Lévêque, directeur de Care France

        Fondée en 1945, l’ONG internationale Care est l’un des plus grands réseaux d’aide humanitaire au monde. 

        Care a pour mission de lutter contre la pauvreté et de défendre l’accès aux droits fondamentaux, notamment des femmes et des filles. Les projets sont menés à partir des demandes des communautés : santé, éducation, développement économique… Nous travaillons à développer les compétences locales pour leur passer le relais.

        Aide d’urgence au Liban

        Il y a actuellement environ un million de réfugiés syriens au Liban, sur une population de 4 millions d’habitants. Les Libanais ont ouvert leurs écoles : je rends hommage à leur accueil vis-à-vis des Syriens.

        Depuis la pandémie, nous avons par exemple soutenu des femmes qui fabriquent des masques artisanaux, du gel, nous avons formé aux gestes barrières dans les zones rurales…

         

        Nos équipes au Syrie et Liban sont dans un épuisement total, il est très difficile de les remplacer. Elles sont dans un grand isolement sur le terrain. Il est très compliqué d’envoyer des fonds car les banques sont dans un délire bureaucratique à cause de règles de conformité.

        Nous apportons une aide d’urgence par la distribution de nourriture. Au départ, nous disposions de 20 000 € puis des fondations nous ont soutenus. Nous démarrons également un très gros projet d’agriculture dans la plaine de la Bekaa et au nord car les paysans ratent les saisons agricoles.

         


         

        « Nous soutenons les minorités pour qu’elles jouent un rôle positif et apaisant pour la majorité. »

        Faraj-Benoît Camurat, fondateur et directeur général 

        Né en 2011, Fraternité en Irak a pour mission d’aider les chrétiens et les autres minorités de ce pays à vivre dignement chez eux.

        Les chrétiens sont très reconnus en Irak pour la qualité de leurs écoles. Nous les avons aidé à construire une école à Kirkouk, qui accueille les enfants de toutes les communautés ; une école a également été ouverte à Bessorah et deux écoles pour les enfants yezidis déplacés. Les écoles ont été fermées presque un an à cause du coronavirus.

        Nous soutenons les minorités afin qu’elles jouent un rôle positif et apaisant pour la majorité. Comment revivre ensemble dans la plaine de Ninive, alors que certains de vos voisins ont soutenu Daech ? La réconciliation ne se décrète pas, elle doit se vivre. Dans cet objectif, nous soutenons l’hôpital de Qaraqosh, dont les cadres sont principalement chrétiens, qui accueille tous les malades sans distinction. Nous soutenons aussi l’hôpital Saint-Raphaël de Bagdad. Un tiers des patients de cet hôpital, de toutes les communautés, sont soignés gratuitement.

        Nous avons coconstruit notre programme de relance économique avec la fondation AnBer. Des microentrepreneurs reçoivent une somme pour lancer leur activité, composée à 80 % de prêts à taux 0 et à 20 % de dons. Nous avons aidé à recréer 366 emplois dans la plaine de Ninive, plus d’une centaine de petites entreprises dans le bâtiment, les services, l’agriculture.

        La réconciliation est au cœur du sujet : se côtoyer, avoir à nouveau des échanges entre communautés.

        Comment susciter l’engagement pour une société plus durable et inclusive ?

        Dans un contexte de crise sanitaire, sociale et politique, 73 % des jeunes considèrent cependant que la vie qu’ils mènent correspond à leurs attentes et 74 % d’entre eux sont confiants dans leur propre avenir*. Beaucoup ont envie de s’engager pour transformer la société mais ils ont souvent besoin d’être accompagnés pour passer à l’action.
        Trois associations ont présenté aux membres d’Un Esprit de Famille le 8 décembre 2020 leurs différents programmes et outils pour inciter les jeunes et moins jeunes à s’engager, pour que leur enthousiasme se transforme en projets concrets à impact social et/ou environnemental.

