Contribuer à changer le monde grâce à l’éducation

 Philanthropes en action #10

« L’éducation est l’arme la plus puissante que l’on puisse utiliser pour changer le monde. »

avec Hervé et Frédérique Allard, Louis et Samuel, Aude, Maximilien et Pauline, Aurélien
Fondation LAMA

« L’éducation est l’arme la plus puissante que l’on puisse utiliser pour changer le monde ». La fondation LAMA, créée en 2019, a  fait de cette célèbre phrase de Nelson Mandela sa devise.

Son objet : accompagner des projets concernant l’éducation et l’épanouissement des enfants les plus démunis.

Une belle aventure familiale lancée par Hervé, Frédérique et leurs 4 enfants, qui puise son origine au Chili.

Frédérique et Louis ont choisi de répondre en duo à cet entretien.

    Qu’est-ce qui vous amenés à vous engager dans la philanthropie ?

    Frédérique :
    Hervé et moi avons toujours été interpellés par la chance d’avoir eu une jeunesse « dorée ».
    Dans ma famille, j’avais un grand père d’une grande générosité qui nous parlait constamment de charité, un mot un peu galvaudé certes mais qu’il mettait en pratique et étant au service des plus démunis, économiquement, moralement et spirituellement. Il était « profondément » catholique et son meilleur ami était « profondément » juif.

    Cette ouverture à l’Autre a été pour moi, inconsciemment au début et consciemment aujourd’hui, un déclencheur fort que l’Humanité était notre monde à tous et que nous avions une responsabilité à partager à tous les niveaux.

    Notre histoire familiale est une histoire peu commune…
    et une si belle histoire.

    Louis Aude Maximilien Aurélien.
    Avez-vous remarqué ?
    L’acronyme L A M A.
    LAMA, cet animal emblématique du Chili, notre pays de cœur.

    La conscience que chacun de nos quatre enfants a été l’occasion d’une Rencontre à chaque fois différente et tellement riche.

    Que ce soit l’histoire de Louis, celle d’Aude, de Maximilien et d’Aurélien.
    Les trois premières sont des histoires d’adoption et la dernière se rattache au souvenir des trois aînés émerveillés autour du berceau de leur petit frère à Lille.

    Aujourd’hui nous sommes heureux de voir le respect, l’écoute qui existent dans leur fratrie. Et aussi la volonté qu’ils ont de comprendre les réalités de chacun avec sa propre histoire.

    Si mon propos est insistant, c’est que je pense que nos enfants et « valeurs ajoutées » sont à l’origine de ce projet plus qu’ils ne le pensent.
    Et nous sommes, Hervé et moi, convaincus que s’ils n’avaient pas été ok pour se lancer dans ce projet de la fondation LAMA, nous ne l’aurions pas fait.

    Louis :
    En tant que fils d’Hervé et Frédérique, je ne peux pas dire que je me suis « engagé » dans la philanthropie. J’ai accepté de suivre le chemin tracé et proposé par mes parents. C’était plus un choix « subi », mais sans pression de leur part.

    En effet, à l’origine j’avais une idée de la philanthropie limitée à un levier d’optimisation fiscale parmi d’autres, teinté de bonne conscience facile. Cette perception assez critique me venait de personnalités publiques qui parlaient de leurs actions, mais qui étaient très loin du terrain et de la réalité.

    Le changement s’est produit quand j’ai constaté que les valeurs familiales et humaines mises en avant par mes parents se traduisaient concrètement.

    Un voyage en Inde en octobre en famille m’a conforté dans cette pensée.
    Le fait de pouvoir aller sur place à la rencontre d’hommes et de femmes porteurs de projets donne du sens à nos actions et justifie cet engagement. J’ai trouvé une manière de donner du sens à une vie privilégiée qui est le fruit de ce que je reçois et pas dû à moi-même.

    Pourquoi avoir choisi de consacrer votre action à l’enfance et à l’éducation ?

      Louis :
      L’enfance est l’âge de la vie où tous les possibles existent et où l’exemple peut tout. C’est l’âge de l’éveil et des ambitions. C’est à ce stade que s’apprennent les fondamentaux qui nous suivront toute notre vie. On pourrait dire que c’est le socle d’une société en devenir. C’est en cela que cette période est si essentielle et importante.

      LAMA s’investit sur cette période de vie car c’est en offrant un chemin le plus construit possible qu’un enfant se prépare pour le monde de demain.

       

      Frédérique :
      Le sujet de l’enfance démunie, de l’éducation, la volonté de toucher les enfants les plus pauvres est à l’origine des voyages familiaux que nous avons eu la chance de faire dans beaucoup de pays dans le monde.