        Baromètre annuel “Jeunesse&Confiance” publié par VersLeHaut, le think tank dédié aux jeunes et à l’éducation

        Unis-Cité, pionnier du service civique

        Marie Trellu-Kane, cofondatrice et présidente exécutive d’Unis-Cité : il manquait à l’éducation des jeunes une étape d’engagement citoyen sur le terrain ; une étape de rencontres et de brassage, qui toucherait idéalement toute une classe d’âge.

        Des fonds privés ont permis le développement d’Unis-Cité. Nous avons mené des actions de plaidoyer pour convaincre les pouvoirs publics, avec des données sur l’impact à l’appui : les jeunes qui ont fait leur service civique rebondissent davantage et mieux dans le monde professionnel ; ils prennent confiance en eux ; certains expriment, que, pour la première fois, ils se sentent français. Le service civique bénéficie depuis 2010 d’un cadre législatif. L’indemnité (demi-SMIC) est prise en charge par l’Etat en grande partie.

        Quel est le rôle d’Unis-Cité depuis que le service civique est un dispositif public ?

        1. Nous avons gardé notre modèle historique d’engagement sur 9 mois en équipe, avec une grande mixité sociale. Nos processus de recrutement misent sur la diversité, par exemple en incluant 6 % de jeunes en situation de handicap. Nous accueillons 5000 jeunes chaque année.
        2. Qu’est-ce que des jeunes non professionnels peuvent réaliser pour la société ? Nous expérimentons, nous avons un rôle de laboratoire de projets sociaux : éduquer aux écogestes, soulager des familles avec des enfants en situation de handicap, sortir de leur isolement des personnes âgées…
        3. Nous agissons pour le développement du service civique par du plaidoyer et en menant des actions de formation. Une classe d’âge ayant 800 000 jeunes, la marge de progression est importante !

        Nous proposons aux jeunes de nombreux programmes. Par exemple, des jeunes présents depuis plus d’un an sur le territoire avec le statut de réfugié peuvent participer au programme VolontR, qui vise à accélérer l’intégration culturelle, sociale et professionnelle des jeunes réfugiés allophones de 18 à 25 ans, via une mission dans la mixité. 3000 jeunes refugiés dans les équipes profitent ainsi d’une intégration très forte et rapide.

        Les jeunes peuvent bénéficier du programme Rêve et Réalise, mené en partenariat avec le fonds de dotation Entreprendre et + : ils imaginent eux-mêmes où ils veulent agir, ce qu’ils ont envie de changer. Leur projet peut devenir une entreprise sociale.

        Enactus : innover et entreprendre en équipe au service de la société

        Mélanie Sueur Sy, directrice générale d’Enactus et Benjamin Rolland, directeur d’Enactus Organisation.

        Avoir 20 ans aujourd’hui, c’est souvent vivre dans un studio ou chez ses parents, galérer dans sa recherche de stage ou de premier emploi, étudier à distance, réduire sa vie sociale, ses activités sportives, renoncer à découvrir le monde… Pourtant, les jeunes veulent s’engager avec un sentiment d’urgence pour plus de justice sociale, pour la transition écologique… mais beaucoup ne le font pas, faute d’accompagnement. Nous essayons de donner à chacun confiance en sa capacité d’agir. Nous accompagnons des lycéens, des étudiants, des professionnels à passer à l’action, à développer leurs compétences pour innover et entreprendre au service de la société.

        Créé aux Etats-Unis il y a 45 ans, Enactus accompagne chaque année 72 000 jeunes  dans 37 pays. Le parti pris d’Enactus est d’agir au sein des institutions, de faire évoluer les pratiques pédagogiques de l’intérieur.

        1. Enactus Lycéens : ce parcours est coconstruit avec l’Education nationale. 12 ateliers dans l’année sont organisés pour concevoir un projet à impact social et environnemental. Exemple : le lycée professionnel Camille Claudel à Mantes-la-Ville a mis en œuvre l’application Handiapp pour permettre à des personnes à mobilité réduite d’identifier et s’inscrire à des activités sportives adaptées. Les enseignants considèrent que le parcours d’Enactus a un impact très positif sur la scolarité des lycéens.
        2. Enactus étudiants: nous proposons un parcours de 10 mois personnalisé pour générer des projets qui ont un impact social ou environnemental. Ces jeunes développent confiance en eux et compétences professionnelles. Parfois, ils créent leur entreprise sociale : par exemple, Lunettes de ZAC recycle des lunettes usagées pour produire des lunettes à bas coût.
        3. Enactus Organisations vise les professionnels et organisations. Comment permettre aux collaborateurs d’une entreprise de s’engager dans une dynamique porteuse de sens ? Enactus outille également des organisations existantes par des formations de formateurs, la conception d’une semaine de sensibilisation à l’emploi social…

        Nous sommes tous reliés par la même raison d’être et des convictions.

        • Passer à l’action: nous sommes des spécialistes de la pédagogie par l’expérience.
        • Entreprendre en équipe : nous privilégions une expérience collective et formons à la posture collaborative.
        • Lier et réconcilier l’économie et le social.
        Makesense, fabrique de communautés citoyennes

        Alizée Lozac’hmeur, co-fondatrice et directrice de Makesense : depuis 10 ans, Makesense propose des programmes de mobilisation collective et donne des outils pour que chacun.e s’engage au profit d’une société plus durable et inclusive. Nous nous adressons à trois publics :

        • les jeunes de 18 à 30 ans : 200 000 dans le monde ont déjà bénéficié de nos programmes,
        • les porteur.ses de projets à impact social et environnemental,
        • les collaborateur.trices qui souhaitent contribuer à la transformation de leur entreprise.

        Je voudrais partager avec vous deux notions sur lesquelles nous travaillons beaucoup.

        • Le parcours d’engagement : chacun.e arrive chez Maksense avec une trajectoire et un niveau d’engagement différents. Nous lui apportons des outils et des expériences pour qu’il.elle passe des étapes : prendre conscience des problèmes, se sentir concerné.e, identifier des solutions concrètes, aider des porteur.ses de projets dans leur développement, mobiliser d’autres personnes autour de soi pour un effet “boule de neige”.
        • Des communautés dans une centaine de villes dans le monde organisent des événements, des ateliers, des programmes pour mobiliser des personnes. Le ciment est la communauté, les gens avec lesquels on a envie d’agir : Makesense est une fabrique de communautés citoyennes. Les différents programmes s’articulent autour des objectifs s’éveiller et se former, s’engager, soutenir des projets, se rassembler.

        Nos trois enjeux aujourd’hui sont :

        • nous faire connaître pour mobiliser toujours plus de jeunes,
        • former des mobilisateurs pour accompagner toutes ces jeunes ;
        • digitaliser pour un parcours fluide ; notre vraie ambition est toujours le digital au service de la rencontre et de la création de communautés.

        Adrien Taquet : « Je crois à un pacte pour l’enfance qui concerne chaque membre de la société »

        Visioconférence avec les membres d’Un Esprit de Famille, le 30 novembre 2020

        25 000 plaintes pour agression sexuelle sur mineur sont déclarées tous les ans, 5 % des jeunes bénéficiaires de l’Aide Sociale à L’Enfance suivent des études supérieures… Adrien Taquet affronte chaque jour ces réalités et veut faire bouger les lignes par des actions de prévention et de protection : soutien à la parentalité du quatrième mois de l’enfant jusqu’à 2 ans, 22 mesures de luttes contre les violences faites aux enfants, réorganisation de l’Aide Sociale à l’Enfance… Il est sur tous les fronts.

        Actuellement en charge de l’enfance et des familles, j’ai toujours à cœur de mêler prévention et protection. La protection passe souvent par un meilleur accompagnement à la parentalité.