      L’Inde, Calcutta un jour de Noël avec les enfants des rues et de la gare d’Howrah, pour ne citer que ce voyage, a été l’occasion d’une rencontre avec l’association Ashalayam. Leur mission : permettre à des enfants et à de très jeunes adultes d’apprendre à lire, écrire et compter, pour les rendre autonomes et les aider, grâce au micro-crédit, à monter un tout petit commerce.

      Nous sommes aujourd’hui en pleine réflexion et en recherche tous ensemble, accompagnés par une personne extérieure. Nous avons l’intuition qu’il nous faut évoluer quant à cet objet que nous avons retenu en 2018.
      Beaucoup de projets nous sont soumis et nous questionnent dans le sens où cet objet est trop large et pas assez défini.

      Une nouvelle étape s’annonce.

      Quel est le rôle de vos enfants dans cette aventure philanthropique ? 

      Louis :
      Notre rôle, je pense pouvoir le dire au nom de mes frères et sœur, mais aussi de ma belle-sœur et de mon compagnon – bien qu’à titre individuel des nuances peuvent être apportées – est de faire vivre ce projet qui nous anime.

      La conscience que chacun de nous est un maillon qui permet à LAMA de fonctionner, de grandir et d’évoluer. Même si du fait de nos jobs et de nos activités personnelles, notre implication peut varier au gré des changements de la vie. Si un seul maillon manque, c’est toute la chaîne qui est brisée.

      Selon moi, il est impossible de se revendiquer « fondation familiale » si l’ensemble de la famille n’est pas impliqué, chacun à sa mesure.

      De manière plus concrète, chacun d’entre nous, avec nos conjoints respectifs, choisissons lors de notre conseil d’administration (qui a lieu quatre fois par an) un ou plusieurs projets qui nous tiennent à cœur afin de les suivre plus spécifiquement. Il peut arriver aussi que l’un ou l’autre apporte un projet « coup de cœur » qu’il soumet au vote.

      Frédérique :
      Nos enfants, et leurs conjoints, sont impliqués chacun à leur façon dans LAMA.
      Certes, il n’est pas toujours facile de trouver des dates qui puissent satisfaire tout le monde. Mais chacun y met du sien et on y arrive…

      Suite à un récent voyage en Inde, Louis et Samuel ont décidé de prendre en charge les projets que nous y avons vus en octobre ; l’éducation étant un domaine dans lequel ils travaillent tous les deux.

      Aude notre fille a pris la décision de se consacrer à LAMA à plein temps à partir de fin avril. Une nouvelle étape après la mise en œuvre de LAMA par Vérane, déléguée générale durant 5 ans.

      Notre belle-fille Pauline part en mission avec Audition Solidarité avec des audioprothésistes en République Dominicaine à la fin du mois.

      Maximilien est présent efficacement avec Pauline à chaque CA.

      Aurélien a créé dans le cadre d’un projet social et solidaire, validé par Ticket for Change, une plate-forme de gestion des fondations : ADIUVO. Cet outil est disponible, à la demande, pour chaque fondation qui le souhaite dans le but de créer une synergie entre structures. Un gain de temps énorme grâce à une équipe de quatre jeunes très investis et très compétents qui donnent de leur temps à côté d’un boulot rémunéré.

      Votre fondation est-elle toujours tournée vers l’international ?

        Louis :
        Nous soutenons des projets à l’international mais étant donné le contexte général, nous essayons de nous recentrer sur des projets basés en France.
        La seule raison qui pourrait exclure un pays de notre scope serait une trop grande instabilité rendant impossible toute action sur place. A noter que tous les projets soutenus à l’étranger ont une structure en France.
        Pour moi, il n’est pas question de faire un virement, il s’agit d’être actif.

        Aller sur place, rencontrer les porteurs de projets, comprendre le fonctionnement des équipes, suivre le projet ensuite… Tout ce relationnel est essentiel.

        Frédérique :
        En Afrique ou ailleurs, beaucoup de projets sont soutenus grâce à de belles rencontres en France ou lors de voyages qui nous ont permis de découvrir non seulement les porteurs de projets mais aussi les bénéficiaires.
        Cela permet aussi de sentir la crédibilité et la pérennité des actions.

        Par exemple un voyage au Togo m’a conforté là où nous avions des doutes et nous avons au contraire renoncé à des projets pourtant très intéressants sur le papier.
        Au Niger j’ai rencontré grâce à Marie M. qui se reconnaîtra, Yara LNC, une belle association que nous soutenons. Yara LNC contribue à l’éducation de jeunes défavorisés issus de villages de brousse de la région de Zinder au Niger.

        Ce ne sont que de petites gouttes apportées, mais j’ai la conviction qu’accompagner des projets sur place permet aux populations de se fixer et de ne pas penser à migrer vers d’autres pays présentés comme des « eldorados ».