        Les trois piliers de mon action sont

        1. la prévention : accompagner les 1000 premiers jours de l’enfant,
        2. la lutte contre les violences,
        3. notre système institutionnel de protection : l’aide sociale à l’enfance.

        Je crois à un « pacte pour l’enfance » qui concerne chaque membre de la société, l’ensemble des acteurs, dont bien sûr les acteurs privés. Ensemble, nous mettrons en œuvre des solutions.

        1. Accompagner les 1000 premiers jours de l’enfant

        Nous avons l’ambition d’une politique de la toute petite enfance. Le concept des 1000 premiers jours existe depuis les années 1980 : les neurosciences ont montré que ce qui se passe durant ces 1000 jours a des répercussions toute la vie. Au cours de cette période se forgent les inégalités sociales, de santé, comportementales : il est évidemment préférable de lutter contre les inégalités au moment où elles se forment. Le Président de la République, très attentif à ce sujet, a réuni une commission autour du neuropsychiatre Boris Cyrulnik pour proposer des recommandations. Le rapport de la commission, finalisé en septembre dernier, préconise 4 champs d’action.

        • Développer des messages de santé publique : sur les dangers des écrans, les violences ordinaires… Des études montrent que les parents considèrent qu’il est de plus en plus difficile d’être parent ; ils ont besoin d’être accompagnés.
        • Généraliser l’entretien prénatal précoce : il ne concerne aujourd’hui que 28 % des grossesses.

        Adrien Taquet est entré au gouvernement en 2019, après un parcours d’homme de communication. Directeur général d’Euro RSCG (2004-2007), puis directeur-associé chez Leg (2008-2012), il crée et dirige l’agence de publicité Jésus et Gabriel de 2013 à 2017.

        Cofondateur d’En marche, il est élu député dans la deuxième circonscription des Hauts-de-Seine en 2017. A l’Assemblée nationale, membre de la commission des affaires sociales, il s’investit particulièrement sur les sujets sociaux, de santé et d’éducation, dans une optique permanente d’émancipation et d’inclusion. Il est nommé secrétaire d’État en charge de la Protection de l’Enfance auprès d’Agnès Buzyn, ministre des Solidarités et de la Santé. Le 26 juillet 2020, il est nommé secrétaire d’Etat en charge de l’Enfance et des Familles auprès d’Olivier Véran, ministre des Solidarités et de la Santé.

        • Bâtir un parcours d’accompagnement des parents, qui sera financé dès cette année. Il se déploie dès le quatrième mois de l’enfant, notamment par des visites à domicile post-partum. La dépression post-partum est un vrai sujet de santé publique. Des parcours spécifiques sont prévus pour les parents qui accueillent un enfant en situation de handicap, pour les parents handicapés, pour les enfants prématurés…
        • Permettre aux parents d’être présents : le temps du congé paternité a été doublé, avec une semaine obligatoire, mais il est encore mal vu. Il faut mener une réflexion globale sur les congés parentaux. Les entreprises qui proposent une politique familiale disposent d’un atout certains pour recruter les meilleurs talents.
        2. Lutter contre les violences

        Il faut s’attaquer urgemment à la question des violences faites aux enfants : 25 000 plaintes parviennent chaque année pour agression sexuelle sur mineur, un chiffre sûrement en dessous de la réalité. 700 000 enfants sont victimes de harcèlement scolaire tous les ans. 6 millions de Français ont été victimes d’inceste. Les violences sont perpétrées dans le cercle intrafamilial.

        Il faut aussi savoir que la prostitution infantile explose en France, même dans des écoles huppées. L’acte sexuel est banalisé et dégradé par la pornographie trop facilement accessible.

        Les entreprises privées sont réticentes à s’investir sur ces sujets, qui mettent à mal un fondement de notre société : la famille. Mais je crois au rôle de transformation exercé par le secteur privé. Un de mes enjeux est de faire de ce sujet un enjeu : c’est le plus difficile. Il faut que tout le monde s’en empare.

        Une commission indépendante sur les violences sexuelles faites aux enfants, pour lever le tabou de l’inceste, sera opérationnelle prochainement.

        Le 20 novembre dernier, à l’occasion des 30 ans de la Convention internationale des droits de l’enfant ont été annoncées les 22 mesures du plan de lutte contre les violences faites aux enfants, dont :

        • renforcer la prévention des violences sexuelles à l’école,
        • expérimenter une ligne d’écoute pour les potentiels auteurs de violences identifiés,
        • durcir les peines contre la pédophilie…

        3. L’Aide Sociale à l’Enfance

        C’est une compétence départementale mais qui demande une coordination nationale pour être plus efficace. Une décentralisation excessive a nui à cette coordination entre les responsables des institutions. La création du Secrétariat d’Etat en charge de l’Enfance et des Familles prouve que l’Etat s’y investit à nouveau.

        340 000 enfants bénéficient de l‘Aide Sociale à l’Enfance. La moitié des ces enfants reste dans sa famille, l’autre moitié est placée dans des foyers ou des familles d’accueil. Ces enfants ont de vraies difficultés dans leur scolarité : seulement 5 % d’entre eux suivent des études supérieures. Nous essayons d’améliorer cet état de fait. Nous avons notamment lancé un appel à projets pour mettre en place du soutien scolaire destiné aux enfants de l’ASE.

        Le soutien des fondations familiales à des associations comme Les Apprentis d’Auteuil, La Voix De l’Enfant, L’Enfant Bleu ou à de plus petites structures spécialisées est essentiel pour faire avancer tous ces sujets.

        Education et fracture territoriale, quelles solutions ?

        A l’initiative du Cercle Weber, une quarantaine de membres et invités se sont retrouvés chez Gide Loyrette Nouel pour échanger sur le thème « Education et fracture territoriale, quelles solutions ? ».

        Pierre Vermeren, normalien, agrégé d’histoire, professeur des Universités à Paris 1 Panthéon-Sorbonne a introduit cette rencontre. Avec son regard d’historien, il ausculte l’échec des politiques publiques et économiques depuis la fin des années 70.

        Dans son dernier livre « La France qui déclasse », il analyse le mouvement des « gilets jaune » comme étant la conséquence de l’abandon assumé des activités de production depuis quarante ans en France. Cette désindustrialisation destructrice d’emplois entraine irrémédiablement la paupérisation de la majorité du territoire et des classes moyennes qui y vivent. Une faillite entrainant le désenchantement des classes populaires et les populismes qui l’accompagnent.

        Pierre Vermeren affirme que l’un des piliers de la crise morale et sociale dans laquelle se trouve les classes populaires et moyennes tient à la crise de l’école. « L’école de la République, conçue par Jules Ferry pour que l’instruction soit soumise à l’examen critique de la connaissance et à l’autorité de la science, s’est départie de son rôle, devenant une instance éducative parmi d’autres ».

        Salomé Berlioux, fondatrice de l’association Chemins d’avenirs, soutenue par le Cercle Weber (groupe de 8 fondations membres d’Un Esprit de Famille ) a présenté son association dont l’objectif est de révéler le potentiel des jeunes de la France périphérique

        « Nous avons fondé Chemins d’avenirs pour qu’un dispositif agisse en faveur des collégiens, lycéens et étudiants des zones rurales et des petites villes de France. Parce que nous pensons que chacun d’eux a du potentiel, le potentiel de reprendre l’exploitation agricole de ses parents ou celui d’enseigner, le potentiel de créer son entreprise ou de devenir journaliste, ou un potentiel qui ne se traduit encore par aucune vocation mais qui ne demande qu’à émerger »

        S. Berlioux – Chemins d’Avenir

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