        A celles et ceux qui hésitent à se déplacer pour visiter des projets, peut-être par peur de l’inconnu, j’ai envie de dire « franchissez le pas car ces échanges sont d’une incroyable richesse humaine ».

        © Photo YARA LNC

        Quels sont vos projets coup de coeur ?

        Louis :
        J’ai une affection toute particulière pour l’Afghanistan, notamment pour l’association Afrane créée en 1980, fondée sur les liens entre les Français et les Afghans. Elle vise à apporter une aide humanitaire dans ce pays et informer sur sa situation. Nous nous intéressons plus particulièrement aux projets qu’elle mène pour l’éducation des jeunes filles.

        Les projets soutenus au Chili un peu hors scope portés par l’association Sourires d’Ailleurs créée par ma sœur il y a de nombreuses années sont très importants pour moi.

        Frédérique :
        Je me sens très proche des projets accompagnés au Chili.
        Notamment deux projets dont l’un que nous venons de voir en famille et que nous soutenons depuis 30 ans.

        • L’association Betania Acoge accompagne actuellement 80 femmes afin de les aider à sortir de la prostitution grâce à une formation (informatique, esthétique…) et à une prise en charge de leurs enfants.
        • La Fondation de los Amigos de Jesus est un foyer de jour situé dans un des quartiers les plus pauvres de Santiago qui accueille des enfants lourdement handicapés ainsi que leurs mères.

        Quant à l’Afrique, c’était pour moi un continent inconnu. Plus j’y vais, plus je l’aime.

        Parmi les rencontres qui m’ont le plus marquée, celle au Rwanda avec Marguerite Barankitse, militante humanitaire du Burundi vouée à la cause des enfants victimes. Elle a créé Maison Shalom pour redonner une dignité aux orphelins de la guerre, aux enfants des rues, aux mineurs en prison et autres enfants en difficultés. Son engagement est particulièrement précieux et inspirant.

         Photo Maison Shalom

        En France, l’association Pas à Pas, l’Enfant, fondée par Justine, fait un travail extraordinaire pour que les enfants passent plus de temps avec leurs parents pour partager des activités essentielles à leur développement, et moins sur les écrans.

        Vous êtes membre Un Esprit de Famille et du Cercle Weber éducation depuis plusieurs années. Quel bilan en faites-vous ?

        Frédérique :
        Un Esprit de Famille a été pour LAMA la possibilité d’être reconnue. Créer c’est bien, mais il reste ensuite beaucoup à faire…se faire connaître et reconnaître, être accompagné, grandir avec un regard bienveillant… Autant d’étapes que nous avons franchies, notamment grâce à Un Esprit de Famille et à une intégration chaleureuse.

        Nous y faisons de très belles rencontres et Un Esprit de Famille porte des valeurs très fortes dans lesquelles notre famille se retrouve.

        Le Cercle Weber éducation est pour moi associé à un accueil inconditionnel et à une grande richesse dans les partages.
        Accompagner une association, à plusieurs, durant plusieurs années et lui permettre de passer à une autre échelle est une opportunité unique de coopération et d’échanges, même s’il est toujours difficile de n’en retenir qu’une seule.

        Partager, débattre, échanger avec d’autres fondations ou fonds de dotation, questionner notre fonctionnement ou notre raison d’être… autant de sujets qui nous rassemblent.

        Un Esprit de Famille est essentiel pour nous aujourd’hui et nous a permis d’être ce que nous sommes aujourd’hui. 

        Si vous deviez ajouter un mot, lequel serait-il ?

        Louis :
        Ce serait deux mots : structurant et famille, car une telle aventure est vraiment structurante pour une famille et les fondateurs doivent absolument y inclure leurs enfants. Il ne suffit pas de se proclamer fondation familiale pour qu’elle le soit.
        Il faut éviter de vouloir tout contrôler mais au contraire laisser de la respiration à chacun, respecter les choix des uns et des autres sans exclure quiconque.
        Une fondation n’est pas une entreprise avec les parents comme managers. 

        Frédérique :
        Deux mots également : accompagnement et famille.
        L’accompagnement parce notre rôle va bien au-delà d’un seul financement.
        Et oui c’est un très beau projet familial, fondé sur le respect de chacun dans ce qu’il est, dans ce qu’il vit.
        Je suis frappée par le témoignage de mon fils et de l’importance donnée à la famille dans son ensemble.

        Aller au contenu principal
        Un Esprit de Famille
        Résumé de la politique de confidentialité

        Ce site utilise des cookies afin que nous puissions vous fournir la meilleure expérience utilisateur possible. Les informations sur les cookies sont stockées dans votre navigateur et remplissent des fonctions telles que vous reconnaître lorsque vous revenez sur notre site Web et aider notre équipe à comprendre les sections du site que vous trouvez les plus intéressantes et utiles.